Fumer est une très mauvaise habitude. Il est écrit sur les paquets de cigarettes que le tabagisme donne des maladies cardio-vasculaires, des cancers, nuit à la fertilité et rend impuissant. Pour justifier ces avertissements, on peut voir de très jolies photos de poumons pourris, de corps dans une morgue avec une étiquette à l’orteil, de dentitions nécrosées, j’en passe et des meilleures.
Un paquet et demi par jour, l’odeur de tabac froid et l’argent parti en fumée
Si la perspective de mourir jeune et d’empoisonner ses voisins reste abstraite aux yeux des fumeurs, les augmentations successives des prix font que le tabagisme est un gouffre financier ; en plus, on devient vite essoufflé-e et on pue. Bon, peut-être pas quand même, mais soyons honnêtes : l’odeur du tabac froid est moins agréable que celle d’un Guerlain ou d’un Chanel.
Même les mégots souriants puent. Désolée les gars.
J’ai fumé pendant presque la moitié de ma vie. J’ai essayé une fois d’arrêter avec les gommes à mâcher et ce fut un échec. Je fumais un paquet et demi par jour depuis trois ou quatre ans. La tanière d’ours polaire qui me sert de chambre ressemblait à un cendrier géant, odeur comprise…
Et puis mon père m’a parlé de la cigarette électronique, que j’avais déjà vue entre les doigts d’une copine. J’ai réfléchi. J’ai repensé aux désagréments de la cigarette, notamment financiers (je suis au RSA), au fait de réveiller les gens quand je suis en vacances et que je sors fumer en pleine nuit, aux mauvaises odeurs et à la saleté.
Certes, j’ai aussi pensé aux aspects pénibles du sevrage (les crises de manque, etc.), à la légende de la prise de poids, mais j’ai fini par me dire… pourquoi pas ?
La cigarette électronique, ça donne quoi ?
Deux mois et demi plus tard, je suis passée d’un paquet et demi à une cigarette par jour, celle du matin qui résiste férocement à l’envahisseur bien qu’entourée des camps romains de Babaorum, Aquarium, Laudanum et Petitbonum.
Plus rarement, j’en fume une seconde si je suis énervée, triste, si la fumée me sort par les oreilles, si je me sens aussi seule qu’un goéland en haut de son rocher. Mais j’essaie de résister. C’est ma cigarette « cas de force majeure », celle de secours.
On peut donc dire que dans mon cas, la cigarette électronique est un succès.
Comment choisir sa cigarette électronique ?
Les cigarettes électroniques se trouvent sur Internet ou dans des boutiques spécialisées. Les marques se multiplient : Vapostore, Altersmoke, Moonvape… on a l’embarras du choix.
Je recommanderais ceci dit de se rendre en boutique pour un premier achat si on le peut (si on vit en rase campagne, ça risque d’être difficile). Un entretien avec un vendeur permettra de choisir le modèle le plus adapté en fonction du nombre de cigarettes fumées et du taux de nicotine qui est variable d’une marque à l’autre.
Il existe, stricto sensu, deux sortes de cigarettes électroniques :
- Les modèles à réservoir (comme celui que j’ai)
- Les modèles avec atomiseur
Normalement, les atomiseurs sont recommandés pour ceux et celles qui fument peu
. Ils ressemblent à des cigarettes traditionnelles tandis que les modèles à réservoir ont un design plus particulier.
D’une façon générale, une cigarette électronique se présente en trois parties :
- la batterie
- le réservoir/atomiseur
- le « tip », qui est l’équivalent du filtre (ce qu’on se colle dans le bec, en gros).
La batterie des cigarettes électroniques
On s’entend parfois dire et on lit sur le Net que la batterie se branche sur le port USB d’un ordinateur. Il vaut mieux éviter : la durée de charge est plus longue et la batterie s’abîme sur le long terme.
Lors d’un premier achat, un adaptateur secteur est fourni, et c’est de ça dont il faut se servir. En plus, c’est un adaptateur multifonction, on peut brancher son iPod dessus, c’est magique !
