Publié le 20 septembre 2016
Nouvelle année, nouveau départ, nouvelle galère de recherche d’appart ? Mais non, ce n’est pas si galère que ça, à condition d’être un tout petit peu méthodique (métho quoi ?). Et il y a quelques règles élémentaires qui peuvent t’aider dans ta recherche.
Définir son budget
C’est un brin terre-à-terre, mais le tout premier critère de décision, c’est ton budget. Avant de pouvoir te pencher sur des locations à visiter, tu dois pouvoir savoir avec certitude si elles sont à ta portée ou pas.
Sachant que la règle universelle, c’est que plus c’est grand, plus c’est cher. Mieux vaut te renseigner sur les prix au mètre carré à la location dans la ville ou les quartiers que tu convoites, pour savoir à quelle surface tu peux prétendre. Si tu tiens à privilégier l’espace, tu devras peut-être t’excentrer ou t’éloigner de la localisation idéale. C’est toi qui vois.
Je sais, c’est la tristitude, moi aussi j’aurais voulu vivre dans ce duplex en plein Manhattan…
Le loyer et les charges, la base pour fixer ton budget
Pour fixer ton budget, commence par prendre en compte toutes les dépenses occasionnées par la location que tu vas trouver.
Il y a bien évidemment le loyer. Le loyer sans les charges correspond au prix de la location en elle-même. En gros, combien ça coûte de rester entre les murs et le sol (et les meubles si c’est un meublé). Les charges, quant à elles, sont les suivantes :
- L’eau froide à laquelle tu auras accès, que ce soit aux toilettes, au robinet, à la douche, dans le ballon d’eau chaude…
- Le chauffage s’il est collectif, c’est-à-dire réparti dans tout l’immeuble (ça peut être chiant, d’ailleurs),
- Les services communs de type enlèvement des ordures et maintenance de l’ascenseur,
- Le gardiennage, s’il y a un•e gardien•ne dans ton immeuble qui nettoie les parties communes, récupère le courrier pour toi, ouvre à l’électricien et entretient la bonne marche de l’immeuble de façon générale.
et te fait de petits signes par la fenêtre…
Si tu veux plus de détails sur les charges locatives, tu peux consulter le site du service public.
D’autres dépenses ne sont donc pas comprises comme :
- L’électricité et le gaz, quand tu as une alimentation au gaz (plaque de cuisson, ballon d’eau chaude… ça dépend de chaque location !).
Deux cas de figure : soit tu devras souscrire un contrat auprès d’une compagnie d’électricité (et de gaz, donc), soit c’est ton propriétaire qui a fait le contrat à son nom et c’est à lui que tu verseras le prix de l’électricité. La plupart du temps, ce sera un contrat à faire de ton côté.
- C’est facultatif, quoi que… une box Internet, la téléphonie et la télévision. Souvent, les box font les trois, et il faudra ouvrir une ligne téléphonique à ton nom (en gros souscrire un contrat pour recevoir l’Internet).
L’astuce de fufu : partager avec ton voisin de palier, ça coûtera moins cher…
- Mieux vaut te faire aussi un micro-budget pour les petits entretiens de ta location : quand un joint est à remplacer, par exemple, c’est le/la locataire qui paie.
Les dépenses annuelles, ces enflures souvent hors budget
En plus de ce budget mensuel, il faut rajouter un budget annuel pour trois choses :
- La taxe d’habitation et la redevance audiovisuelle, que l’État va te demander tous les ans, si tu étais présent•e dans le logement à la date du 1er janvier de l’année qui vient de se finir (le centre des impôts te demande toujours de payer pour l’année précédente).
Attention, même si tu es étudiant•e, même si tu bénéficies d’APL, même si tu es dans un meublé, tu n’es pas exonéré•e de la taxe d’habitation. Les seules conditions pour y échapper sont si tu loges directement chez l’habitant, dans une résidence étudiante ou dans une résidence du CROUS, comme l’explique le site du service publique. Il y a également un cas particulier si tu es en colocation puisque seul•e l’un•e d’entre vous (deux, maximum) devra payer cette taxe. Libre à vous de vous arranger ensuite pour la payer à plusieurs.
