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Féminisme

Après la charge mentale : la charge émotionnelle expliquée par Emma

La charge émotionnelle, c’est un peu comme la charge mentale, sauf que ça ne désigne pas des choses aussi concrètes que l’entretien du foyer. Emma en parle dans sa nouvelle BD !

Article initialement publié le 10 juillet 2017 Mis à jour le 21 septembre 2018

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Grâce notamment à une BD devenue virale signée Emma, le concept de charge mentale est récemment venu sur le devant de la scène.

À lire aussi : La BD sur la « charge mentale » génère une pétition pour un meilleur congé paternité

Charge mentale et charge émotionnelle dans une BD d’Emma

Pour rappel, la charge mentale c’est la tâche, qui incombe souvent aux femmes, de penser à tout ce qui a trait au foyer dans lequel vit un couple.

Ménage, courses, cuisine, repassage… elles vont tout avoir en tête, et souvent quasiment tout accomplir.

C’est lorsqu’elles baissent les bras devant la tonne de travail à accomplir régulièrement pour garder leur logement propre, agréable, le frigo plein et les lessives faites, que leurs partenaires diront :

« Fallait demander, je t’aurais aidée ! »

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Sauf que ces partenaires vivent au même endroit, ont des yeux pour voir, et auraient pu avoir la maturité de se saisir des problèmes au lieu de laisser leur compagne s’en occuper.

Le pendant affectif de cette charge mentale, dont je veux vous parler aujourd’hui, c’est la charge émotionnelle.

C’est justement le sujet de la nouvelle BD d’Emma sortie ce 20 septembre 2018 !

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Ce terme est utilisé pour se référer à plusieurs choses, que je m’apprête à vous détailler.

Cependant, on en revient à un fondement commun : la société attend souvent des femmes qu’elles soient plus polies, agréables, chaleureuses que les hommes.

La charge émotionnelle au travail

The Guardian parle de la charge émotionnelle dans un contexte professionnel. L’article cite les réflexions d’Arlie Hochschild, sociologue, qui a pour la première fois parlé de ce concept en 1983 dans The Managed Heart.

Arlie Hochschild parle de charge émotionnelle en se référant à tous les domaines professionnels dans lesquels les employé·es doivent réprimer leurs émotions pour favoriser celles de leurs client·es.

Par exemple, les hôtesses de l’air et stewards n’ont pas le droit de stresser en cas de turbulences : leur travail est de rassurer les passager·es.

Les agent·es d’accueil doivent rester souriant·es, peu importe l’état de leur moral.

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La charge émotionnelle, dans ce cadre, ne touche pas uniquement les femmes. Cependant, on attend plus souvent des employéEs qu’elles aient le sourire, soient apprêtées, patientes, rieuses, bref : agréables à côtoyer.

La sociologue interviewée par The Guardian, Jennifer Lena, détaille :

« Voici comment fonctionne la charge émotionnelle, à mon sens.

Dans certains jobs, elle est exigée, n’est pas incluse dans les formations, et on a tendance à penser qu’une catégorie de personnes — les femmes — est plus qualifiée pour ça.

Ce sont aussi les jobs qui ne sont pas très valorisés au niveau de la société. »

Pensez aux hôtesses debout en talons toute la journée, parfois dans la chaleur, la soif, la faim, et pourtant toujours souriantes, pendant les évènements, et à la disparité en nombre avec les hommes faisant le même métier.

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Pensez aux aides-soignantes qui s’occupent de tous les petits tracas des malades dans les hôpitaux, qui les lavent, les torchent, les rassurent, les réconfortent, et ne sont jamais respectées comme le sont les médecins.

En 2013 en France, 93% des aides-soignantes étaient des femmes.

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Et puis pensez à ces entreprises mixtes, dans lesquelles c’est systématiquement aux employéEs d’organiser des pots de départ, des cagnottes, de penser à des idées de cadeaux, de décorer la salle de pause.

Ben oui, après tout, c’est dans leurs gènes, aux femmes : elles veulent que tout le monde se sente bien. Et puis les hommes, au niveau chromosomique, ça ne remarque pas ces choses-là, vous savez…

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La charge émotionnelle dans la vie personnelle

Tout comme la charge mentale, la charge émotionnelle pèse aussi dans la vie de couple, notamment lorsqu’on parle d’un couple formé d’un homme et d’une femme, et dans les autres relations personnelles.

