Je ne suis pas une spécialiste de la musique : je suis nulle pour expliquer ce qui fait je trouve telle chansons jolie, et je suis nulle pour jouer d’un instrument ou chanter. Même en danse, je suis nulle.
Par contre, avoir des coups de coeur et des obsessions musicales, ça va je gère. J’en ai tout le temps. Comme tout le monde, je passe beaucoup de temps à écouter de la musique, j’aime bien les bonnes chansons, j’adore les jolis morceaux (comme ma bite), je kiffe frissonner en les écoutant tellement je les trouve beaux et forts.
Et comme c’est l’hiver et qu’il fait même pas vraiment froid, je me suis dit que c’était peut-être bien le moment pour vous faire redécouvrir, découvrir ou simplement ré-entendre des chansons qui filent des frissons ! C’est de saison alors on dit banco.
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The Water – Johnny Flynn & Laura Marling
Ce n’est que cette semaine que j’ai découvert The Water, de Johnny Flynn et Laura Marling, et dès les premières secondes, j’ai eu envie d’écouter cette chanson en boucle et de savoir que plein de gens allaient l’écouter pour peut-être l’aimer autant que moi.
Elle m’a foutu, de bout en bout, des frissons à en faire trembler tout mon salon, et elle continue de me faire cet effet alors que je la connais désormais par coeur. À la fin de chaque écoute, je suis presque fatiguée tellement elle m’a mis des chatouilles dans le cerveau. Elle me laisse con, en fait. Chaque fois que je la lance, je regarde dans le vide les yeux grand ouverts, sans bouger, les épaules remontées et le dos un peu recourbé, avec l’envie de m’excuser de ne rien produire d’aussi joli.
J’ai lu il y a quelques temps sur Slate le résumé d’une étude qui expliquait ce qui faisait qu’une chanson filait des frissons, ou faisait plus pleurer qu’une autre. L’étude et les articles qui en parlaient se focalisait plutôt sur Someone Like You, d’Adele (qui ne m’a jamais fait grand chose, de façon assez surprenante puisque je suis bon public et que j’aime beaucoup cette chanteuse). On y lisait ceci :
« Il résulte de cette étude que tous les passages musicaux sélectionnés débutent calmement avant de monter en intensité. Le passage correspond généralement à « l’entrée abrupte d’une nouvelle voix » (instrument, mélodie), qui implique typiquement « une expansion du nombre de fréquences utilisées » et « contient des variations imprévues de la mélodie ou de l’harmonie ». Selon l’article, le brusque changement d’octave au moment du refrain de Someone like you est « l’exemple parfait » de ce type de chanson. »
Je n’ai pas l’impression qu’il y ait des entrées abruptes de nouvelles voix ou de nouveaux instruments dans The Water, et il n’y a qu’un moment où la mélodie varie vraiment, mais je m’explique les frissons constants à l’harmonie des voix des chanteurs dans cette sorte de valse : elles sont tellement différentes qu’elles s’accordent parfaitement, comme si la chanson était divisée en sous-couches. Et l’organe vocal de Laura Marling semble tellement toujours sur la corde, faussement fragile, surprenant dans les notes (quand elle part dans les aigus, j’ai un peu le souffle coupé par la douceur de l’interprétation) que ça ne fait que rendre la chanson plus belle.
Let Down – Radiohead
Un autre truc qui fait pas mal frissonner, dans des chansons,
c’est la reprise des gens qui chantent après un passage instrumental. Généralement, les voix reviennent plus fortes et plus intenses, ou bien tout simplement plus chargées émotionnellement.
Let Down de Radiohead en est un bon exemple. Quand Thom Yorke se remet à donner de la voix à 3mn10, il ne beugle pas, bien au contraire. Sa voix refait surface comme de très, très loin, genre elle était partie faire un week-end en Savoie et elle revient en train, tu vois.
Mais surtout, elle revient plus éraillée, encore plus investie en terme d’émotions. En plus, le mec fait un canon avec lui-même histoire de bien dresser tes derniers poils flemmards. Bien trop efficace. Chaque fois, j’ai envie de réinvestir dans un bon plaid.
I Remember – Damien Rice
Je crois bien que l’album O de Damien Rice est celui qui m’a le plus fait chialer. Quand je l’écoutais, c’était l’adolescence, c’était bizarre, je vivais toutes les émotions comme quelqu’un qui essaie d’arrêter de fumer. Pour encore plus me donner l’impression que le monde ne tournait pas rond, je l’ai découvert alors que j’étais en voyage scolaire à Madrid, en plein milieu du printemps, et qu’il y neigeait comme pas permis. Mon compteur WTF était totalement affolé.
J’ai trouvé tout l’album déchirant, crève-coeur, et idéal pour accompagner mes grosses crises hormonales. Mais s’il y a une chanson qui m’a foutu son bon petit paquet de frissons, c’est bien I Remember, qui se découpe en deux parties. La première, triste et nostalgique, est chantée par l’incroyable Lisa Hannigan (cette voix, bon sang). C’est doux, ça donne envie d’être caressée des cheveux. La seconde, que des commentateurs YouTube qualifient à juste titre de « chaotique », est beuglée avec talent par un Damien Rice tout en colère, en rage et en désespoir.
Les parties pourraient être deux chansons différentes tant elles n’ont rien à voir, et pourtant, écouter l’une ou l’autre de façon indépendante fait totalement perdre son charme au titre, selon moi. Ce qui fait que cette chanson fonctionne autant, c’est l’élément de surprise, bien sûr, mais c’est aussi ce contraste que seule la vraie grosse tristesse semble pouvoir faire naître.
You can’t always get what you want – Rolling Stones
Ce morceau n’a pour moi que des avantages. Déjà, il fout des coups de pied au cul, rappelant ce concept bateau mais évidemment vrai, et qu’il est toujours bon de se rappeler : on ne peut pas toujours avoir ce qu’on veut, mais si on fait tout notre possible, on peut obtenir ce dont on a besoin (tout ceci sonnant quand même vachement moins bien qu’en anglais).
You can’t always get what you want donne envie de remonter la fermeture éclair de son gilet d’un coup et de se mettre en route (non, attends, je crois que je suis parasitée par la scène d’Andrew Lincoln dans Love Actually avec Here with me en fond). Disons qu’elle donne envie de se sortir ses foutus doigts de son foutu fion pour affronter ses objectifs, ses rêves, ses projets, et arrêter de se lamenter sur son propre sort.
Le bonus frisson ++ vient avec les choeurs (qui ajoutent un côté grandiloquent et une dimension chair-de-poule-de-bonheur-des-oreilles à cette chanson) et le pont à 4mn20, qui me fait chaque fois interrompre toute activité pour profiter de ces secondes dingues.
Bon et alors on va pas se mentir : les frissons, c’est comme le plat préféré, c’est très subjectif, comme notion. Viens donc partager avec nous les chansons qui te font trembler comme une feuille dans les commentaires !
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Les Commentaires
En ce moment c'est celle-ci, je sais que ce groupe est chargé maintenant, mais cette chanson est pour moi l'une des plus sexy possibles!
Sinon j'ai
-Madness de Muse
- Hymn for the weekend de Coldplay
- Dark time de The Weekend
- You and me de Lifehouse
- Chasing Cars
- Avec le temps de Léo Férré
- Auprès d'un autre de La légende du roi Arthur
- Runaway de Yeah Yeah Yeahs