Coucou mes chéries.
Aujourd’hui, nous allons parler d’un drame international qui ravage nos palpitants et booste l’industrie du Kleenex : j’ai nommé la rupture. Ton/ta cher-e et tendre t’a quitté-e pour une bimbo siliconnée/ta mère/son chien ? Repose ce fusil de chasse, s’il te plaît. Si tu risques de ne plus avoir le coeur à regarder Bridget Jones pendant quelques semaines, tu dois néanmoins lutter contre certaines tentations liées à cette douloureuse période, entre autres plaies nommées « poussées d’acné », « visionnage compulsif de films sentimentaux » ou encore « ingurgitation d’hectolitres de glaces en pot accompagnés de caisses de rhum frelaté »*.
*Je parle d’une autre, bien entendu.
Aller chez le coiffeur
Si Freud avait vu le ciseau autrement qu’un prolongement phallique en puissance, il aurait sans doute noté la très nette corrélation existant entre la rupture et le raccourcissement chronique de nos masses capillaires. Et que celle qui n’a jamais déboulé chez « cheap coiffure » en demandant une coupe au bol en pleurant me jette le premier shampoing réparateur. Pourtant, se couper 30 centimètres de crinière n’a jamais fait revenir l’être aimé, sauf s’il est fétichiste des chauves, comme moi. Alors de grâce, ne demande pas à ta coiffeuse de te faire « ce qui lui passe par la tête », car tu risques de le regretter pendant une bonne décennie. Au moins.
Solution alternative : claquer tout un RSA chez Body Minute et en ressortir plus lisse qu’une fesse d’orang-outan. Et en plus, tu pourra conter tous tes malheurs à l’esthéticienne qui t’épilera le maillot.
Te venger vilement
N’en déplaise à Rousseau, l’humain est foncièrement mauvais, et son âme torturée est traversée par les instincts les plus répugnants. Sinon, comment expliquer la guerre dans le monde, le rap français, les pannes de téléphone et la mode de la brassière ? Bref. Ne cède pas aux tentatrices sirènes de ton ire, et lance-toi dans un projet constructif (comme tricoter des mitaines pour bite
, par exemple) au lieu de diffuser des photos de ton ex en string panthère sur Facebook. Dieu te le rendra. Si, si.
Solution alternative : Tu peux toujours écrire un roman à l’arsenic dans lequel tu décriras par le menu l’amour secret de ton ex pour Justin Bieber, son goût pour le maroilles au petit déjeuner ou sa détestable habitude de regarder les Teletubbies tous les matins. Ça ne servira à rien, mais ça te soulagera. Sans doute.
Devenir une harpie
Tous les doctorants en psychologie marmelade te le diront : après une rupture douloureuse (pléonasme inside), nous avons 23,94% de risque de devenir une harpie sanguinaire. Or, d’après ma grand-mère et les magazines féminins que je parcours dédaigneusement lis compulsivement, se muer en une Tatie Danielle juvénile n’est pas le meilleur moyen pour attirer à soi la crème de la crème du mâle célibataire. Certes, il est toujours tentant, après une rupture, d’en vouloir au monde entier et de se renfermer sur soi à la manière d’une coquille saint-Jacques asociable. Mais est-ce vraiment la solution ? Vous avez quatre heures.
Solution alternative : Pour garder un semblant de vie sentimentale, inscris-toi sur Adopteunmec. Si tu as juré fidélité éternelle à l’odieux jojo qui vient de t’abandonner, contente-toi d’acheter un vibromasseur.
Sombrer dans l’alcool (ou dans l’addiction aux Feux de l’Amour)
Après avoir consciencieusement appris par coeur tous les textos que feu ton Jules t’a envoyé depuis 2009 (NB : mémoriser tes déclinaisons latines serait plus judicieux, elles te permettront de briller en société – ou presque), et après avoir regardé l’intégralité des 6355 épisodes d’Amour Gloire et Beauté, tu te demandes peut-être quel est le remède miracle qui peut apaiser ta tristesse et t’éviter de passer le restant de tes jours à pleurer sur les photos de ton ex en marcel. À vrai dire, n’importe quelle addiction pourra t’extirper de cet état végétatif, à condition que tu t’y adonnes avec foi. Évite simplement de causer des dommages irréversibles à ton ciboulot, et n’oublie pas de manger cinq fruits et légumes par jour.
Solution alternative : Quoi que tu fasses, les doux souvenirs du temps passés reviennent à ta mémoire ? Change de vie, tout simplement. Si tu ne jurais que par Zart-Mo, écoute de la musique sérielle. Si tu vivais en région parisienne, émigre dans la Creuse. Donne ton poisson rouge, achète un ours domestique. Et n’oublie pas cet antique proverbe : un de perdu, dix de retrouvés. Au moins.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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