Le 12 janvier, c’est la journée des roux, autrement appelée Kiss a Ginger Day.
L’occasion de (re)découvrir le témoignage de Lise, et de l’envoyer à tes proches roux et rousses pour leur envoyer du love !
Initialement publié le 3 janvier 2017
Salut toi !
Cette année, tu as 17 ans. Tu es en première L, tu as des rêves plein la tête, tu as enfin trouvé ta voie (et crois-moi, c’est bien ta voie), mais tu n’es pas heureuse.
Tu n’es pas heureuse parce que tu as l’impression que les autres te détestent, tu n’es pas heureuse parce que tu voudrais pouvoir disparaître.
Parce que tu n’assumes pas cette chevelure rousse que tu as sur la tête.
Pourtant, elle va devenir ta force, ton emblème, ton identité. Laisse-moi t’expliquer pourquoi tu vas enfin finir par l’accepter.
Être rousse, ou le choc de la différence
Enfant, tu croyais être comme tout le monde. Soyons honnêtes, tu l’étais. Et personne ne te faisait croire le contraire.
Ce n’est qu’en arrivant au collège que tu as pris conscience de cette triste vérité : il y a des gens qui voudront te punir pour la couleur de tes cheveux.
Que ce soit par des taquineries amicales, des moqueries malsaines, ou même de la haine pure et simple, l’attention était directement focalisée sur cette tignasse qui ne t’avait jamais vraiment posé problème.
Tout le monde me regarde…
À partir du collège, des gens ont voulu te punir pour la couleur de tes cheveux.
Cette prise de conscience t’a tellement choquée que tu t’es refermée sur toi-même. Tu as refusé de te mêler aux autres.
Tu es devenue bizarre, tu détestais les gens, tu étais constamment malheureuse.
La tension a atteint son paroxysme quand certains et certaines se sont amusées, dans le bus, à bombarder ton crâne de chewing-gums baveux.
Le plus costaud de tes harceleurs s’approchait ensuite de toi et les écrasait de toutes ses forces sur ta tête pour s’assurer que tu galères bien à les enlever.
Ce soir-là, tu es rentrée chez toi en état de choc, le cou en bouillie, et tes parents ont mesuré l’ampleur de l’expression « harcèlement scolaire ».
Le harcèlement scolaire, comment y faire face ?
Ce qu’il faut que tu comprennes, c’est que tu n’es pas seule. En fait, il y a des tas de gens qui souffrent d’une différence.
Celui que tu hais tellement, qui t’a pourri la vie de toutes ses forces pendant tout le collège, est par exemple très complexé par la taille de son nez.
Tu es tellement focalisée sur ta tristesse, bouffée par elle, que tu ne vois pas celle des autres.
L’adolescence dans certains aspects, c’est vraiment une période de merde. Et tu n’es pas la seule à en souffrir.
Je ne dis pas ça pour minimiser ta souffrance mais pour que tu saches qu’il n’y a pas que ta différence à toi qu’on punit. Toutes les différences sont prises d’assaut.
Tu n’es pas la seule à souffrir de ta différence.
Cette année, tu es au lycée et les moqueries n’ont pas diminué : elles sont même de plus en plus intenses.
Quand tu marches dans les couloirs, tu comptes les insultes, le plus souvent par des gens que tu ne connais pas. 1… 2… 3… 4…
4 insultes en 10 minutes, le temps de traverser le troisième étage.
Mais tu es déjà plus forte, plus sûre de toi. Dans ton cœur, le mépris prend déjà plus de place que la peine, et tu as bien raison. Mais il y a une autre émotion qui est en train de germer, et que tu dois cultiver : la fierté.
Je suis rousse et fière de l’être
Certains adultes un peu benêts ont tendance à te dire « laisse couler, les autres sont jaloux tout simplement ». Au lieu de rejeter cette affirmation en bloc, prends-la en considération.
Sois honnête avec toi-même : ta chevelure irradie. Elle est ORANGE. Tes cheveux ont la couleur des feuilles d’automne. C’est un énorme cadeau, et toi, tu le rejettes.
Ron, lui, il assume déjà !
L’autre fois, tu as vu une fille un peu plus jeune que toi dans le bus scolaire. Ça fait des années que tu l’as repérée, cette fille : elle est rousse aussi, et comme toi elle se sent triste et rejetée.
Sauf qu’elle, elle s’est teint les cheveux en noir.
Ne fais pas que tolérer ta chevelure, revendique-la !
Aujourd’hui sa chevelure est dans un sale état, et ses racines de cinq bons centimètres ressemblent à une grosse chenille orange sur le sommet de sa tête.
Elle n’est pas plus heureuse, et en plus, à tes yeux, elle est moins jolie.
Tu vois ? C’est la preuve que rejeter ta différence ne t’apportera rien de bon.
Je ne te dis pas de simplement tolérer tes cheveux roux. Je te conseille de les revendiquer. D’en faire un étendard, un drapeau qu’on t’enviera.
Exige le respect
Avec le temps, je te le promets, tu apprendras à aimer tes cheveux. Ensuite tu arrêteras même de les lisser et là, ce sera le pied. Eh oui, je t’assure !
Mais les insultes et les brimades resteront gravées dans ton cerveau. Tant pis pour ceux et celles qui essaieront de faire de l’humour. Ne te sens jamais coupable de refuser les moqueries.
Remets les gens à leur place s’il le faut.
Fais leur comprendre que quand ils ou elles s’exclament « les rousses sont trop belles mais les roux buah, qu’est-ce qu’ils sont moches » c’est insultant, même si tu es une fille.
Les roux ne sont pas tous identiques et aussi laids (ou aussi beaux) les uns que les autres.
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Tu as le droit de t’insurger quand on t’explique que tu as une odeur différente (ou pire, que tu pues) : chaque foutue personne a une odeur différente.
Tu as le droit de te fâcher quand on te dit, visiblement pour rigoler, que tu n’as pas d’âme. Parce que c’est complètement con.
Certains adultes t’ont expliqué qu’en grandissant, on ne devient pas moins bête. Ce n’est pas totalement vrai, car les insultes cesseront.
N’hésite pas à remettre les autres à leur place.
Les gens essaieront de te taquiner, de rire avec toi.
Mais tu as tout à fait le droit de leur faire comprendre que ça ne te fait pas rire (sauf les pubs avec les roux d’AMV) et que tu n’acceptes pas ce type de remarques.
Répète un peu ce que t’as dis sur mes taches de rousseur ?!
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Tu vas découvrir des tas de gens chouettes aux cheveux de feu : Ed Sheeran, Jessica Chastain, Rupert Grint (miam), Eddie Redmayne, Felicia Day, Amy Adams… Il y en a trop que j’aime pour tous et toutes les citer !
Ces gens là côtoient les étoiles et toi, tu feras de grandes choses aussi. Enfin… Peut-être, pour l’instant je ne peux pas trop t’éclairer là-dessus.
Mais la morale de tout ça, c’est que tu dois être fière de toi et de qui tu es. Tu verras, quand tu auras appris à aimer tes cheveux, tout le monde les aimera aussi !
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