Ce matin, j’ai cru que je faisais un AVC. C’était trop bizarre. Je me suis réveillée avec un bras engourdi et j’ai pensé que j’avais juste pris une mauvaise position en dormant.
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Mais quand j’ai réalisé que je n’arrivais plus à parler correctement, que je savais pas aligner trois mots, que je butais sur chaque terme du quotidien, j’ai paniqué. J’ai même pleuré sur les toilettes en réalisant que je n’arrivais pas à lire le magazine télé. J’ai rarement eu aussi peur de ma vie.
Je note quand même que mon premier réflexe a été d’aller prendre une douche, au cas où je devrais aller aux urgence. Apparemment, dans mon esprit paniqué et embué, ON NE VA PAS AUX URGENCES EN LEGGING SANS CULOTTE ET SANS SENTIR LA ROSE. Franchement, je m’imaginais pas autant Bree Van de Kamp.
Au final, c’était juste une énorme migraine avec aura, assortie à un état de nervosité maximal depuis quelques semaines. Joie et bonheur des périodes de transition.
Je ne te dis pas de paniquer, mais je te conseille de ne pas t’auto-diagnostiquer ou de partir du principe que si tu as ces symptômes, c’est juste une migraine. Perso j’ai appelé des médecins. Direct.
Mon esprit drama pensait alors à tous les petits et gros trucs que j’aurais aimé pouvoir faire avant de mourir.
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Pas que je sois toujours du genre à en rajouter trois couches dans toutes les situations, mais QUAND MÊME, PLUS ÊTRE CAPABLE DE PARLER PENDANT DE TRÈS LONGUES MINUTES ÇA FOUT LES PÉTOCHES.
Voici quelques trucs que j’aimerais faire. Pas forcément les plus intimes, mais en tout cas les plus accessibles dans un futur plus ou moins proche. Ça devrait me motiver à me sortir les doigts.
Regarde cette image et dis-toi qu’Aubrey Plaza c’est moi faisant solennellement ma bucket list et Rachel Bilson c’est le reste du monde qui me rappelle que c’était juste une migraine.
Avant de mourir, j’aimerais me sentir utile
Mais ça, vraiment, c’est ma raison de vivre : me réveiller, quand je serai vieille, et être capable de me dire « putain, j’ai servi à quelque chose ». Le rêve complet.
J’aurais adoré avoir fait des études pour être chirurgienne et être capable de me le dire au quotidien. Réaliser que j’ai accompli des choses très utiles comme, par exemple, sauver des vies. Bon, j’en suis pas là. J’ai 28 ans et je me sens pas tellement tellement de reprendre des études aussi longues.
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Mais c’est pas grave ! Y a plein de façons d’être utile !
J’ai l’impression de servir à quelque chose quand on me dit « ah ta vidéo/ton article m’a aidé à prendre conscience de/à gérer ce problème ». C’est déjà énorme et j’en suis vraiment super ravie.
Mais la sensation, ce mélange de partage et de fierté, d’avoir aidé ne serait-ce qu’un tout petit peu une personne, c’est comme manger des fraises ou s’épiler des sourcils : un•e seul•e suffit pas. Il nous en faut toujours plus.
Et comme j’ai plein de projets visant à me rendre utile à une échelle plus large et que j’ai hâte de réussir à les accomplir… Ça tombe bien.
Remettre les mains dans le cambouis, avant de mourir
J’adore mon travail. Youtubeuse, rédactrice web et troubadour, c’est vraiment super. Je peux choisir mes horaires et les thèmes que je traite, je peux travailler dans un café, sur mon canapé, dans un bureau, à bord d’un train, sur les toilettes ou en faisant la roue (mais je sais pas comment faire. Du coup, pas top). C’est super, vraiment.
Mais j’avoue, y a quelque chose qui me manque parfois. Un salaire fixe déjà, je t’avoue que des fois ça me démange. Mais depuis quelque temps, ce qui me manque un peu aussi c’est d’être en relation directe avec les gens.
De temps en temps, j’aimerais avoir un job de serveuse ou de barmaid, être employée d’une salle de concert ou que sais-je. Une activité qui combine un boulot où faut savoir se démerder, être rapide, travailler sans écran interposé avec des gens, pas s’arrêter une seconde, mais qui se situe dans un univers que j’aime.
