S’il y a bien une chose qui me prend la tête, c’est la bouffe. Réfléchir aux repas, faire les courses… c’est sans fin avec quatre enfants à la maison. Une charge mentale qui pèse sur les femmes, évidemment.
Allez j’y vais, je me lance, je vais vous parler d’un truc qui me pèse beaucoup dans ma vie de mère de famille nombreuse. J’ai nommé la charge mentale… alimentaire. Oui, je vous parle de la bouffe, des repas, des courses, du frigo à remplir. Dans mon couple plutôt égalitaire, cette tâche me revient encore globalement, comme 88 % d’entre vous (les femmes) selon un sondage Opinionway de 2022. Bien évidemment qu’il fait aussi les courses, mais c’est le plus souvent parce que je lui demande ou alors à la volée quand on a besoin d’un truc. Moi j’y pense beaucoup, là au moment où je vous écris, par exemple, je pense à mes steaks hachés que je dois mettre instamment au congélo. Tout un programme.
2h41, c’est le temps qu’on passe en moyenne par semaine à faire nos courses
J’ai opté depuis plusieurs mois pour la livraison Leclerc (non ceci n’est une newsletter sponso, lisez la suite), mais j’oublie toujours un truc « Putain l’huile d’olive ». « Merde les éponges ». Ou alors je ne fais pas gaffe et en dupliquant ma commande précédente, je zappe d’annuler certains produits et me retrouve avec 18 rouleaux de sopalin que j’essaime dans tous les placards en me disant que, décidément je ne suis pas écolo. Ce qui m’agace particulièrement c’est quand on moment de payer, on t’annonce que certains produits ne sont plus en stock . «Tiens, comme par hasard, juste ceux dont j’avais ABSOLUMENT besoin » Je vire alors complotiste. « Leclerc veut ma peau ».
Ce billet est extrait de la newsletter hebdomadaire de notre rédactrice en chef Candice Satara « Le Balagan ». Candice est mère de quatre garçons âgés de 2 à 12 ans. Pour la recevoir, vous pouvez vous abonner gratuitement ici.
Ils mangent tellement
Mais ce n’est pas tous les amis. Depuis quelques semaines, j’ai l’impression qu’à peine je me suis acquittée de cette corvée alimentaire – ce n’est pas la seule, il y a aussi le boucher, les fruits et légumes – qu’il n’y a déjà plus rien à manger. J’avais ri il y a quelque temps quand ma sœur m’avait parlé de sa voisine, mère de 5 enfants, qui écoulait près de 12 yaourts par jour. Triste de vous dire que je n’en suis pas si loin et que j’ai cette sensation de passer ma vie à acheter des yaourts, alors qu’en plus je n’aime pas ça, c’est un comble, non ? Si vous voyez une meuf à moitié en pyjama devant le rayon des produits laitiers du Auchan de la place de Clichy (Paris) à 23h, ne cherchez plus, c’est moi.
En panne d’idées ?
Les courses c’est relou, on est d’accord et les repas, on en parle? J’avoue que je n’en peux plus. Je n’ai plus d’idées, je manque de temps, je ne sais plus quoi leur donner à manger. Le pire, c’est le week end, j’ai l’impression de le passer en partie la tête dans le lave-vaisselle. J’ai essayé de réfléchir à des menus à la semaine, mais je crois que ça me mettait encore plus de pression. J’ai voulu m’inspirer des idées recettes des influenceuses. Elles appellent ça humblement « Cuisine du quotidien ». Mon œil. Je n’aurais jamais le temps de cuisiner ces empanadas veggie, et ce one pot d’aubergines au curry. Surtout, il n’y a aucune chance que mes enfants acceptent de manger ça. Les miens ont la fâcheuse habitude de kiffer une recette puis, dès que tu commences à le faire plus régulièrement, ils n’en veulent plus.
J’essaie d’anticiper, mais passer mon dimanche dans la cuisine, non merci
Depuis peu, j’essaie le dimanche de faire un gros plat, bien roboratif, qui dure deux jours. Lasagnes, hachis parmentier, on est loin du dahl de lentilles ou du risotto de quinoa, mais je suis déjà super fière de moi. Je ne vais pas vous l’apprendre, faire consommer des légumes à une bande d’enfants âgés de 2 à 12 ans est un vrai défi. Le plus jeune apprécie la verdure, même les poireaux vinaigrette, m’a-t-on dit à la crèche. Mon aîné aussi fait des efforts et s’est pris d’une passion soudaine pour la cuisine, c’est mignon. Il fait des concombres à la crème, du guacamole, je vous raconte pas le bordel après. Mais le cadet, y a rien à faire, il isole les légumes verts puis les fait glisser discrètement dans la poubelle. Toujours se méfier d’un enfant qui débarrasse trop vite.
Bref, toute la réflexion autour du repas repose sur moi, c’est chronophage, mais c’est comme ça. J’ai bien conscience que mon conjoint fait d’autres choses, mais qui sont moins répétitives. Je me plains, j’adore me plaindre, vous me connaissez maintenant, mais j’ai la chance d’avoir les moyens de me nourrir correctement. Je n’ose imaginer l’énergie, l’organisation, l’imagination, dont doivent faire preuve les parents quand l’argent manque. Je vous laisse, je dois aller acheter du jus, ils dégomment presque une bouteille par jour.
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Les Commentaires
"Le pire, c’est le week end, j’ai l’impression de le passer en partie la tête dans le lave-vaisselle."
La mad parle de couple égalitaire, là franchement, j'ai du mal à voir ce que fait le père...
Parce que, bon aller acheter du PQ parce que sa compagne le lui demande, merci mais non merci.