La semaine dernière, les bureaux de Charlie Hebdo avaient été victimes d’un incendie criminel. Les cocktails molotov lancés sur la façade de la rédaction sont vraisemblablement consécutifs à l’annonce de la Une Charia Hebdo (elle avait été mise en ligne sur Internet avant la sortie papier), puisque « sur Twitter, sur Facebook, [Charlie Hebdo] avait [déjà] reçu pas mal de lettres de protestation, de menaces, d’insultes« , confiait Patrick Pelloux, médecin urgentiste qui tient aussi une chronique dans le canard.
L’événement a valu à la rédaction un certain lot de soutiens de la part de nombreuses personnalités politiques. Mais dans les colonnes du quotidien belge Le Soir, Luz (ndlr, le dessinateur de Charlie Hebdo) avait relativisé :
« La première impression, c’est de se dire que, puisque le site a été hacké au même moment, c’est forcément l’œuvre des islamophobes. Après, il faut aussi se demander à qui profite le crime ! »
Charb, le directeur de la publication de Charlie Hebdo, sa couv' et les décombres
Depuis, Charlie Hebdo a répété se méfier de la récupération politique, notamment celle d’extrême-droite. En effet, l’équipe de campagne de Marine Le Pen avait imméditament déclaré qu’il était temps que « les pouvoirs publics régissent fermement à cette nouvelle forme de ‘terrorisme' ».
Entre temps, la couv’ du prochain Charlie Hebdo (ndlr, dont la rédaction travaille dans les locaux de Libération, venu en soutien à ses collègues mis à la rue) a été rendue publique.
Cette fois, un musulman y est représenté, embrassant avec appétit un journaliste de Charlie Hebdo, sur fond de décombres.
Dimanche, en arrivant sur le parvis de l’Hotel de Ville à l’occasion d’un rassemblement de soutien à Charlie Hebdo, le directeur de la publication Charb avait embrassé un homme après avoir lancé : « puisqu’on me traite d’homosexuel ! ». La dernière couv’, en plus de « répondre à la haine par l’amour »(cf. la titraille), cherche aussi à briser le tabou de l’homosexualité.
En savoir plus :
– Un intéressant billet sur l’expression « droit au blasphème » utilisé à mauvais escient dans l’affaire Charia Hebdo – Shoah Hebdo, un « détournement inspiré de Dieudonné », par Joe LeCorbeau – « Charlie Hebdo » incendié : gare au procès général des musulmans français, un billet de Fadila Méhal publié sur Le Plus, présidente de l’association Les Mariannes de la diversité
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Et alors on fait quoi? On ferme sa gueule et on classe l'affaire? Depuis quand les actes terroristes servent a "tirer des lecons" ? Autant sur ta premiere partie (qu'on ne peut pas tout mettre sur le meme pied par ex) je suis bien d'accord avec toi, mais pas sur tes dernieres lignes par contre. Ca a deja ete dit plus haut mais je suis choquee par le bafouement de la liberte de la presse, et par l'utilisation d'actes terroristes pour faire entendre une voix quelle qu'elle soit!