Je me sens pas de redevenir hôtesse de caisse comme je l’ai été pendant longtemps tous les week-ends, parce que le rapport employée/clients est trop déséquilibré pour mon palpitant de fragile.
Mais il y avait quand même quelque chose que j’aimais bien dans ce boulot : c’était la réponse à mes sourires, en direct, la satisfaction de mes cheffes, en direct, réussir à faire rigoler quelqu’un au regard triste, en direct. Plus que davantage de concret, parfois, ce qui me manque, c’est plus de spontanéité.
Je me suis mise en recherche d’un job à temps partiel dans ce genre-là pour cet été, en complément de mon travail, et ça m’enthousiasme pas mal (autant que j’en aurai peut-être marre dès le mois d’août), en attendant que ma carrière me permette de faire du relationnel à l’intérieur de mon job.
Pas tous les métiers de type direct, quoi. Coyote Girl ne fait pas partie de mes projets, par exemple. Mais il en faut pour tous les goûts, j’respecte.
Atteindre les 100 000 abonnés sur ma chaîne YouTube avant de mourir
Comme ça, si jamais je meurs jeune, peut-être que grâce à ma chaîne YouTube j’aurai un article sur Influenth.
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Ce que je voudrais faire avant de mourir : chanter juste pour de vrai
Je sais pas ce qui me prend, mais aussi fort que je me suis mis en tête y a deux ans d’un jour faire du sport presque quotidiennement (ce que je suis désormais capable de faire), j’aimerais actuellement débloquer ma voix.
C’est encore plus compliqué que de m’inscrire à la salle, parce que même sous la douche, je suis incapable de fredonner de peur d’être entendue par quelqu’un, même par moi (surtout).
J’veux pas être chanteuse. C’est un métier, y a des gens très bien qui le font avec talent et j’ai rien à apporter à la choucroute. Mais j’aimerais chanter juste pour me sentir fière d’avoir accompli un truc et dépassé un blocage (parce que c’est ce que c’est) et comprendre d’où il vient. Je déteste ne pas comprendre les blocages que j’ai.
Ceci étant dit, j’ai peut-être raté le coche. Maintenant que j’y pense, dans le village à côté du mien, y avait un camp de vacances organisé par la municipalité dans lequel les pré-ados enregistraient un album de reprises, l’été de mes 12 ou 13 ans.
UN ALBUM DE REPRISES. Y a rien qui sonne plus Star Academy que ça bordel, j’aurais trop aimé en être. En plus ça m’aurait fait un truc de moins à faire avant de mourir.
Moi, si j’avais eu à faire la promo de mon album de reprises.
(Et une fois que j’aurais dépassé ce blocage-là, je pourrais m’attabler à en dépasser un autre : celui qui fait que je sais pas faire de roulade. JE SAIS PAS FAIRE DE ROULADE NAN MAIS TU RÉALISES ? Je peux décemment pas mourir sans avoir jamais fait de roulade de ma vie).
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Avant de mourir, j’aimerais faire un trek loin
Ça paraît pas tellement fou, mais j’ai envie de faire un trek, loin. J’ai envie de découvrir un pays en marchant, avec mes quelques affaires sur le dos et plein de trucs dans la tête. J’ai envie, à la fin de la journée, de sentir mes muscles tout endoloris mais tout heureux d’avoir tant travaillé, et de me refaire le film de la randonnée du jour.
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J’aimerais être en pleine nature et me poser mille questions, ou ne pas m’en poser du tout. Ça me fait kiffer de partir et de revenir, pas différente, mais débloquée sur plein de trucs (dont la roulade) et avec des souvenirs jusque dans les croûtes de pied.
J’ai jamais profité des congés pour faire ce genre de voyage, et au moins une fois, ça me dirait pas mal de remplacer mes tongs et ma détente absolue par des pompes de rando et du dépassement de soi.
Bon, en même temps, j’ai tout autant envie de partir en vacances avec un groupe de potes à manger barbecue à tous les repas, glander jusqu’à 13h et rigoler tout le temps. Je suis une femme de contradiction, qu’est-ce que tu veux.
Allez, je te laisse, j’ai deux ou trois trucs à faire avant mes 88 ans (j’ai décidé que je décéderai pas avant).
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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