Comment soigner sa santé mentale quand on est une femme et qu’on endosse une grosse partie de la charge domestique ? Alors qu’un rapport regroupant 19 études menées auprès de 70 000 femmes à travers le monde établit un lien entre santé mentale défaillante et charge domestique féminine, le webzine Motherly s’interroge sur les façons de soulager les mères de famille au quotidien.
La charge domestique, une affaire de femmes
Ce n’est un secret pour personne, les femmes endossent encore majoritairement la charge domestique et familiale. Un rapport paru dans The Lancet révèle que ce travail domestique, non rémunéré, aurait des conséquences directes sur leur santé mentale des femmes. Plus celles-ci seraient mises à contribution, plus leur état psychologique s’en verrait dégradé. Parmi les symptômes déclarés par les femmes interrogées, on retrouve la perte de cheveux, l’apparition de maladies auto-immunes, des états anxieux ou dépressifs, des troubles intestinaux ou encore des insomnies.
Si tout ceci ne nous apprend rien que nous ne suspections déjà, une grande question demeure pourtant : comment préserver notre santé mentale au milieu de cet océan solitaire de linge à plier ?
Lâcher prise et assumer, une idée pas si nouvelle et un peu simpliste
Motherly a interrogé Eve Rodsky, mère et auteur du best-seller Fair Play, pensé pour résoudre la charge mentale. Elle propose des pistes de réponse pour aider les femmes à identifier les mécanismes domestiques responsables de leur surmenage et s’en défaire :
[Les femmes] sont conditionnées à considérer leur temps comme moins précieux que le temps des hommes (…) nous sommes alors convaincues que c’est notre travail de prendre en charge tout le travail non rémunéré de la maison. (…) Les hommes choisissent des tâches qu’ils peuvent effectuer quand ils le souhaitent, comme la gestion de l’argent. Les femmes, elles, effectuent les tâches qui leur font perdre du temps, comme aller chercher les enfants à l’école quand ils sont malades.
Eve Rodsky, pour Motherly
L’autrice suggère alors aux femmes de conscientiser leurs intérêts propres, de réaliser que le temps à la même valeur pour tous et de redéfinir leurs valeurs et leurs standards. Noter ses tâches quotidiennes pour mieux les redistribuer, réévaluer les urgences, définir ses priorités… Tant de conseils qui relèvent du bon sens, mais qui comptent encore et toujours sur les femmes pour coordonner le travail domestique et faire respecter leurs limites sans la garantie que les autres membres du foyer ne coopèrent.
L’émancipation domestique des femmes est un sujet complexe qui ne saurait se définir par un simple « manque d’équilibre » ni se contenter du fameux « lâcher prise » de la part des premières concernées. Parce que dire à une femme de lâcher prise sans rien faire pour la décharger, c’est comme demander à un parent de nourrisson d’être moins fatigué sans assurer les nuits à sa place : ça ne sert à rien, si ce n’est qu’on peut s’en laver les mains derrière et laisser l’autre se noyer sans culpabiliser.
Crédit photo image de une : YuriArcus
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