L’année dernière, mon papy chien nous a malheureusement quitté.
Je pensais prendre le temps de digérer son départ, et de me consacrer à mes autres chiens. Adopter un nouveau compagnon n’était pas dans mes projets.
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Comment j’ai découvert mon chien à trois pattes
Et puis il y a eu ce chien, apparu sur mon mur Facebook. Une femelle trouvée errante puis mise en fourrière, que l’association Chiens et chats en détresse a pris sous son aile pour lui éviter une euthanasie quasi-certaine au vu de son état.
Elle était maigre, avec de grosses cicatrices, et une patte « recroquevillée dans une position non physiologique » comme l’écrira sobrement le vétérinaire qui fera son certificat sanitaire.
Cette patte douloureuse et non opérable a du être amputée, ce qui a permis à la chienne de revivre. La voilà en convalescence chez une famille d’accueil formidable qui la décrira comme adorable, pleine de vie, joueuse et câline.
Une chienne parfaite, oui, mais qui n’a plus que 3 pattes et qui gardera de grosses cicatrices bien visibles.
« C’est pile la chienne dont je rêve ! »
Les mois passent, et cette chienne attend… beaucoup commentent son courage et sa gentillesse, mais personne ne se propose pour l’adopter.
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Un jour, alors que je constatais une fois de plus qu’elle attendait toujours, je dis à mon conjoint :
« C’est incroyable, personne ne veut d’elle, alors que c’est pile la chienne dont je rêve ! Une bonne bouille de molosse, un caractère extra, qui peut vivre avec d’autres chiens… »
Mon conjoint regarde son annonce, puis me dit le plus naturellement du monde :
« Elle serait bien ici, adopte-la. »
La chienne à trois pattes va-t-elle s’intégrer ?
Ma première pensée (très bête, je m’en rends compte maintenant), est de me dire que non, elle ne serait pas bien ici : certains de nos chiens sont jeunes et un peu brutaux dans le jeu, et puis il y a plusieurs escaliers chez nous, la pauvre ne pourra jamais s’en sortir avec ses 3 pattes…
Une semaine plus tard, elle était chez nous, « en essai avant adoption » pour me donner bonne conscience.
Essai qui fut transformé en moins de 2 jours, la miss étant aussi vive et brute que mes jeunes chiens et dévalait les escaliers sans le moindre problème !
La vie avec ma chienne à trois pattes
Ses cicatrices et son moignon ont été un problème au tout début, je l’avoue : il a fallu un peu de temps pour s’y habituer totalement. Mais c’était un problème pour nous seulement, pas pour elle !
Aujourd’hui, cette chienne est devenue la plus belle à mes yeux.
Ces particularités physiques font partie d’elle, je l’ai adopté avec sa bouille toute ronde, ses gros yeux pétillants, ses oreilles toutes douces, ses 3 pattes et ses cicatrices, j’ai pris le lot, et je ne regrette rien.
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Sa vie ici est très simple : le matin elle saute sur le lit pour me réveiller à grands coups de langue et de patte dans la tronche, et puis c’est parti pour les jeux avec les copains, les promenades où elle aime courir et patauger, et les siestes et les câlins, et du jeu, encore du jeu.
Une vraie vie de chien heureux, un vrai bonheur au quotidien.
Le regard des autres sur ma chienne à trois pattes
Cette adoption est une réussite à tous les points de vue, mais évidemment, il y a toujours un mais…
Je vis dans un village où je ne croise pas grand-monde quand je promène mes chiens. Et j’en suis d’autant plus heureuse depuis que ma belle tripatte est arrivée.
Car se promener en ville avec une telle chienne, c’est vite fatiguant… j’ai compté, je me fais arrêté ou interpeller toutes les minutes en moyenne. Naturellement, beaucoup de personnes viennent me demander ce qui lui est arrivé.
D’autres viennent lui faire une caresse avec un air désolé. On rencontre beaucoup de personnes bienveillantes, qui aiment les animaux, qui sont choquées positivement par son état.
Et on rencontre un autre genre de personnes.
Celles qui jugent sans rien savoir, et qui balancent des réflexions méchantes et gratuites, sur la chienne (« Qu’elle est moche ! », « C’est bon à piquer, ça ») ou sur moi (« Pauvre chienne, qu’est-ce que tu lui as fait ? »).
Heureusement ces réflexions sont oubliées dès que je croise le regard de ma louloute, la plus belle, la plus courageuse, la plus joyeuse, qui me prouve chaque jour que j’ai eu raison de suivre mon coup de cœur et de dépasser mes préjugés.
Vous pouvez aussi découvrir le témoignage d’une lectrice qui est famille d’accueil pour chats, d’une autre qui accueille de futurs chiens-guides d’aveugles, ou de celle qui a adopté des chiens rescapés d’Espagne.
Pour finir, les conseils sur l’élevage d’un chien, prodigués par une éducatrice canine, pourront vous être précieux !
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On a hâte de vous lire !
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