Le réservoir/atomiseur et les liquides
Capture d’écran du site e-liquide.fr
Cette partie de la cigarette électronique — variable en fonction du modèle — se remplit du fameux liquide. Plusieurs saveurs sont disponibles : tabac, fruits, etc.
Les marques jouent énormément sur le côté bio/made in France du produit mais à mon avis, il faut s’en méfier. À l’instar des gels douche « bio » au Malabar, on peut se demander ce qu’il y a de bio dans un liquide saveur Red Bull !
À titre personnel, je reste fidèle à la menthe et à l’eucalyptus, mais c’est une question de goût. J’ai testé les agrumes mais ce n’est pas très savoureux, et le café qui est une véritable horreur. J’ai eu l’impression de vapoter un mélange de capuccino trop sucré et de barre de Mars avec son caramel qui colle aux dents !
Il faut ajouter que ces liquides contiennent différents taux de nicotine : fort, moyen, light et sans. Je conseillerai donc de bien vous renseigner avant de faire votre choix.
La cigarette électronique, combien ça coûte ?
- Lors du premier achat, il faut en moyenne débourser entre 60 et 70€. Un kit comprend une petite trousse de rangement, deux cigarettes complètes et un chargeur.
- Un flacon de liquide coûte environ six euros mais les marque proposent des offres commerciales si on en achète plusieurs : baisse de prix, flacon gratuit, etc.
- Il faut régulièrement changer la résistance — une fois toutes les six semaines à peu près — et elles sont vendues en lot pour six ou sept euros.
- Un embout vaut un euro, et il faut le changer de temps en temps parce qu’à force de le mâchouiller, ça s’abîme.
- Les réservoirs et atomiseurs se changent aussi et coûtent une demi-douzaine d’euros.
- Enfin, quand la batterie est morte, c’est environ quinze euros.
Même mis bout à bout, ça reste meilleur marché que le tabac, surtout quand on fume beaucoup.
La cigarette électronique inquiète
Le parlement européen de Bruxelles souhaite encadrer la vente de cigarettes électroniques par le biais d’une prescription médicale obligatoire. Cette méfiance est due au fait qu’on n’a aucune idée des effets du « vapotage » sur le long terme ; certain-e-s considèrent la cigarette électronique comme potentiellement aussi dangereuse que le tabac.
Certes, ce n’est pas un jouet. J’insiste lourdement. Tester quand on ne fume pas est une très mauvaise idée. Le liquide, rappelons-le, contient de la nicotine ! Il ne s’agit donc pas d’un produit anodin.
Cela dit, contrairement aux cigarettes classiques, il n’y a ni goudrons, ni cyanure, ni acides, ni aucun additif non identifié qui donne froid dans le dos.
Par ailleurs, si on est impoli au point de souffler la fumée de sa cigarette électronique à la face de son voisin, on ne l’empoisonne pas puisque ce n’est que de la vapeur. Enfin, plus de cendres, plus de saletés et surtout, plus de mauvaises odeurs. C’est magique.
Une vraie amélioration au quotidien
Du coup, en quelques jours, ma maison a retrouvé, au lieu d’une puanteur de vieux cendrier, des parfums de propre, de bonne cuisine et de savons Lush. Je m’essouffle moins facilement, même si d’après mon médecin j’ai un cœur et des poumons solides pour quelqu’un qui fumait autant.
Cela dit, la prise de poids n’est pas une légende. Je suis passée d’enveloppée à carrément replète et l’argent économisé par l’arrêt de la cigarette va devoir être investi dans une nouvelle garde-robe !
Quant aux crises de manque, elles sont rares. En un mois, elles disparaissent. On ne devient pas forcément plus désagréable parce qu’on n’a pas sa came. En ce qui me concerne, j’ai surtout eu peur de ne pas tenir… et pourtant je tiens.
Et ça restera ma plus grande fierté de l’année 2013.
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