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Che, l’Argentin

Au cinéma, la mode est aux biopics. Souvent, ils fabriquent des mythes et dopent les ventes d’albums ou de romans ; permettent en tout cas de réveiller l’intérêt du public pour un artiste ou une figure importante. On l’a vu avec Ali, Aviator et plus récemment Ray, Walk the line, Truman Capote, La môme, Control, I’m not there, Sagan… Ce ne sont pas les exemples qui manquent.

Ce qui est intéressant dans la démarche de Soderbergh, c’est de s’intéresser à une figure déjà mythique. Difficile sans doute de booster les ventes de t-shirt à l’effigie du Che… De la même manière qu’il y a quelques années Gus Van Sant s’est penché sur le cas Cobain avec son film Last Days, dont le but n’était clairement pas d’embaumer la star dans le récit chronologique et complet de son existence, le diptyque Che s’attaque à une figure déjà si connue et idéalisée que la portée de ce biopic ne peut se trouver qu’ailleurs.

Che est un film en deux parties, toutes les deux si longues qu’elles ont été séparées l’une de l’autre. La première, The Argentine, met en scène la naissance de la guérilla, dirigée par Ernesto Guevara et Fidel Castro, qui plus tard, en 1959, fera tomber le dictateur Batista. La deuxième, Guerrilla, se concentre sur la période qui suit où le Che, devenu hyper connu, s’efface en Bolivie pour conduire une nouvelle révolution.

DEUX TEMPS

L’Argentin, la première partie, est composée de deux temps qui se mêlent l’un à l’autre. On a d’un côté le temps de l’action : c’est celui de la naissance de la guérilla qui, dans la Sierra Maestra cubaine, entame la lutte contre le dictateur. Le but exposé par le Che et Fidel Castro n’est pas de préparer un coup d’Etat mais de prendre Santa Clara et par là de faire fuir Batista.

Le deuxième temps du film nous fait faire un bond en avant. On est au début des années 1960, Che Guevara est aux Etats-Unis et c’est pendant discours et interviews en anglais et en noir et blanc qu’on le voit.

Les deux temps se superposent, se suivent, se mélangent. Il y en a même un troisième, qui est celui de l’ouverture du film, et qu’on retrouve à d’autres moments au cours des deux heures trente du film : celle de la rencontre entre Ernesto et Fidel lors d’un repas. Isolés sur le petit balcon de l’appartement où ils se trouvent, les deux hommes qui avaient un peu plus tôt partagé leurs idées discutent de nouveau. Plus calmement, ils évoquent leurs projets… C’est l’action que le film va montrer, ou montre déjà au moment où on revient à cette rencontre cruciale.


© Warner Bros. France

TROIS MOUVEMENTS

Par cette superposition, cet enchaînement entre différents moments de l’action du Che, le film se tire de nouveau du schéma traditionnel du biopic. Non seulement parce qu’il se concentre sur un aspect de sa vie comme Carnets de voyage avant lui – ici la lutte, les combats, l’idéologie – mais aussi parce qu’il sort de la traditionnelle structure linéaire. Mélangeant les temps, L’Argentin gagne en neutralité : il ne colle pas à son personnage mais met les différents temps en perspective. Là où un biopic chronologique colle à sa star et s’enferme avec elle dans un présent sans contrepartie, la première partie du film de Soderbergh se déplace.

Ce qui compte avant tout c’est donc le mélange de temps qui nous sont livrés l’un à la suite de l’autre, mais qui sont en réalité séparés de plusieurs années. Outre le passage d’une langue à une autre, de la couleur au noir et blanc, d’un monde à un autre, on passe surtout d’une forme à une autre. C’est-à-dire qu’on a d’un côté l’action stricte, les combats ; et de l’autre le recul idéologique apporté par le Che en public des années plus tard : dans une interview, lors de soirées quasi mondaines, lors d’un débat aux Nations Unies. C’est le passage d’un espace à un autre qui fait circuler dans ce biopic une nouvelle dimension.

De là, on peut chercher à dégager la tendance générale de cette première partie. Contrairement aux biopics traditionnels, on semble donc d’abord avec L’Argentin revenir à une dimension plus anecdotique de la biographie : le détail des combats, l’histoire. Mais avec la mise en parallèle avec un discours idéologique rétrospectif, le film se transporte : il renvoie en miroir le deuxième temps sur le premier. Son discours se projette sur le parcours des révolutionnaires. Le Che qu’on voit en noir et blanc est un Che laconique, sûr de lui. Le portrait est dressé, entre le combattant et le penseur, de l’un à l’autre, dans ce grand écart.


Les Commentaires

3
Avatar de Nisa
12 janvier 2009 à 10h01
Nisa
J'ai pas accroché, franchement ce film ne m'a pas passionné, je pensais que ça serait plus prenant. Déçue.
0
Voir les 3 commentaires

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