La charge mentale, c’est la tâche qui incombe souvent aux femmes de penser à tout ce qui a trait au foyer dans lequel vit un couple ou une famille.
Ménage, courses, cuisine, repassage, rendez-vous médicaux… elles vont tout avoir en tête, et souvent quasiment tout accomplir. Actuellement, les femmes s’occupent à 70% des tâches domestiques et parentales.
Qu’est-ce que la charge médicale ?
L’on peut dire que c’est une sous-catégorie de la charge mentale, pour tout ce qui touche le domaine des soins médicaux.
Anticiper les rendez-vous médicaux, tenir à jour les calendriers de vaccination et de traitements, se renseigner sur les maladies, acheter les médicaments, penser à prendre les médicaments ou faire en sorte que les membres de sa famille les prennent, etc.
Qare, spécialiste de la téléconsultation en ligne, a commandé à l’institut Opinion Way une étude inédite sur la charge médicale (auprès de 1 039 personnes représentatives de la population française).
Ils ont été aidés pour l’analyse de ces chiffres et pour les définitions par Amandine Hancewicz, créatrice de l’association Parents & Féministes. Ils définissent ainsi la charge médicale, en trois points :
« — la charge logistique de santé, c’est-à-dire le temps passé à s’occuper de tâches en lien avec la santé
— la charge mentale de santé, c’est-à-dire le fait de devoir y penser quotidiennement
— la charge économique de santé, c’est-à-dire le budget qui y est consacré »
Et les résultats de ce sondage mettent en lumière une inégale répartition de la charge médicale dans les couples hétérosexuels. Et ce sont… roulement de tambours…. les femmes qui l’ont en charge majoritairement !
Des chiffres éclairants sur la répartition de la charge médicale
Le sondage indique tout d’abord que les femmes, en plus de prendre soin de leur santé, doivent aussi s’occuper de celle de leur conjoint :
« 70% disent prendre soin régulièrement de la santé de leur conjoint (72% chez les couples sans enfants versus 56% des hommes). »
Mais ce sont elles aussi qui s’occupent aussi majoritairement de la santé des enfants, quand elles en ont :
« 67% estiment être le parent principal qui s’occupe de toutes les tâches médicales des enfants, une proportion qui monte même à 82% chez les CSP+. »
Cette charge médicale, assumée majoritairement par les femmes, n’est pas sans répercussions.
Une inégalité invisible qui a des conséquences
C’est une charge en plus que les femmes prennent à leur compte, sans que cela ne se remarque forcément mais mises bout à bout, toutes les obligations logistiques prennent du temps.
« Près de 40% des femmes ont déjà dû annuler des loisirs pour s’occuper de la santé de leurs proches, contre 28% des hommes. »
Elles mettent parfois leur santé de côté :
« 1/3 des femmes admettent avoir déjà dépriorisé leur santé pour s’occuper de celle du foyer, contre 1/4 des hommes. »
Lorsqu’elles deviennent mères notamment, la charge médicale s’alourdit et ce sont elles qui s’adaptent toujours plus aux exigences du foyer :
« Chez les jeunes mères de famille entre 25-34 ans : 20% déclarent mettre souvent de côté leur vie sociale et personnelle pour la santé de leurs proches, contre 4% des hommes. »
Pour gérer toute la charge mentale et les taches afférentes aux foyers, elles sont nombreuses à devoir adapter leur vie professionnelle, selon l’Insee :
« Elles sont 28,9 % à travailler à temps partiel, contre 7,7 % des hommes. »
Pour les femmes, c’est donc le temps consacré aux loisirs et l’activité professionnelle qui peut être fortement réduit.
Une charge parmi d’autres
Dans beaucoup de domaines, les femmes prennent encore en charge toute l’organisation et la mise en œuvre des choses à faire. L’on parle maintenant de charge émotionnelle, de charge sexuelle, de charge contraceptive, etc.
Alors les vieux râleurs relous diront que maintenant, on crée des expressions pour tout et n’importe quoi. Mais mettre des mots et des chiffres sur la répartition des tâches entre hommes et femmes permet de mettre la lumière sur des inégalités, à première vue, invisibles.
Plus on est informés sur les inégalités, plus il est facile de les combattre ! Et pour cela une éducation non-genrée est de première importance, bien loin de stéréoytypes où les petites filles prennent soin des autres, et des politiques publiques sans biais sexistes sont de mise !
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Image en une : © Unsplash/Lux Graves
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