Vous vous souvenez peut-être du cambriolage subi par Kim Kardashian lorsqu’elle était à Paris le 3 octobre 2016 ? Eh bien cinq ans plus tard, deux juges viennent d’inculper 12 personnes dans cette affaire où 10 millions de dollars de bijoux avait été volés à cette femme d’affaires qui a construit un empire financier autour de sa télé-réalité L’Incroyable famille Kardashian et de sa ligne de gaines.
Les prévenus seront jugés pour vol avec arme commis en bande organisée, enlèvement et séquestration et association de malfaiteurs, vient de rapporter E! News.
L’occasion de s’interroger sur ce que ce terrible événement raconte peut-être des dynamiques de slut-shaming, victim-blaming, et du sexisme systémique.
Cinq ans après le cambriolage, Kim Kardashian souffre encore de PTSD
Lors d’une interview avec l’animateur David Letterman diffusée en octobre 2020, Kim Kardashian est revenue sur ses « sept à huit minutes de torture » :
« Ils sont montés [dans ma chambre d’hôtel] avec le concierge menotté, un pistolet pointé sur lui. Ils me hurlaient dessus en français, et j’encaissais. »
Alors qu’elle ne portait qu’une robe de chambre sur son corps nu, Kim Kardashian s’est mentalement préparée à être violée et/ou tuée, pendant que les cinq hommes masqués retournaient sa chambre pour piller tous ses bijoux. Elle les suppliait d’épargner sa vie, rappelant qu’elle était mère de famille.
D’autres détails de cette nuit d’horreur se trouvent dans son procès-verbal, que s’est procuré Le Journal du Dimanche.
Une fois les cambrioleurs partis, Kim Kardashian a finalement pu s’en sortir sans violences sexuelles ou physiques, mais raconte encore aujourd’hui être poursuivie par d’horribles flashback, attaques de paniques, et d’autres symptômes de syndrome de stress post-traumatique (PTSD en anglais).
Les brigands préparaient leur coup depuis près de deux ans, traquant aisément les déplacements de Kim Kardashian pour savoir si elle était seule ou non, et connaître la valeur des bijoux qu’elle avait avec elle. Ce, grâce aux réseaux sociaux où la femme d’affaires postait énormément — en particulier sur Instagram et Snapchat, rapporte notamment Vanity Fair.
Kim Kardashian a changé son style et son usage des réseaux suite au cambriolage
Forcément, un tel constat ajouté au traumatisme et ses conséquences a amené Kim Kardashian à ne plus utiliser les réseaux pendant les trois mois suivants le cambriolage.
Comme l’ancienne star de la télé-réalité l’a expliqué sur le plateau d’Ellen Degeneres, cet incident a complètement changé le style de vie de Kim Kardashian. Elle se veut moins matérialiste et surtout beaucoup moins démonstratrice quant à sa fortune.
Cela s’illustre notamment à travers la nouvelle allure de Kim Kardashian, beaucoup plus minimaliste, relativement modeste comparé aux looks auxquels elle avait habituée le grand public.
Son usage des réseaux sociaux démontre également combien elle se veut plus discrète. Elle a aussi cessé de poster en temps réel où elle se trouve et ses tenues du jour (dont la valeur dépasse souvent celle d’un logement de personne lambda).
Lors d’une récente interview avec Andy Cohen, Kim Kardashian a clairement expliqué qu’elle évite de porter de la joaillerie onéreuse en public dorénavant. Elle préfère désormais arborer du toc, ou des bijoux empruntés, qu’elle confie à son personnel de sécurité avant de rentrer chez elle. Ce, afin d’éviter d’avoir trop d’objets de valeur dans son coffre-fort, de peur d’attirer la convoitise.
Kim Kardashian ne méritait pas d’être cambriolée parce qu’elle était frimeuse et peu frileuse
Un premier élan de pensée pourrait donc amener une partie du grand public à se dire que cette histoire de cambriolage a servi de bonne leçon à Kimberly Noel Kardashian West. Mais elle n’avait pas besoin de leçon, puisqu’elle pouvait bien mener sa vie comme elle veut, et que « trop » montrer ses possessions matérielles (mais qu’est-ce que trop ? Qui en décide ?) ne justifie jamais de se les faire dérober, évidemment.
On peut trouver qu’exhiber autant sa fortune était de mauvais goût, et il s’agirait d’un jugement de valeur totalement subjectif. Mais croire que Kim Kardashian a mérité d’être cambriolée car elle était frimeuse et peu frileuse, c’est du victim-blaming, comme on peut encore le lire aujourd’hui sur Twitter.
Cela ressemble un peu trop à ce principe si cher à la culture du viol qui veut qu’une femme peu vêtue mérite de subir des violences sexuelles. On n’est jamais responsable des violences qu’on subit.
Être ou ne pas être une bonne victime
La réception médiatique et publique de cette histoire de cambriolage et ses conséquences sur Kim Kardashian ainsi que son usage des réseaux sociaux raconte donc peut-être aussi beaucoup des persistances du victim-blaming (retournement abusif de la charge de la culpabilité à l’encontre de la victime), du slut-shaming et de la misogynie si prompte à détester les femmes trop visiblement fortunées.
Toute proportions gardées, car il ne s’agissait pas des mêmes sommes financières ni d’un tel tel degré de notoriété, les récents cambriolages réalisés en France et subis par le grand footballeur brésilien Thiago Silva, l’animateur Patrick Sébastien ou encore le rappeur Booba ne semblent clairement pas avoir suscité autant de victim-blaming.
Bizarrement, lorsqu’il s’agit d’hommes victimes, le grand public arrive beaucoup plus unanimement à se dire que ce n’est pas de leur faute s’ils ont été cambriolés… Si seulement il en était également capable pour les femmes, même celles qu’il adore détester comme Kim Kardashian.
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Crédit photo de Une : capture d’écran Twitter de Kim Kardashian et sa pub pour son nouveau parfum Opal.
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