Beaucoup de clichés circulent sur les gens aux cheveux teints d’une couleur flashy. Ils sont souvent loin d’être vrais, en tout cas dans mon cas !
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Je suis châtain de nature. On m’a toujours dit que j’avais une jolie couleur de cheveux, et je ne m’en suis jamais plainte, même si comme beaucoup de gens, j’ai souvent prié sur-exposé mes cheveux au soleil pour qu’ils blondissent. Mais enfin, dans l’ensemble, j’en étais tout à fait satisfaite.
Et puis un jour, après une grosse déprime qui a duré un an et donc un grand manque structurel de confiance en moi, j’ai décidé de me teindre les cheveux en violet. Le résultat, fuchsia, m’a énormément plu. Et j’ai soudainement réalisé que je me sentais, paradoxalement, beaucoup moins voyante et donc beaucoup plus à l’aise… Malgré ma ressemblance avec un Minion radioactif !
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La réaction rigolote des gens face à mes cheveux violets
J’ai d’abord rigolé en voyant la tête des passant•e•s dans la rue, qui se retournaient sur moi, me lançaient des regards stupéfaits. J’ai même rigolé des gens qui me lançaient des regards furibonds, ou me jugeaient (il était marqué sur leur front qu’on « n’appartenait pas au même monde »), comme cette petite mamie dans le métro dont les sourcils se haussaient et la bouche se pinçait de plus en plus au fur et à mesure qu’elle me détaillait !
Je me suis aussi inquiétée d’être mal jugée (parce que malgré toute ma volonté, j’accorde encore beaucoup trop d’importance au regard des gens sur moi), d’être même éventuellement agressée (franchement, avec le nombre de gens chelou qui se baladent dans les rues à Paris, ce n’est pas impossible).
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Les clichés sur les gens aux cheveux flashy
Mais surtout, je me suis sentie soulagée. Parce que comme j’ai choisi une couleur voyante, les gens se concentrent beaucoup plus sur mes cheveux que sur le reste de ma personne, et donc ne s’aperçoivent potentiellement pas de mes choix vestimentaires, de mes boutons, mes cernes, etc.
Non, en vrai, c’est surtout que les gens associent ce genre de choix capillaire avec une forte personnalité. Clichés obligent. Ils pensent que je suis une punk, une rebelle, une forte tête, bref quelqu’un qui affiche ses convictions sur son front… Littéralement !
Les gens pensent que je suis une rebelle, une forte tête
Ils m’associent aussi à la communauté LGBT (encore ces clichés qui ont la vie dure), mais ça, je ne peux pas le démentir…
Or je ne suis pas comme ça. Je suis capable d’être totalement tétanisée par la timidité face à quelqu’un que j’aime beaucoup, je n’ai aucune confiance en moi ; j’élève souvent la voix c’est vrai, mais c’est pour mieux empêcher mes larmes de couler, et aux dires de tous ceux qui me connaissent, je suis hypersensible. J’ai toujours été plutôt du côté des « losers » : une première de classe (à lunettes s’il vous plaît), rat de bibliothèque, qui défendait la veuve et l’orphelin, rougissait dès qu’on parlait d’embrasser quelqu’un, et n’a pas pu prononcer le mot « masturbation » avant ses 20 ans.
Rien à voir, donc, avec une punk féministe au cuir épais. Je suis juste une fille ordinaire. Un peu trop sensible.
Des clichés bien pratiques
Ces idées reçues m’arrangent, en réalité ! Parce que les gens (et moi la première) se fient énormément à leurs premières impressions : ils mettront beaucoup plus de temps à comprendre que je suis quelqu’un de fragile, qui n’assume pas toujours ses convictions, et qu’il est particulièrement facile de me démolir mentalement. Ils essayeront donc beaucoup moins. Les personnes ayant de mauvaises intentions préféreront de loin s’attaquer à quelqu’un ayant l’air plus « sensible », c’est-à-dire plus dans la norme. Et moi, elles me laisseront tranquille.
Les gens se fient énormément à leurs premières impressions
Certain•e•s m’interrogeront certes sur ma décision de me teindre les cheveux en fuchsia, critiqueront mon mauvais goût, me traiteront peut-être même de « lesbienne punk couleur de betterave », mais tout ça, ce n’est rien. Je peux y répondre.
Ma nouvelle couleur de cheveux n’engage pas, en réalité, au défi, elle n’est pas une expression physique de mon rejet du système et de la norme ; c’est juste une manière de faire semblant. Semblant d’être forte, d’assumer ma différence, d’être à l’aise avec moi-même. Je n’ai jamais été mieux cachée qu’en étant si voyante !
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Les Commentaires
Mais bon maintenant je me sens beaucoup mieux et limite plus en sécurité