Jon Favreau, vous connaissez probablement son nom et son visage : il a réalisé, entre autres, les deux premiers Iron Man dans lesquels il incarne le chauffeur de Tony Stark, Hogan, et a joué dans de nombreuses séries télé aussi connues que Friends ou Les Soprano.
En salles aujourd’hui, des mois après sa sortie aux États-Unis, son nouveau long-métrage, #Chef est un film assez peu médiatisé en France qui vaut pourtant le détour : c’est un vrai petit feel-good movie à base de bouffe, la meilleure chose du monde, rappelons-le.
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https://youtu.be/JWJvbi6J7XE
Un seul tweet est posté et tout est bouleversé
Dans #Chef, Jon Favreau incarne donc un chef (mon Dieu quelle surprise), Carl Casper, quelque peu à l’étroit dans le menu immuable du restaurant huppé où il travaille. Le jour où il insulte sur Twitter un critique renommé qui n’a pas vraiment été subjugué par son dernier dîner, sa carrière se pète quelque peu la margoulette… et sa réputation aussi.
Carl décide de ne pas se laisser abattre et suit les conseils de son ex-femme, qui lui recommande depuis des années de tenter l’aventure food-truck pour être libre de cuisiner ce qu’il veut, où il veut. C’est l’occasion d’un road-trip d’une côte à l’autre des États-Unis… et celle, peut-être, de renouer avec son fils pré-adolescent, pour qui il a été un père aimant, mais trop souvent absent.
Gigot fondant, grilled cheese et Cubanos
Accompagné de son assistant Martin (incarné par John Leguizamo, qui jouait Tybalt dans Romeo + Juliet — je vous le dis comme ça vous ne passerez pas, comme moi, 45 minutes à vous demander où vous l’avez déjà vu) et de son fils, Carl se lance donc dans l’aventure food-truck en proposant des Cubanos, des sandwiches cubains (comme leur nom l’indique) toastés très populaires à Miami. Au fil des villes et des kilomètres, il enseigne à son fils l’importance d’une cuisine généreuse, du respect de la clientèle et de l’amour des produits frais, de qualité, à transformer comme on le veut.
Bon, ok… la morale de #Chef, c’est un peu celle de Gordon Ramsay, j’avoue.
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Il ne faut surtout pas aller voir ce film le ventre vide : il regorge de gros plans qui font saliver, sur un gigot fondant à souhait, sur du fromage qui fait des bulles et des fils, sur du pain qui grille tranquillement sous son épaisse couche de beurre, sur un plat fumant de spaghettis à l’huile d’olive… Prévoyez un bon restau juste après, parce que sortir de #Chef et manger des nouilles à l’eau, c’est vraiment triste.
Décès instantané par auto-digestion
Sur le papier, j’étais pas vraiment emballé pour voir ce film : après Cowboys et Envahisseurs, Jon Favreau a perdu toute mon estime, mais étant ouvert d’esprit (enfin je crois) je me suis dit : « Tant pis, au pire ce sera un gros navet et je serai plus pauvre de 9€ ».
Eh bien grosse surprise ! J’ai découvert un acteur/réalisateur qui aime vraiment la bouffe et qui sait le faire ressentir. C’est simple : j’avais mangé avant d’aller au ciné, et j’avais encore plus la dalle en sortant ! Mes yeux et mes oreilles ont acquis une liaison directe vers mon estomac, provoquant en moi une indéniable envie de manger (que j’ai finalement comblée en m’enfilant une bouteille de vin : attention, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé). Tout y est, du « take away » traditionnel aux États-Unis à la cuisine française, en passant par la cuisine sud-américaine ! Ça crépite, ça dore et ça croustille, tout cela sur des airs endiablés de musique cubaine et de rock qui tache.
Les trois grosses têtes d’affiches sont cantonnées à des deuxièmes voire troisièmes rôles, ce qui permet de donner une dimension moins commerciale à ce road movie qui aborde des sujets parlant à la fois à tous les blogueurs, comme la réputation et la communication sur le Web (et leurs impacts sur la vie réelle), et aux personnes qui se questionnent sur le choix de changer de carrière professionnelle pour se lancer pleinement dans l’aventure culinaire, avec les bons et les mauvais côtés du métier.
Bref , #Chef est un vrai bon moment pour tout amateur de cuisine, de musique cubaine et de jolis panoramas…
S’il ne fallait retenir qu’une phrase de ce film, je choisirais celle-ci : « J’arrive à toucher la vie des gens en cuisinant, c’est ce qui me fait avancer et j’adore ça ! ».
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Un feel-good movie sans prétention pour passer un bon moment
#Chef n’est pas le film de l’année, probablement même pas celui du mois (dur de lutter face à Gone Girl) : c’est la promesse d’un moment agréable, de deux petites heures de légèreté et d’hommage à la bonne chère.
Dommage tout de même que le casting soit si masculin… On n’y trouve que deux femmes : l’ex-épouse de Carl, Inez, incarnée par Sofia Vergara, et la manager du restaurant qu’il quitte, Molly, incarnée par Scarlett Johansson, qui disparaît assez rapidement de l’intrigue. Même si j’aime Tybalt John Leguizamo de tout mon coeur, on peut aisément imaginer une femme dans son rôle, au volant du food-truck !
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En conclusion, si vous aimez bien manger, rire un peu, et passer un bon moment au cinéma sans trop vous torturer les méninges, allez voir #Chef : seul•e, entre ami•e•s ou en famille, il convient à tout le monde !
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