J’en suis encore toute retournée. En regardant cette vidéo, qui a été partagée un grand nombre de fois ces derniers jours sur les réseaux sociaux, je ne savais pas à quoi m’attendre.
Alors oui, le titre était suffisamment évocateur pour que je sache que je n’allais pas assister à un cours de cuisine en ligne, mais, malgré cela, la surprise et l’émotion de la scène finale ont eu raison de mon petit cœur tout mou, et j’ai littéralement senti chacun des poils de mes bras se dresser sur ma peau.
La puissance incroyable de cette vidéo d’accouchement
Dans le début de la vidéo en question, on peut voir un homme au volant de sa voiture, accompagnant sa femme enceinte à l’hôpital, pour y accoucher. Cette dernière, dont le travail a débuté, lui dit soudainement qu’elle doit « pousser ». Paniqué, le futur père appelle les secours pour expliquer la situation et arrête la voiture.
Toujours au téléphone avec les urgences, la mère, assise sur le siège passager de la voiture, enlève le bas de ses vêtements, s’installe comme elle peut, de biais, semble souffrir et crie. Le père de l’enfant est à ses côtés et explique aux secours qu’il voit la tête du bébé tout en indiquant l’endroit où la voiture se trouve pour qu’on puisse venir les secourir.
Et là, dans une dernière poussée rapide, le bébé sort, pouf, d’un coup. Après l’avoir posé immédiatement sur la poitrine de la mère, les deux parents frictionnent le nourrisson en attendant qu’il se mette à crier, ce qu’il fait rapidement, pour le plus grand soulagement des parents.
Le père file récupérer une couverture dans le coffre, l’installe sur son nouveau bébé et la vidéo se stoppe.
Bonjour les frissons et l’émotion.
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Au cas où vous vous poseriez la question, la vidéo a été publiée à l’origine sur la chaine YouTube des parents. Ils sont donc au courant du nombre de partages de leur contenu, ce n’est pas une viralité non consentie.
Au-delà des émotions provoquées, cette vidéo est aussi intéressante parce qu’elle bouscule les représentations très médicalisées que nous avons autour de l’accouchement en France, où il faudrait forcément être entourée par toute une équipe pour « réussir » à donner la vie. Or, ces images le prouvent, dans certains cas, notre corps fait très bien le boulot tout seul.
Et si ça nous arrive, qu’est-ce qu’on fait ?
Lorsque l’on a des enfants ou que l’on souhaite en avoir, on peut facilement se projeter dans la situation qu’ont vécue ces parents.
C’est pour cela que j’ai demandé à Anna Roy, sage-femme et chroniqueuse dans l’émission La maison des maternelles
, de nous donner quelques astuces et conseils, si jamais un accouchement aussi rapide devait se produire.
Si vous vous retrouvez dans la situation de ce couple, à savoir un accouchement d’urgence dans une voiture, voici les étapes à suivre :
- Appelez en tout premier lieu les secours, que ce soit le 112, le 18 ou le 15 pour expliquer ce qu’il se passe, et où vous vous trouvez précisément, le tout en se garant sur le bas-côté.
- Une fois que les secours ont bien identifié le lieu où vous êtes, il faut appeler les urgences de la maternité où vous allez accoucher, ou votre sage-femme si vous accouchez à domicile ou en maison de naissance, afin qu’ils puissent vous guider au téléphone.
- Ne pas paniquer, même si c’est plus facile à dire qu’à faire. Comme le précise Anna Roy, « généralement quand un accouchement se passe aussi vite, c’est que tout va bien ».
- Pensez à enlever votre pantalon et culotte pour que le bébé ne reste pas coincé
- Essayez de vous installer le plus confortablement possible dans la voiture
- Lorsque le bébé sort, si son cordon est autour de son cou, pas de panique, la sage-femme explique « qu’il suffit de l’enlever comme une écharpe ».
Anna Roy nous indique que le point le plus important à retenir, une fois que le bébé est sorti, est de le réchauffer correctement en premier, le plus grand risque étant qu’il souffre d’hypothermie.
Elle rajoute : « Il faut sécher l’enfant comme s’il sortait du bain, et le couvrir avec ce que vous pouvez avoir sous la main, comme une couverture, des pulls, des manteaux, tout ce qui peut le réchauffer. »
Attention, comme nous le précise la sage-femme, « à bien dégager les voies respiratoires de l’enfant en ne l’enfouissant pas dans votre sein ou dans un pull. Et si vous le trouvez un peu flagada, frottez-le bien, jusqu’à l’arrivée des secours. »
Et pour la suite, on fait quoi ?
Nous avons demandé un peu plus de précisions à Anna Roy, sur la suite du programme, notamment au sujet du cordon et du placenta. Qu’est-ce qu’on fait une fois qu’on a accouché sans le corps médical, en bord de route, que le bébé va bien et est au chaud ?
La sage-femme explique que, concernant le cordon ombilical, celui qui relie la mère et l’enfant in utero, « il est impératif de ne pas y toucher, et de ne surtout pas le couper, même si le placenta est sorti lui aussi. » Il est même possible que le Samu, en premier sur les lieux, ne s’en occupe pas non plus, et qu’il soit coupé uniquement par l’équipe de la maternité où vous serez envoyée.
Anne Roy indique d’ailleurs que « si le placenta sort, il faut essayer de l’emballer dans quelque chose de propre et le laisser à côté du bébé. L’équipe qui vous réceptionnera s’en occupera. »
La sage-femme conclut en nous expliquant qu’il est intéressant que les deuxièmes parents soient briefés en amont sur l’éventualité d’une telle situation, afin de les préparer.
Presque tous les futurs parents peuvent avoir peur de devoir accoucher seuls, et il vaut mieux formuler cette angoisse et être au courant de la marche à suivre si jamais une telle situation arrive, plutôt que de garder ses peurs pour soi, nier l’éventualité d’une telle expérience, qui la plupart du temps se termine très bien.
Enfin, comme l’explique la chroniqueuse, « il vaut mieux écouter une future mère qui dit ne plus pouvoir bouger parce que le bébé arrive et la laisser accoucher chez elle sans personnel médical, plutôt que de la « forcer » à prendre un taxi ou autre pour filer à la maternité et finir par accoucher sur la route. »
Une femme en travail qui ne peut plus bouger, c’est une femme qui va accoucher là, maintenant, tout de suite. Autant être prêt à cette éventualité et agir en conséquence.
Alors, sur une échelle de 1 à 10, vous en êtes où niveau émotion en regardant cette vidéo ? Je suis le seul petit cœur tout mou ici ?
À lire aussi : Vous ressassez encore votre accouchement ? Vous n’êtes pas seule
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Les Commentaires
Après ici il y a une sage-femme qui est présente tout le temps pour accompagner la personne qui accouche, du moment où elle est admise à la sortie du placenta, donc peut-être qu'ils se sentent moins concernés en mode "c'est bon y a des pros qui s'occupent d'elle"..