(avant-propos : on nous a signifié sur Facebook qu’on ne disait plus MST mais IST, info confirmée par cette page Wikipédia, mais comme on est un peu old school, on se disait que MST parle encore à plus de gens que IST – on n’est pas à la page, donc, mais c’est en connaissance de cause)
Le sexe, ça peut être plein de trucs cools et bien agréables. Et puis parfois, on se réveille un matin, et c’est le drame.
J’avais beau me sentir protégée jusqu’à l’os de toutes les maladies possibles, j’ai bêtement chopé un HPV (aka le papillomavirus). Pas celui qui peut te coûter la vie, non, mais une forme bien embêtante qui te colle la honte. Voici comment.
En couple depuis quelques mois avec mon fabuleux jeune homme, on avait enfin décidé de sauter le grand pas du test VIH et autres trucs pas cools, histoire de voir comment se fait la vie du côté des sans-capotes. Après quelques questions sur nos habitudes sexuelles et une piqûre dans le bras, victoire : nous étions déclarés sains comme de jeunes oisillons, prêts à faire la bête à deux dos en totale liberté. Chouette alors.
Pourtant très proche de la bestiole qu’avait monsieur dans le slip, je n’ai jamais ô grand jamais fait gaffe à cette minuscule petite tache en relief qu’il pouvait avoir au tout début de son troisième bras. Dans le mille Émile : ce qu’il avait caché là, c’était bien la trace d’un HPV. Un méchant condylome.
Découverte des symptômes du frifri
[rightquote]Ça grattait tellement que m’introduire une rape à fromage ne me paraissait pas spécialement saugrenu à ce moment précis.[/rightquote]Soyons honnête : le frifri, c’est pas quelque chose qu’on se regarde chaque matin dans la glace pour savoir comment ça va et si c’est la forme aujourd’hui. Non non, on laisse ça de côté, bien au fond de sa culotte, et c’est quand quelque chose cloche qu’on se prend violemment dans la gueule la santé de la chose.
C’est donc un jour comme un autre que j’ai ressenti une sensation hautement désagréable m’envahir : bordel, ça gratte. Ça grattait tellement que m’introduire une rape à fromage ne me paraissait pas spécialement saugrenu à ce moment précis. La fourchette, un griffoir à chat, un gratte-dos téléscopique, n’importe quoi pourvu que ça soulage. Dans ma tête me viennent les mots suivants : toilettes publiques, mauvais gel douche, allergie au protège slip, la faute aux gens pas gentils, à Nicolas Sarkozy, n’importe quoi. Quelqu’un en veut à mon frifri !
Parfois, pour trouver une image drôle, il suffit de taper "chatte en feu" et la magie d'internet opère
Observation plus prosaïque
Une fois calmée, et après avoir compris que je ne serais jamais assez souple pour aller voir de moi-même ce qui pouvait se tramer à l’intérieur, j’ai décidé d’aller chez un gynéco. Manque de chance, aller voir un gynéco dans une petite ville, c’est comme une séance de spiritisme dans un McDo : c’est long, stérile, et tu finis par mourir sur ta chaise en ayant vu au moins 14 cycles de la vie avant d’apercevoir quelque chose. Résultat, j’ai tenté le tout pour le tout en me pointant aux urgences gynécologiques.
Prise en charge médicale, ou la bienveillance des médecins
Coup de chance, le médecin de garde ce jour-là n’était pas un vieux monsieur aux doigts caleux, mais une jeune interne âgée d’à peine quelques années de plus que moi. Autant le dire, quand j’ai écarté les cuisses et dévoilé ma foufoune-feu-de-camp, j’ai perdu quelques points sur l’échelle de mon estime personnelle.
Celle-ci a baissé un peu plus quand la jeune femme s’est finalement décidée à me mettre une sorte de longue vue pile dans l’axe de mon antre magique, avant de me dire « j’ai vu quelques minuscules points ». Je me rhabille, elle se met à griffonner une ordonnance. « qu’est ce que c’est alors ? » « oh, un HPV, vous avez des condylomes » « mais ça s’attrape comment ?? » « c’est une MST ». J’entends au loin mon estime pleurer quelques larmes de sang, et qui s’en va sans se retourner.
Responsabiliser son mec
Qui dit MST dit don de soi, partage avec l’autre, et générosité no limit. Enfin, c’est forcément lui qui me l’a refilé hein, je suis quand même pas une fille de joie. C’est ainsi que Monsieur se retrouve lui aussi chez le toubib pour se faire ausculter la teube avec une envie de mourir non dissimulée. D’où vient ce HPV ? On l’ignore toujours aujourd’hui, même si je soupçonne toutes les ex de monsieur d’avoir été des catins sans bornes, et d’avoir forniqué çà et là avec des primates – des bonobos plus précisément. Évidemment.
Le chemin de croix de la guérison
Pour soigner mes intrus ? Une sorte de crème hautement méchante qui te brûle tout ce qui ressemble à de la chair. Résultat : une nette impression d’avoir la teuch en steack haché. Pour Monsieur, le médecin fut nettement plus radical : un coup de laser là où il faut, ambiance Star Wars les pattes écartées. Roupettes à l’air, peinard, en priant pour que le type qui dirige le laser n’ait pas la main qui tremble, histoire d’éviter la castration accidentelle. Je vous laisse deviner : deux éclopés du sexe, une libido désastreuse, on a connu mieux pour garder sa relation au top.
L’après
Depuis ? Je dois faire un frottis plus régulièrement que la normale pour assurer que le HPV ne devienne pas un jour un gros salopard et se mette à attaquer mon col de l’utérus. Pour mon mec, quelques cicatrices de guerre sur son délicat zboub, et un petit coup de manchette dans sa virilité. Une seule solution pour éviter un jour de se retrouver dans la même situation que moi : se protéger, faire des tests bien entendu, mais surtout observer son corps, celui de son partenaire, et savoir s’écouter. Parce que la râpe à fromage directement dans l’entrejambe, c’est possible de l’éviter.
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