- La redevance audiovisuelle : en gros, si tu as une télévision et que tu reçois les chaînes dessus, tu dois alors t’en acquitter. Elle permet de rémunérer les chaînes publiques (France 2, 3, 4 etc.) et oui même si tu ne les regardes pas, déso.
- La rectification du loyer : chaque année, les propriétaires de biens locatifs ont le droit de réajuster leur loyer (à la hausse comme à la baisse) du moment qu’ils ne sortent pas du plafond autorisé et tant que c’est précisé dans le bail. Là encore, je te renvoie sur le site du service public pour plus de détails.
- Le réajustement de la facture d’électricité : le paiement de ton électricité est calculé sur des estimations… en fonction du bilan énergétique de ton appartement, de ce que payait le ou la précédent•e locataire, on estime que tu vas dépenser tant par mois. À partir là, l’entreprise d’électricité va te faire un forfait mensuel (par exemple, 25 € par mois) et venir relever le compteur une fois par an.
Si le compteur montre que tu as dépensé moins que prévu, l’entreprise va te reverser l’argent en trop et abaisser ton forfait. Si le compteur montre que tu as dépensé plus que prévu, ce sera l’inverse. Sauf si la différence est de quelques dizaines d’euros, auquel cas ça veut dire que ton forfait était adapté à tes besoins.
Il est donc préférable de mettre un peu d’argent de côté dans ton budget annuel pour l’ajustement électrique.
Une fois tout ceci pris en compte, il doit encore te rester suffisamment d’argent pour tout le reste. À ta calculette !
Une calculette… ? Garde la pêche !
Chercher un logement, un art pas aussi compliqué qu’il n’y paraît
On entend très souvent parler des agences, des locations par des particuliers, mais pas assez de la force du réseau, comme le disait Mymy dans son article…
Sollicite ton réseau et plutôt deux fois qu’une…
Ton réseau, c’est tous ces gens qui t’entourent et qui eux-mêmes connaissent plein de gens, et parmi eux, il y a peut-être untel ou unetelle qui quitte son appart, ou la cousine de machin qui a un appartement à louer… Dommage de se priver de ce genre d’opportunité.
À lire aussi : Facebook, Twitter et la psycho-socio des réseaux
Dans mon entourage, nous sommes nombreux•ses à nous être « refilés » les appartements et les bons plans. Personnellement, j’ai toujours trouvé tous mes logements par ce biais… Même quand on ne vit pas dans la même ville que la location qu’on cherche.
Il y a plusieurs façons de solliciter ton réseau. Tu peux envoyer un mail collectif, le dire quand tu entres en classe/au bureau, poster un message en public sur Facebook en demandant aux gens de le relayer, mais aussi suivre les groupes sur les réseaux sociaux comme #Wanted ou Appart bons plans + nom de ta ville…
Et surtout, n’hésite pas à relancer. Les gens ne sont pas dans ta galère, ils ont leurs propres préoccupations et même s’ils t’apprécient beaucoup, il est fort probable qu’ils ne penseront pas à toi à chaque seconde de leur journée.
C’est là que tu interviens, en disant gentiment que tu cherches toujours un appartement, « surtout n’hésite pas, hein, si tu vois passer un truc ». Parfois c’est plus que suffisant pour que les gens te répondent qu’à bien y repenser, il leur semble que…
Coucou, c’est moi, as-tu des nouvelles ?
Et si tu n’habites pas à proximité de ta zone de recherche, pense éventuellement à te faire héberger chez un•e ami•e pour faciliter les visites que tu auras programmées…
En parallèle, tu peux écumer les sites des agences immobilières et des locations entre particuliers comme PAP, qui est une bonne référence en la matière. Elles ont chacune des plus et des moins…
Les agences immobilières
Elles sont a priori fiables, avec un catalogue intéressant, et souvent réactives. Par contre, si elles fonctionnent avec une assurance loyés impayés, elles seront sans doute intraitables avec les dossiers, demandant de gagner trois fois le montant du loyer, être en CDI… bref, c’est parfois compliqué pour les petits budgets.
Et elles ont évidemment des honoraires, que tu payes partiellement, le reste étant à la charge du ou de la propriétaire. Ces honoraires sont cependant plafonnés (12€ TTC par mètre carré pour les zones les plus onéreuses) pour éviter des frais faramineux.
