Est-ce qu’il y a pire truc après une journée de boulot fatigante, après la pluie, après le métro, après le dîner, après le coucher des enfants (les petits pour moi)… que de devoir se coltiner les devoirs.
LES DEVOIRS. Les profs n’ont décidément aucune pitié, ils nous mettent des contrôles de physique, de maths, des poésies, parfois du jour pour le lendemain. Enfin, c’est plutôt que mes enfants s’en rappellent souvent… la veille. On adore. Mes fils sont au collège : 4ème et 6ème.
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Vérifier chaque soir
Depuis la rentrée de septembre, une nouvelle charge mentale a envahi nos douces soirées. Vérifier que les devoirs sont faits, faire réviser les leçons, préparer les contrôles à… 20h30.
Oui car avant, on occupe un autre job : celui de parents de jeunes enfants (les twins ont 3 ans) à base de purée projetée sur le mur, avalanche de semoule sur le parquet, bataille de Lego et rituels du dodo à rallonge. Compliqué durant ce rush de checker les devoirs des grands.
Je rêve de rentrer le soir et de passer 5 minutes sur les devoirs dans une chambre ordonnée avec des enfants lavés, peignés et heureux de me retrouver. Mais non, ça n’existe pas chez nous. Il faut être derrière eux, tout le temps, tout le temps. VÉRIFIER.
C’est sans doute normal, c’est sans doute le lot de tous les parents qui travaillent mais qu’est-ce que c’est chiant. Surtout que les ados rechignent, résistent : “c’est bon je connais”, “mais la prof a dit que c’était une petite éval”.
Bien souvent, quand mes fils se présentent à moi avec le cahier et que je commence à les interroger, je découvre alors qu’ils ne connaissent rien. Je ne comprends pas les mecs, c’est quoi cette nouvelle habitude, ça a le don de m’exaspérer.
“Mais c’est quoi un article partitif ??” Ils espèrent peut-être que je leur apprenne moi-même. Cela m’arrive avec les poésies, je récite les vers, il répète les vers et rebelote jusqu’à ingestion totale du texte indigeste. Ils sont quand même impressionnants, n’empêche, de réussir à apprendre tout ça, j’en serai incapable.
Mes fils s’en sortent plutôt bien pour l’instant, mon aîné en 4ème, après un démarrage difficile, remonte bien la pente. Le cadet, en 6ème, a de très bons résultats malgré un investissement limité, il est toutefois plus studieux que son frère.
Mais tout ça à quel prix ? Au prix de soirées à bosser, de samedi matin à refaire des contrôles, de patience et d’abnégation, je vous jure, parfois, je me dis qu’il faudrait nous donner des médailles.
Parfois, j’ai envie de lâcher, “Tant pis tu auras une mauvaise note”, mais je regrette ensuite et rapplique à son bureau.
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Y a-t-il une fracture sexuée à l’école ?
J’en viens à un autre sujet. Les études montrent que les filles obtiennent de meilleurs résultats que les garçons tout au long de leur scolarité (enquête Pisa).
Ces différences observées sont-elles liées à des styles d’apprentissages différents ? Les garçons sont-ils moins attentifs en classe, moins studieux, moins besogneux ?
Je n’aime pas tomber dans des stéréotypes mais je crois qu’en effet les filles sont plus enclines à étudier. Le syndrome de la bonne élève qui nous poursuit ensuite toute notre vie. Mes garçons à côté sont si désinvoltes.
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Faire à leur place
Une autre question me taraude concernant les devoirs à faire à la maison, notamment le Français. Comment ne pas être tenté de faire à leur place ? Je vous dis ça, car je trouve que les enfants (les miens) galèrent en rédaction, en analyse de texte.
Dur de leur faire ressortir leur ressenti sur un texte. Ils n’ont pas les mots pour écrire. La rabat-joie que je suis n’oublie jamais de leur rappeler “c’est parce que tu ne lis pas assez !”. Je finis toujours par faire grosso modo le truc.
Et je crains que ce ne soit pas la bonne solution. Mais la peur d’une mauvaise note balaie tout. Ce serait pas un truc de “parent chasse-neige” ça ? Ceux qui enlèvent tout obstacle sur le parcours de leurs enfants afin de leur éviter un échec. Pas simple.
Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire de notre rédactrice en chef Candice Satara « Le Balagan ». Candice est mère de quatre garçons âgés de 2 à 12 ans. Pour la recevoir, vous pouvez vous abonner gratuitement ici.
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