Quand j’étais toute petite, je refusais d’écouter Radio Nova ; je pensais que c’était une radio religieusement engagée avec force choeurs reprenant l’Ave Maria en boucle, interrompus par quelques flashs info sur la vie de Jésus (note : j’ai été élève dans une école maternelle privée pendant la première partie de ma scolarité, et j’estimais en avoir assez soupé).
Avec le recul, je ne sais toujours pas pourquoi j’avais cette certitude ; même étymologiquement, je vois pas bien le rapport entre le terme « nova » et la religion. Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai eu l’air passablement stupide quand un jour, j’ai répondu à une amie me demandant pourquoi je n’étais pas sur la même longueur d’ondes qu’elle, fan de la station :
Bof, tu sais, l’ambiance cathédrale, ça me branche moyen.
Devant le regard effaré de mes amis, j’ai compris que j’avais dit un truc débile. Ils m’ont donc expliqué – en se gardant bien de se foutre de moi, vous pensez bien – que Radio Nova, c’est vachement bien, que les émissions y sont drôles et que toute la musique que j’écoute y passe (et toute celle que j’écouterai demain aussi).
Et c’est vrai : Radio Nova, c’est vachement bien, et on y entend pas Les Petits Chanteurs à la Croix de Bois. Et aujourd’hui, je vois deux bonnes raisons de l’écouter :
- Elle a la meilleure programmation musicale du monde : entre trucs mainstream hyper cools et diffusions de petites pépites indé, j’y ai découvert tellement de morceaux que ma liste d’albums à acheter sur iTunes fait à peu près la taille de ma jambe (ce qui est certes petit pour une jambe, mais très grand pour une liste d’albums à acheter).
- Ses chroniques sont soit drôles, soit intéressantes, soit complètement WTF (ou tout ça à la fois).
Laissez-moi donc vous présenter mes trois chroniques préférées sur Radio Nova.
Le meilleur journaliste du monde, par Thierry Paret
A 7h15, du lundi au vendredi, Thierry Paret, autoproclamé meilleur journaliste au monde, commente et analyse
les petits moments de flottement qu’il y a parfois dans les interviews de ses confrères et met en avant les questions parfois un peu ineptes qu’ils posent pour meubler la conversation (Les jeux de questions/réponses qui ont fait suite à la victoire de The Artist aux Oscars en sont une parfaite illustration).
Parfois, Thierry Paret s’en prend également aux petites bourdes des journalistes (moins bons que lui, donc) et met en exergue ce que nous, téléspectateurs, n’avons pas eu le temps de noter – comme lorsque David Pujadas explique qu’un adolescent est mort poignardé des suites de ses blessures par balles, par exemple.
C’est drôle et un peu crétin. Et moi, l’humour crétin, j’aime bien.
Les infos auxquelles vous n’auriez pas dû échapper, par Edwy Plenel
Le vendredi matin, à 8h37, Edwy Plenel (directeur de Mediapart) revient dans sa chronique sur les informations qui n’ont pas fait les gros titres. Des informations qui ne nous auront pas forcément échappées (comme le laisse entendre le nom de la rubrique), mais qui, en revanche, n’ont pas eu la place qu’elles méritaient dans la presse.
Fort de son ton incisif, clair et pédagogue, Edwy Plenel nous résume en quelques minutes la situation alarmante en Hongrie, la dette grecque ou la question de la démocratie en France.
Les vendredis du complot, par Giulio Callegari
Cette chronique, je voudrais pouvoir lui faire des bisous et en avoir eu l’idée tant elle me fait marrer.
Le vendredi à 8h50, Giulio Callegari s’inspire des diverses théories du complot qu’on entend à propos d’un tas de sujets (11 septembre, premier pas sur la lune, VIH…) pour en créer des pastiches. Ainsi apprend-on que la Chine tente de coloniser le monde avec des pandas (dont l’arrivée en fanfare de deux de leurs représentants poilus au zoo de Beauval est une preuve), que la planète est régie par des reptiles ou qu’il est possible de voyager dans le temps.
Saupoudrée d’un humour absurde, inventive et hyper bien écrite, cette chronique est de loin ma préférée, toutes radios confondues.
Deux chroniques drôles sans les imitations habituelles et une chronique intéressante sans le ton pédant : le trio du champion.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Oui c'est possible, j'ai justement mis les liens directs dans le titre de la chronique juste avant ma description ! Quand c'est écrit en rose, tu peux cliquer
Edit : Marine Hawley a été plus rapide, héhé.
Hé sinon, ziloa et Marine Hawley : maintenant que vous le dites, c'est peut-être un mélange de tout ça