Exit le mini-sac Chiquito de Jacquemus. Pour le printemps-été 2024, Miu Miu par Miccuia Prada, Bottega Veneta par Matthieu Blazy, ou encore Balenciaga par Demna Gvasalia ont présenté des maxi-cabas qui débordent tant qu’on en rajoute à l’extérieur à coup de mousqueton. De quoi illustrer charge mentale envahissante et pouvoir d’achat en baisse.
Après quelques saisons de règne du micro-sac à la Chiquito de Jacquemus, voici revenu le temps des grands cabas sur les défilés des maisons en vue. Alors, certes, les designers peuvent bien proposer ce qui leur chante, on n’est pas obligé·e·s de suivre la tendance, mais elle peut être intéressante à observer. Ce qu’elle a de particulier dorénavant, c’est qu’il n’y a pas que l’intérieur des sacs que l’on remplirait à rabord. L’extérieur aussi, à grands renforts de mousquetons pour clipser davantage de bazar. On l’a aperçu dans les collections printemps-été 2024 de Miu Miu par Miccuia Prada, Bottega Veneta par Matthieu Blazy, ou encore Balenciaga par Demna Gvasalia.
D’où vient la tendance mode insolite des sacs à mains qui débordent
Alors que la pandémie de Covid n’est pas terminée mais que le grand public compte bien faire comme si pour retrouver sa vie d’avant, on se remet donc à arpenter le monde avec sa maison sous le bras. Le sac à main tente ainsi de répondre au challenge de pouvoir nous accompagner dans notre journée de travail, ponctuée peut-être par une activité sportive (ce qui peut nécessiter des affaires spécifiques et un change) et/ou un loisir encombrant (comme un tricot en cours par exemple) et/ou des affaires de son éventuelle progéniture.
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Des petits lutins nous soufflent à l’oreille qu’il y en aura pour tous les goûts. On peut déjà vous révéler certaines marques en avant-première : REVLON, Simone Pérèle, Sodastream, Maison GYL.
Des maxi-cabas qui débordent de charge mentale et de pouvoir d’achat en baisse
Car tout le monde n’a pas le luxe de se contenter d’un sac format Chiquito de Jacquemus. Le micro-sac implique qu’on n’a pas d’affaires à se trimballer pour le bureau et/ou qu’on peut aisément repasser chez soi. Cela reste un sacré luxe inaccessible pour la plupart des Français·e·s comme l’ont illustré les manifestations du mouvement des gilets jaunes, échauffés par les tarifs grandissants de l’essence. Si le premier confinement les a stoppés dans leur élan, la galopante inflation actuelle doit sûrement les désespérer. Pouvoir se contenter d’un mini-sac peut s’interpréter comme un symbole extérieur de richesse, de puissance sociale.
À l’inverse, on pourrait donc presque lire, dans ces maxi-cabas qui débordent qu’on en rajoute même à l’extérieur à l’aide de mousquetons, une manifestation de notre pouvoir d’achat en baisse (de plus en plus de Français·e·s ramènent leur gamelle au bureau pour faire des économies) au milieu de nos vies trop remplies. Et les femmes sont les premières à en avoir plein le dos, charge mentale oblige.
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