Jess Zimmerman écrivait à ce sujet en 2015, dans The Toast :

« On prétend que les femmes ont plus d’intuition, d’empathie, sont plus aptes et motivées, de façon innée, à offrir soutien et conseils.

C’est si pratique, cette construction sociale qui permet aux hommes d’être paresseux au niveau émotionnel. »

Comment peut se formuler cette « paresse émotionnelle » du côté des hommes ? J’ai cherché des témoignages de femmes en couple hétéro, pour en savoir plus.

La charge émotionnelle dans le couple

La charge émotionnelle encaissée par la femme dans un couple se fait sentir au niveau affectif.

En premier lieu, les hommes sont moins enclins que les femmes à exprimer leurs émotions. Ils sont élevés avec cette injonction, « Sois un homme » — et les hommes ne pleurent pas, ne se plaignent pas, ne souffrent pas.

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Il peut donc arriver que la femme soit en charge de « deviner » ce qui fait souffrir son compagnon, ou doive subir ses humeurs sans qu’il ne s’exprime à leur sujet. Dans le même temps, elle doit rester positive, lui offrir du soutien.

En second lieu, la charge émotionnelle se rapproche de la charge mentale en cela qu’elle exige de prêter un minimum d’attention à l’autre et à son environnement.

Nadia, en couple depuis un an et demi, m’explique :

« Parfois, mon petit ami peut passer une heure à se plaindre d’un petit désagrément au travail ou d’une remarque cinglante de son père.

Je l’écoute, je le soutiens et je lui donne mon point de vue, parce que je l’aime, je veux être là pour lui, l’aider à se sentir mieux. Je suis contente qu’il se confie !

Mais parfois, il me « saute dessus » pour se plaindre alors que je viens de rentrer de cours, que je suis fatiguée ou que j’ai moi-même passé une mauvaise journée.

Il ne me demande pas si je suis « disponible », il entame directement la discussion autour de ses problèmes.

Et parfois aussi, quand on a fini de parler, il est soulagé donc il se détend et fait sa vie. Il n’a pas le réflexe de me demander comment moi je me sens, si moi j’ai passé une bonne journée, etc.

Je sais que je peux lui en parler et qu’il m’écouterait, mais j’aimerais bien qu’il prenne plus souvent l’initiative de s’y intéresser par lui-même.

Cette simple curiosité, quoi : est-ce que moi je vais bien ?

Je lui en ai parlé, et il fait des efforts pendant un temps mais il retombe dans ses réflexes au bout d’un moment. »

Avant de se déverser de ses émotions sur sa moitié, ça ne fait pas de mal de prêter attention à son état de fatigue. Surtout si la frustration vient d’un petit truc, qu’il n’y a pas de problème grave.

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La charge émotionnelle et les relations au-delà du couple

La première fois que j’ai entendu parler de la charge émotionnelle, c’était au sujet des relations au-delà du foyer.

Sur un forum, de nombreuses femmes expliquaient que c’était à elles de gérer tout l’aspect « social » de leur couple. Les anniversaires, les cartes, les fêtes, les rendez-vous, les dîners…

C’était à elles de se rappeler qu’Unetelle leur a offert un beau cadeau l’année précédente, donc qu’il était de bon ton de lui offrir un présent de valeur similaire.

Qu’ils avaient fait faux bond deux fois de suite à Untel et risquaient de le froisser en annulant à nouveau.

Que tel couple accueillait leur premier enfant autour de telle date, et qu’il faudrait donc se tenir au courant pour savoir si tout allait bien.

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Laura a réalisé qu’elle prenait pour elle cette charge émotionnelle lorsque je lui ai parlé de cet article. Elle m’explique :

« Je ne l’avais pas compris jusqu’ici, mais depuis le début de mes relations amoureuses, j’ai l’impression que c’est moi qui gère la « politesse » de couple envers les ami·es et les familles.

Quand je vais chez les parents de mon mec, j’apporte toujours au minimum une bouteille de vin, ce qu’il ne prévoit pas forcément. Je demande aussi systématiquement à participer aux anniversaires de ses proches.