Au passage, attention aux « marchands de liste ». Sous ce nom charmant (lol) se cachent des sites qui vendent assez cher des coordonnées de propriétaires en recherche de locataires. UFC-Que Choisir avait d’ailleurs conseillé une grande prudence pour celles et ceux qui voulaient y recourir.
Les annonces entre particuliers et sites de colocation
- Les annonces entre particuliers : point positif, il n’y a pas de frais d’agence. Point négatif, les propriétaires ne sont pas des professionnels, ce qui signifie qu’ils peuvent donc oublier (ou même ne pas connaître) certaines informations importantes sur le logement. À toi, donc, de bien maîtriser ton sujet et de savoir quelles questions tu souhaiteras poser.
- Les sites de colocation : partager une grande surface à plusieurs, ça coûte évidemment moins cher et c’est l’avantage de la coloc. Côté désavantage… bah c’est une coloc, ce qui veut dire que tu devras peut-être apprendre à gérer les sensibilités de chacun pour évoluer sereinement dans ton nouvel environnement. Des sites comme Appartager, la Carte des Colocs ou encore colocation.fr peuvent être un bon point de départ !
Vigilance face aux mauvais bons plans
Pas la peine de paniquer, il faut juste faire preuve de vigilance. Alors voilà trois typologie d’arnaques, pour apprendre à les repérer :
- L’annonce chelou sans prix ou « pour jeunes femmes », déjà pas de prix, c’est louche et tu ne sais pas dans quoi tu t’engages. Ou alors ça signifie que la personne s’attend à une compensation « en nature »… Très classe.
- L’annonce trop belle pour être vraie. Appart de rêve, prix minuscules… avant de te demander de l’argent. Que ce soit clair, JAMAIS une annonce sérieuse ne te demandera d’argent avant que tu aies visité l’appartement et signé le bail. Alors si on te demande un loyer avant la signature, un mandat cash ou un envoi de chèque à une adresse à l’étranger, fuis.
- L’annonce où « il faut juste passer un coup de peinture ». Méfie-toi aussi de ces appartements qui mériteraient quelques rénovations et si tu as des doutes, consulte le site du service public pour savoir ce qu’est un logement décent selon la loi.
Cet appartement sans porte ni fenêtre est fait pour vous !
Le filon sous exploité : les résidences
Mais… ce n’est pas tout ! Eh non, il reste d’autres canaux sur lesquels chercher… Les grands oubliés de la recherche de logement pour les étudiant•es, d’ailleurs, j’ai nommé : les résidences étudiantes, universitaires et les résidences du CROUS.
Pour connaître les disponibilités pour les étudiant•es, rapproche-toi de ton université ou de ton école. Elles sauront te renseigner. Ces résidences sont souvent bien moins chères que ce qui se trouve sur le marché et sont destinées aux étudiant•es… Donc, fonce !
Qu’est-ce que le CROUS ?
En réalité, il y a un CNOUS et plusieurs CROUS. CROUS, c’est l’acronyme pour Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (et donc oui, celui avec le « N », c’est pour « National »).
Il s’agit d’établissements publics qui sont avant tout là pour faciliter la vie aux étudiant•es, en particulier sur le plan de leur budget. Les CROUS peuvent donc prendre la forme de restaurants universitaires à des prix très abordables, mais aussi de résidences pour les étudiant•s.
N’hésite pas à aller à la pêche aux informations dans celui de ton académie.
Chercher un appartement, ça demande du temps et pas mal d’énergie. Mais comme c’est un endroit où tu vas poser tes fesses et vivre une partie de ton temps, ça peut valoir le coup de s’investir à fond.
L’astuce de fufu pour y passer moins de temps ? Penser à te mettre des alertes pour voir plus rapidement les nouvelles annonces et contacter les propriétaires… car c’est parfois une question de réactivité !
À lire aussi : Typologie des galères d’un déménagement à petit budget
N’hésite pas à poursuivre la lecture sur comment choisir un appartement ! Parce que contrairement aux apparences, prendre le premier qui vient n’est pas forcément une bonne idée. Et surtout, c’est essentiel de savoir ce que tu cherches pour pouvoir effectivement chercher de façon efficace !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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