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Société

Le « chat-bite » entre mecs, « c’est pour rire », vraiment ?

Le « chat-bite » c’est un « jeu » consistant à tapoter par surprise les parties génitales d’un homme. Et c’est pas toujours marrant, en fait, comme « jeu ».

« De chat, et bite, par ressemblance avec chat perché »

Telle est la merveilleuse étyomologie de chat-bite selon le Wiktionary.

Tu connais, toi, le chat-bite ?

Le chat-bite, qu’est-ce que c’est ?

Le Wiktionary développe ainsi :

« (Vulgaire) Jeu potache dérivé du traditionnel chat perché dans lequel l’un des participants doit toucher un de ses camarades de jeu sur les parties génitales, en criant « chat-bite ! ». »

Illustration ci-dessous, avec Alain Chabat sur le plateau de Tout le monde en parle :

Le chat-bite, c’est relou

Si je te parle du chat-bite aujourd’hui, ce n’est pas par simple envie de faire des gifs d’Alain Chabat, c’est parce qu’un jeune homme, Spry de son pseudo, a décidé d’évoquer le sujet sur Twitter.

Il commence ainsi :

Spry raconte sa soirée du Nouvel An quelque peu noircie par un mec tellement chiant qu’il s’est présenté directement comme « le relou de la soirée ». Ok.

Le type lance des allusions sexuelles bien fort, fait des caprices, des guillis, et du bruit avec un buzzer Burger Quiz qui finit par lui être confisqué (oui, on en revient toujours à Alain Chabat).

Et qu’il décide de récupérer via le « jeu » du chat-bite.

Le chat-bite, une agression sexuelle ?

Que dit la loi au sujet des agressions sexuelles ?

« L’agression sexuelle est toute atteinte sexuelle sans pénétration commise sur une victime avec violence, contrainte ou menace. Par exemple, des attouchements. […]

Il peut aussi avoir agression sexuelle commise par surprise si l’auteur agit alors que la victime ne s’y attend pas. […]

Dans tous les cas, l’auteur n’a pas obtenu le consentement clair et explicite de la victime. »

Donc Spry n’a pas foncièrement tort lorsqu’il affirme que…

Le chat-bite est un attouchement des parties génitales effectué sans le consentement de la personne rattachée à ces parties génitales, puisqu’il est effectué par surprise.

En cela, le chat-bite se rapproche du « jeu de l’olive » qui consiste à mettre un doigt dans l’anus, ou au niveau de l’anus d’une personne, par surprise et à travers ses vêtements.

En janvier 2018, suite au jugement en comparution immédiate d’un lycéen s’étant prêté au « jeu de l’olive », une avocate expliquait à 20 Minutes :

« La qualification d’agression sexuelle peut être retenue, mais il faut ensuite caractériser tous les éléments de l’intention derrière. »

Le chat-bite ne naît pas d’une intention spécifiquement sexuelle, mais ce n’est pas anodin qu’il vise les parties génitales et que « l’olive » vise l’anus — au lieu des oreilles, du nez, des coudes.

Pourquoi est-ce que le chat-bite serait « marrant » ?

Pourquoi est-ce censé être drôle de toucher, voire de frapper même légèrement les parties génitales d’un pote, quand on est un mec ?

Alors qu’a priori, on n’irait pas tapoter le clitoris d’une copine, surtout par surprise ?

En quoi est-ce censé être drôle, ce geste qui peut être reçu comme une humiliation, une soumission, une dévirilisation ?

Je n’ai pas la réponse à ces questions, seulement des éléments, des idées, des théories.

J’ai aussi mon podcast The Boys Club, dans lequel j’avais reçu les potes de Lâm Hua, adeptes de « l’olive » dans leur bande de copains, qui n’avaient pas su m’expliquer en quoi c’était marrant.

J’ai ces mots, toujours de Spry, qui me font cogiter :

Je pense à tous ces invités de The Boys Club, et pour le coup ils sont nombreux, qui m’ont confié ne pas avoir beaucoup de relations saines entre mecs.

Être soi-même, être vulnérable, c’est manquer aux règles de la virilité, et donc prendre le risque d’être raillé, bousculé, rejeté, moqué.

En soi, touchez-vous, touchons-nous partout si nous le voulons. J’ai bien des copines qui se massent les seins et un bon pote qui me fait des lap-dances.

Mais en nous assurant que nous le voulons et que les autres le veulent aussi.

Pas en collant des tapes sur des bites ou des doigts dans des anus « pour rire ».

Enfin, ça, c’est ce que j’en dis. T’en dis quoi, toi ? Chat-bite, « olive », ça te parle ? Ça fait partie de ton quotidien ? Comment tu le vis ?

À lire aussi : Les hommes victimes de violences sexuelles ne sauraient pas les identifier


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Les Commentaires

22
Avatar de Little.Ja
6 janvier 2019 à 15h01
Little.Ja
@Little.Ja : Je pense justement que ce que tu évoques, ce n'est pas strictement du droit, mais du fait (le rapport des juges à ces agressions n'est pas strictement dicté par la loi, c'est plus personnel). Et la situation, telle que tu la décris/décrivais ne me parait pas suffisamment nuancée. "Prouver", s'agissant d'une intention, c'est juste emporter l'intime conviction du juge, et en principe la preuve peut être emportée par tout moyen. Pour des mêmes faits constitutifs, des formations de jugement pourraient répondre différemment, s'agissant de l'intention et donc de la qualification ou pas en agression sexuelle.

Hm... Je suis sûre d'évoquer du droit, mais peut être que je n'ai pas été claire (?) car en réalité je suis d'accord avec toi sur tout ce que tu dis (à part le fait que le rapport des juges aux agressions soit "personnel" ce qui représenterait un gros problème d'égalité devant la justice, de droits de la défense, etc. et que même si le principe est (ou était, vu les dernières évolutions) celui de l'intime conviction, les décisions doivent mtn être béton niveau motivation, donc en réalité il faut toujours des éléments objectifs derrière.) Maintenant c'est pas du tout le sujet donc je vais arrêter de polluer ! Toujours est-il qu'un chat-bitte effectué entre potes sera rarement considéré comme une agression sexuelle en l'absence d'éléments matériels permettant de présumer une quelconque intention de porter atteinte à la liberté sexuelle.
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