— Initialement publié le 19 janvier 2014
À l’ouverture de ton compte Facebook, tu as sans doute découvert le réseau social avec des étoiles dans les yeux. Et aussi testé toutes ses fonctionnalités, aux risques et périls de ta e-réputation.
Parce que je n’ai pas peur du suicide social sur le Web, voici toute les choses auxquelles j’étais accro sur Facebook, et que je n’assume plus vraiment.
Répondre à des quizz débiles
Certaines applications totalement inutiles nous permettaient de répondre à des questionnaires sur nos amis. Pas de questions personnelles telles que « quelle est la couleur préférées que Roseline ? », mais plutôt des questions de jugement gratuit comme « quelle espèce de poisson représente le mieux Roseline ? ».
C’est ainsi qu’un jour, j’ai appris qu’à la question « quel film représente le mieux Lise ? », l’une de mes amies avait répondu « Apocalypse Now ». J’ai pas vraiment su comment le prendre.
Ces applications infestaient mon fil d’actualité, m’enjoignant à aller moi aussi répondre aux quizz.
C’est ainsi que durant un temps, mes connexions sur Facebook étaient accompagnées d’une collection de jugements douteux sur ma personne, allant de la plante qui me représentait le mieux à ma position sexuelle favorite présumée (j’avais 13 ans).
Écrire publiquement des messages privés
J’ai découvert Facebook à l’adolescence, durant ce moment fatidique où mes hormones étaient en éveil et où ma tronche ressemblait à un clafoutis aux fruits rouges. Malheureuse parce qu’aucun garçon ne s’intéressait à moi, je ne pouvais pas m’empêcher d’en parler via mes statuts.
Il FALLAIT que le monde soit au courant.
Voilà comment, en remontant mon fil d’actualité, je suis tombée sur des monstres tels que « Je suis amoureuse ♥ » et « Les garçons, c’est vraiment très compliqué… ». Le but était toujours d’envoyer « subtilement » des messages aux élus de mon cœur.
Plus tard, je faisais moins dans la finesse. Sur le mur de mon petit copain, une collection de gros cœurs dégoulinants de mièvrerie s’étalait. Je considérais à l’époque que les « je t’aime » et les « j’ai trop hâte de te voir ce soir
» concernaient tout le monde.
Heureusement que je n’en étais pas encore aux sextos.
Infester les murs de mes amis d’invitations à des jeux (nuls)
Aujourd’hui, il m’arrive de temps en temps de recevoir des notifications m’enjoignant à venir rejoindre un contact sur tel ou tel jeu. Si ce petit détail a le don de m’énerver, quand j’ai commencé Facebook, c’était pire.
Au bout d’un moment, ayant posté suffisamment de messages intimes sur le mur de mes amis et sur le mien, il me fallait trouver d’autres occupations. Celles-ci s’appelaient Pet Society ou encore Akinator.
J’y jouais pendant des heures et régulièrement, je partageais le jeu sur la timeline de mes amis. Tout le monde en faisait autant, si bien que mon mur Facebook était envahi de propositions de jeux : c’était donnant-donnant, quoi.
Écrire des articles… directement sur Facebook
Il fut un temps où Facebook nous permettait d’écrire des articles et de les publier directement sur notre profil. Ces articles étaient généralement l’occasion d’exprimer notre plume de poètes en herbe.
Toujours infestée d’hormones, j’avais écrit un long article sur la façon dont j’avais grave changé par rapport au collège. C’était une prose digne des plus grands poètes du XIXème siècle. Au moins.
Un peu plus tard, j’ai fait parler mon côté militant en écrivant un texte à charge contre les groupes Facebook-anti roux. Je l’avais intitulé Cheveux de feu a parlé. Ce fut mon heure de gloire.
Liker des groupes stupides
À l’époque, le réseau subissait une invasion exponentielle de groupes stupides. Les pires à mon sens étaient les blagues. Dès que je voulais les ressortir en soirée, on protestait tout de suite : « mais pas la peine de la raconter celle-la, tout le monde la connaît c’est un groupe Facebook ! ».
Merci Facebook d’avoir ruiné mes ambitions de show girl. En plus, je doute fortement que Mark Zuckerberg ait créé ce réseau pour permettre aux étudiants de sa fac de s’échanger des blagues de Toto.
D’autres groupes étaient de réels messages tels que « J’aimerais tellement être dans tes bras », « te faire des bisous dans le cou », ou, clairement plus douteux et moins poétique : « Baisse ta culotte, c’est moi qui pilote ».
Le pire c’est qu’après avoir adhéré à ces groupes inutiles, je me retrouvais envahie de pubs sans intérêt, pour le blog du créateur ou même pour une mystérieuse façon de gagner de l’argent.
Mais cette mode est passée et certains murmurent qu’en des endroits reculés du réseau, on trouve quelques créateurs de groupes qui tentent désespérément de les vendre, forts de leurs grands nombres d’adhérents.
Aujourd’hui, mes pratiques ont changé. J’aime des milliers de groupes, mais ils servent à échanger mes cours avec les autres élèves de ma formation. Je partage des images débiles et des articles intéressants, et pour être honnête, je stalke les gens.
Et je sais que dans cinq ans, en me souvenant de tout ça, je me moquerai de moi. Mon moi futur est vraiment méchant.
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