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Les chiffres à retenir de l’étude sur l’IVG en France en 2019

Les chiffres de l’IVG en France sont tombés pour l’année 2019 ! Voici ce qu’il faut retenir de cette nouvelle étude.

Cela fait quarante-cinq ans que l’IVG a été légalisée en France, grâce à la loi portée par Simone Veil. Près d’un demi-siècle plus tard, une nouvelle étude livre plusieurs chiffres intéressants sur la réalité de l’avortement en 2019 dans notre pays.

Comme vous l’avez peut-être lu dans les médias ce 24 septembre au matin, le sondage montre que le taux de recours à l’IVG est à son plus haut depuis 30 ans. Mais il y a d’autres éléments essentiels dans cette longue étude, disponible en ligne !

L’IVG en hausse chez les trentenaires, en baisse chez les ados

L’IVG reste le plus fréquemment utilisé chez les femmes âgées de 20 à 29 ans, mais l’étude de 2019 indique que :

L’augmentation des taux de recours chez les femmes trentenaires est notable depuis 2010 […] À l’inverse, on observe au cours de la même période une nette baisse des taux de recours chez les femmes de 15 à 19 ans.

Même en prenant en compte la marge d’erreur liée aux IVG pratiquées de façon anonyme, qui masque l’âge de la patiente, il est certain que les mineures avortent un peu moins chaque année, et ce depuis 2010.

À l’inverse, si les femmes âgées de 30 à 34 ans ont toujours moins recours à l’IVG que les vingtenaires, elles représentent une population où l’avortement est de plus en plus présent, avec une nette hausse dans ces dernières années comme on peut le constater grâce au graphique ci-dessous.

Source : étude sur l'IVG en France en 2019
Source : étude sur l’IVG en France en 2019

L’IVG chez les femmes précaires, et l’IVG chez les femmes aisées

C’est une première : pour cette étude, les données sur l’IVG ont été croisées avec les données fiscales de 2016, afin d’étudier

la corrélation entre le recours à l’avortement et le niveau de vie des Françaises.

Indéniablement, la procédure est surreprésentée chez les personnes précaires :

[…] les 10% des femmes ayant les niveaux de vie les plus élevés ont un taux de recours à l’IVG pour 1 000 femmes inférieur de 11 points pour 1 000 à celui des 10% des femmes ayant les niveaux de vie les plus faibles

L’étude suggère plusieurs pistes de réflexion pour comprendre cette disparité, en commençant par l’âge — on est parfois plus précaire ET plus fertile, donc plus à même d’avoir besoin d’une IVG, à 22 ans qu’à 47. Le statut marital est aussi évoqué, car les femmes vivant en couple sont moins susceptibles de vivre un avortement (un taux inférieur de 37% à celui des femmes ne vivant pas en couple) !

Le recours à l’IVG varie selon les régions de France

Le recours à l’avortement n’est pas réparti de façon égale en France : on observe de forces disparités selon les territoires, qui peuvent aller du simple au double quand on compare, par exemple, le Pays de la Loire (11,8 IVG pour 1000 femmes) et la région Provence-Alpes-Côtes d’Azur (22,9 IVG pour 1000 femmes).

En France métropolitaine, l’Île-de-France et le Sud-Est sont les régions où l’on interrompt le plus de grossesses. Et quand on sort de l’Hexagone pour se pencher sur l’Outre-Mer, les chiffres sont encore plus frappants : 39 IVG pour 1000 femmes en Guadeloupe, ainsi qu’en Guyane.

Source : étude sur l'IVG en France en 2019
Source : étude sur l’IVG en France en 2019

Comment se pratique l’IVG, et dans quelles structures ?

L’étude se penche sur « qui » a recours à l’avortement, mais aussi sur « comment » et « où » la procédure se déroule.

Une tendance continue à se confirmer : la hausse des IVG médicamenteuses (depuis leur autorisation en 2001), qui s’accompagne logiquement la baisse des IVG instrumentales. En moins de vingt ans, la première option est passée de 30% des avortements effectués à 70% !

Voilà pour le « comment » ; au niveau du « où », les chiffres attestent que 25% des IVG, en France métropolitaine, sont réalisées hors d’une structure hospitalière. Car on peut avorter en cabinet libéral depuis 2005, mais aussi, depuis 2019, en centre de santé ou encore dans un centre d’éducation et de planification familiale.

C’est en Île-de-France, en région PACA et dans les DOM-TOM que ces IVG « hors-hôpital » sont les plus courantes ; dans d’autres régions, le manque de professionnels de santé proposant l’avortement en cabinet pourrait expliquer que la majorité des procédures se déroulent dans un contexte hospitalier.

Source : étude sur l'IVG en France en 2019
Source : étude sur l’IVG en France en 2019

Au global, 232 200 personnes ont eu recours à l’IVG en France en 2019, un taux qui atteint son niveau le plus élevé depuis 1990. Le reste des chiffres ainsi que la méthodologie sont disponibles dans l’étude !

Si vous souhaitez en savoir plus sur le sujet, vous pouvez retrouver tous nos articles sur l’IVG et la contraception en cliquant ici.

À lire aussi : Selon une étude, 99% des femmes ayant avorté ne regrettent pas leur choix


Les Commentaires

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Avatar de lioupo
26 septembre 2020 à 15h09
lioupo
C'est intéressant. A côté, j'aurais tellement aimé une étude plus poussée sur la contraception utilisée par les femmes ayant eu recours à l'IVG.
Juste pour avoir des données scientifiques et fiables qui prouvent que l'avortement est en minorité utilisé comme une contraception!!! Et faire taire les cons (et connes parfois hélas) qui ne connaissent rien et qui ont un sérieux manque d'empathie
Hello, de telles études existent, c’est très bien documenté Celle-ci remonte à 2007 mais est assez intéressante :https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2011-1-page-116.htm
En gros 1/3 des femmes ayant fait une IVG était sous contraception médicale, 1/3 sous contraception « non médicale » (préservatifs et méthodes naturelles), et 1/3 n’avait rien.
Pour ce qui est des contraceptions médicales, on retrouve très majoritairement la pilule, a cause des oublis et surtout ceux de reprise la première semaine. (https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S1297958906000191?via=ihub)
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