Ce n’est pas quelque chose qui me pèse particulièrement à vrai dire, mais dans aucun de mes couples, je n’ai senti que mon partenaire mettait la même énergie à rester en bons termes avec ses proches et les miens.

Mon copain a aujourd’hui beaucoup de petites attentions, mais c’est souvent moi qui me rappelle des dates.

J’en viens même parfois à gérer son emploi du temps, les gens savent que pour avoir une réponse, ils iront plus vite en passant par moi !

Je n’en ai jamais parlé avec mon mec, parce que je n’avais pas réalisé jusqu’à aujourd’hui que c’était un phénomène que j’avais intériorisé. »

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La charge émotionnelle VS la famille de ton mec

Eh oui : comme Laura et sa bouteille de vin, quand les femmes assument la charge émotionnelle, elles peuvent aller jusqu’à s’occuper de la famille de leur conjoint.

Hannah Davies témoigne dans Psychologies :

« Le frère de mon époux venait passer un week-end chez nous avec sa famille.

Dans les jours précédant leur arrivée, j’ai sprinté dans toute la maison comme si j’étais possédée, lavant des serviettes, repassant des draps et répandant un spray à la lavande acheté pour l’occasion dans la chambre d’amis.

J’ai planifié les repas en tenant compte des différentes préférences, notant que mon beau-frère n’aime pas les pâtes et que mon neveu ne supporte pas le poisson.

J’ai acheté le vin que préfère ma belle-sœur et acheté des jeux aux enfants. J’étais à ça de mettre des chocolats sur leurs oreillers et de dérouler le tapis rouge.

Je les adore, mais quand ils sont partis j’étais épuisée, et le fait que mon époux semblait inconscient de mes efforts déployés pour que sa famille passe un bon moment chez nous n’a pas aidé. »

C’est totalement fou de se dire que la personne dont la famille vient ne se charge pas de gérer ces détails.

Mais c’est aussi totalement fou de se dire qu’on peut se mettre cette pression-là alors que personne ne nous a rien demandé…

À lire aussi : 4 exemples qui prouvent que notre cerveau nous veut du mal

Pourquoi les femmes gèrent-elles la charge émotionnelle ?

Il y a dans la charge mentale un caractère urgent. Si personne ne fait les choses, rapidement le foyer est sale, il n’y a rien à manger, les factures ne sont pas payées.

Jouer de patience n’a donc qu’un effet très limité, surtout si l’autre s’accommode de prendre un McDo en rentrant ou ne remarque pas l’état de saleté du logement.

Par contre, la charge émotionnelle joue davantage sur le long terme. Pourquoi donc les femmes l’assument-elles au point de gérer la famille de leur conjoint ?

Peut-être parce que c’est sur elles que la faute retomberait.

C’est elles qui ne seraient pas de bonnes compagnes, pas de bonnes femmes, même, si elles n’avaient pas ces petites attentions, cette douceur, cette façon de penser aux autres.

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Tout comme on exige des femmes qu’elles sourient dans l’espace public, alors que très peu d’hommes ont entendu des inconnus leur dire « Bah souris, tu seras plus joli ! » quand ils traversaient la rue.

Sur The Orbit, Miri Mogilevsky fait le point :

« On attend en général que les femmes assument cette charge dans leurs couples et leurs relations amicales, pas les hommes.

Peut-être bien que les hommes sont en moyenne moins doués pour ça que les femmes, mais c’est parce que cette responsabilité ne leur a jamais été confiée, donc ils n’ont jamais développé les compétences qui vont avec. »

Une amie, Juliette, m’explique que le premier exemple de charge émotionnelle pour elle, c’est sa mère.

« À chaque Noël, ma mère s’occupe de tous les cadeaux, même du côté de ma famille paternelle, car mon père est « nul pour ça ».

Alors, c’est vrai qu’il n’est pas très doué en cadeaux, mais je ne sais même pas s’il a déjà essayé de trouver de bonnes idées, ou demandé à ma mère où elle trouvait les siennes.

