Bienvenue dans notre (votre) nouvelle rubrique !
Vous êtes ici dans un courrier du cœur baptisé “Chère Daronne”,
qui parlera d’amour bien sûr, mais aussi de relations familiales et de couples compliquées.
Notre objectif : partager vos questions et y répondre du mieux que nous pouvons, avec une grosse louche d’humour et d’autodérision, une pincée de bienveillance et quelques conseils plus ou moins foireux de la daronne le cas échéant.
Vous pouvez retrouver les premiers épisodes ci-dessous :
1 : Mon mec passe sa vie sur Tinder, que faire ?
2 Le confinement encroûte mon couple, help !
Et voici la troisième question, pour bien commencer le mois de février !
La question de la semaine : « Est-ce qu’on peut mourir à cause du manque de sommeil ? »
Chère Daronne,
Depuis la naissance de ma fille il y a 9 mois, je n’ai pas dormi plus de six heures d’affilée. J’ai l’impression que tout le monde me juge quand je dis qu’elle ne fait pas ses nuits.
J’ai des cernes jusqu’au menton et l’impression d’avoir tout essayé pour l’aider à mieux dormir.
Est-ce qu’on peut mourir à cause du manque de sommeil ?
Merci,
Bisous.
La réponse de Daronne
Ma pauvre biche,
Je vais te répondre tout de suite : oui, on peut mourir du manque de sommeil. Je sais, c’est triste. Mais si ça peut te rassurer, on peut mourir de plein d’autres trucs aussi, genre en avalant une noisette de travers ou en traversant la route au mauvais moment.
Tu savais qu’il y avait même une cérémonie qui récompensait les morts les plus connes chaque année ? Oui bon, on s’éloigne du sujet, mais t’auras compris l’idée.
Pour revenir au manque de sommeil, est-ce que tu savais aussi que c’était une vraie méthode de torture utilisée à Guantánamo ? Oui oui, dans ce doux lieu plein de joie et de bienveillance, on réveille les prisonniers de manière totalement random ou bien on les empêche de dormir pendant plusieurs jours pour leur faire avouer tout et n’importe quoi.
En même temps, moi si on m’empêche de dormir ou qu’on s’amuse à me réveiller, au bout d’un moment je peux avouer que c’est moi qui aie buté Kennedy, juste pour que tu me foutes la paix et que tu me laisses pioncer.
Concernant l’enfant qui ne dort pas plus de six heures d’affilées, malheureusement tu n’as pas beaucoup d’options qui s’offrent à toi. Puisqu’elle a plus de 9 mois, tu as dépassé les délais officiels du SAV de la maternité, et tu ne peux plus la rendre et en demander une autre en échange. C’est ballot mais c’est comme ça.
Si tu l’avais élevée dans les années 1940, tu aurais pu mettre un peu de gnôle dans son biberon du soir pour être certaine qu’elle fasse la teuf avec Morphée jusqu’au petit matin, mais encore une fois tu joues de malchance, puisqu’elle est née en 2020 (meilleure année par ailleurs, excellent choix de date, hein), et que donner de l’alcool à un bébé est assez mal vu.
Tout ce qu’il te reste à faire, c’est d’attendre qu’elle grandisse et foutre des bouchons d’oreilles chaque nuit, et bien utiliser la magie des tours de garde avec le binôme qui partage l’autre moitié des gènes de ton précieux lardon. Une nuit, tu te lèves, l’autre nuit il se lève, chacun son tour quoi.
Surtout qu’à tous les coups, c’est son patrimoine génétique qui est en cause, pas le tien. Oui, ça tire à balles réelles là, je te l’accorde. Mais en même temps, est-ce que tu dormais bien avant que l’enfant arrive dans votre vie ? Oui. Est-ce que depuis que tu t’es reproduite avec ton partenaire et que tu as fabriqué un enfant, tu as des valises sous les yeux ? Oui. Alors on se demande bien à qui la faute, hein, CQFD.
Et puis tu sais, personne ne te juge quand tu dis qu’elle ne fait pas ses nuits, mise à part peut-être celles qui sont persuadées être des mères parfaites pour leur lardon, parce que leur précieux chérubin a fait ses nuits dès le retour de la maternité et le tout sans effort, tout en pensant que c’est grâce à leur super méthode d’éducation (alors qu’en vrai, c’était juste du bol, Marie-Cystite, tout le monde le sait).
Oui j’extrapole un peu, mais je suis sûre que tu vois de qui je veux parler.
Se faire juger par ce genre de personnes parfaitement irritantes ne doit pas être source d’angoisse pour toi. Et si vraiment elles te cassent les ovaires, tu peux leur balancer des petits chiffres bien placés, comme ceux de cette étude québécoise récente qui indique qu’à 6 mois, plus de 50% des enfants n’arrivent pas à dormir 8 heures d’affilée et qu’à 12 mois, 43% environ des enfants n’y parviennent pas.
Ça devrait les calmer. Si ce n’est pas le cas, file-leur un somnifère et on ne les entendra plus pinailler pendant quelques heures, ça fera des vacances à tout le monde.
En attendant, je ne peux que te conseiller d’arrêter le déca et de passer aux triples expressos, d’investir dans une bonne BB crème qui te donnera l’impression d’avoir passé deux semaines en plein cagnard, et de croiser les doigts pour que ta fille comprenne vite que la nuit, c’est fait pour dormir, par pour danser la lambada.
Je te laisse, je vais me coucher,
La bisette,
Ta Daronne.
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