Arrêter, c’est impensable pour ma mère, car elle sait que la famille de mon père lui en voudrait à elle. « Super sympa, ta femme, elle a oublié les cadeaux cette année, elle a des oursins dans sa bourse ? »…

Et je ne suis pas sûre que mon père dirait « Eh bien, engueulez-moi de ne pas avoir fait de cadeaux non plus ». Pas sûre du tout. »

À lire aussi : Quand les complexes se transmettent de mère en fille…

Comment les hommes peuvent-ils assumer leur part de charge émotionnelle ?

Un article de The Body Is Not An Apology propose diverses façons pour les hommes d’assumer leur part de charge émotionnelle. Les voici, résumées :

« Comprendre que le travail émotionnel est nécessaire. […] Une relation qui en serait dénuée ne peut pas être saine. […]

Si vous êtes un homme en couple et que vous avez des pics de colère que votre partenaire doit gérer, par exemple, cela peut être épuisant. […] C’est aussi aux hommes d’apprendre à réguler leurs problèmes émotionnels.

Apprendre à écouter, plutôt que d’avoir réponse à tout. […] Votre partenaire n’est pas votre psy, il vous faut apprendre à écouter, et à maîtriser votre réponse émotionnelle, pour parvenir à un réel dialogue.

Prendre la responsabilité de vos émotions et de vos actions. […] Avoir des pics émotionnels violents et difficiles à gérer, ce n’est pas « être un mec ».

Il faut apprendre à gérer la façon dont vos émotions influent sur la relation.

Apprendre à être vulnérable. C’est l’un des aspects les plus compliqués de la charge émotionnelle pour les hommes […] car ça va à l’encontre de ce qu’on considère comme « être un mec », mais c’est essentiel. »

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Tout cela ne peut qu’avoir des effets positifs sur la relation, tant que la personne en face répond correctement à ces efforts. La communication, on ne le dira jamais assez, c’est la clef !

Comment se détacher de la charge émotionnelle ?

De notre côté, nous pouvons, et ce n’est pas facile, décider de ne pas assumer plus de charge émotionnelle que la part qui nous revient.

De ne pas en faire trop, de ne pas nous épuiser à prendre pour nous la responsabilité de tout gérer, sous prétexte que l’autre ne le fera pas. De laisser notre partenaire assumer que s’il ne fait pas sa part, il y aura, en effet, des conséquences.

Et dans l’hypothèse où notre partenaire nous reprocherait de ne pas assumer toute la charge émotionnelle, nous pouvons nous demander si ce couple nous correspond vraiment.

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À quoi bon rester en couple avec un homme qui, par exemple, vous reprocherait de ne pas lui avoir rappelé de souhaiter un bon anniversaire à sa propre mère ? Pourquoi vous mériterait-il ?

Au-delà du couple, la charge émotionnelle, ça peut être aussi devoir toujours proposer des activités à vos ami·es qui ne prennent pas l’initiative. Ou laisser ce·tte collègue vous solliciter même quand vous n’avez pas le temps, pour ne pas le/la blesser.

À lire aussi : Les ruptures amicales, une étape difficile mais parfois nécessaire

Ce n’est pas facile d’apprendre qu’on vaut quelque chose et d’agir en conséquence, mais croyez-moi, la vie est plus douce quand on y arrive.

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Connaissiez-vous le concept de charge émotionnelle ? Est-ce que cet article résonne avec vos expériences ? En avez-vous déjà parlé autour de vous ?

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Les Commentaires

66
Avatar de Skjaldmo
27 septembre 2018 à 15h09
Skjaldmo
@Swann1994 Exactement. Quand on parle de ces fameux "travail de care", il y a toujours cet arrière goût de classisme et ça commence à me taper sur les nerfs. J'avais juste aucune envie de réagir mais j'peux pas m'en empêcher. J'ai fait médecine et bizarrement j'ai jamais eu ce genre de remarque alors que c'est le but de ma profession, soigner des gens. En revanche, les infirmières et autres aides-soignantes en prennent pleins la tronche. Alors c'est quoi le problème ? Pourquoi elle et pas moi ? Parce que je touche 4x leurs salaires ? Oh non je sais, ma profession est plus valorisante et de ce fait, on ne me tapera jamais sur les doigt. Pauvre de moi, le sexisme intériorisé à eu raison de ma petite personne
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