Ce qu’on peut trouver extraordinaire dans un kimono réside peut-être dans la façon dont ce vêtement, qui peut sembler si simple en apparence et dans sa construction, donne tant de prestance solennelle. Mais comment se construit vraiment ce vêtement ? D’où vient-il ? Et surtout, comment cette pièce a-t-elle pu si bien traverser les siècles, les pays, et les cultures ? C’est ce que se propose d’explorer l’exposition « Kimono » au musée du Quai Branly – Jacques Chirac, du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023.
D’où vient le kimono et qu’est-ce qui le caractérise ?
Aussi bien porté dans les écoles de samouraïs et par les acteurs de kabuki que par les stars de la pop et sur les podiums internationaux, le kimono serait apparu il y a plus de mille ans. Il se compose de sept lés (larges bouts d’étoffe) formant ensemble un T caractéristique, traditionnellement en chanvre, ortie, ou encore soie de mûrier.
Il devient au début de l’ère Edo (1603-1868) l’habit traditionnel par excellence, porté par les Japonais de tous les genres et toutes les classes sociales. À mesure que les acteurs de kabuki deviennent des icônes de mode, le kimono se réinvente lui aussi comme outil de distinction.
Qu’il s’agisse de la noblesse militaire, de l’aristocratie impériale, ou de la bourgeoise marchande, les personnes élégantes rivalisent de motifs, mer, terre et ciel selon les croyances animistes du pays. Le but : que le kimono soit aussi beau porté qu’en 2D quand il est suspendu dans le séjour en guise de décor.
Du Japon à l’Occident, regards croisés sur le kimono
Dès le XVIIe siècle, l’Occident commence à s’en emparer, le détournant comme une robe de chambre exotique. C’est à partir des années 1850 que le kimono s’y popularise vraiment, conformément à l’orientalisme en vogue au XIXe siècle. Au XXe siècle, des stylistes européens s’en emparent non plus comme un déguisement ou un souvenir de voyage fantasmé mais comme un terrain de jeu et d’expression artistique, à l’image de Jean Paul Gaultier, John Galliano ou encore Alexander McQueen. C’est ce que retrace cette exposition conçue par le Victoria and Albert Museum de Londres et maintenant présentée à Paris.
Les fans de mode se souviennent peut-être de l’exposition du même genre qu’avait donné le Musée national des arts asiatiques Guimet en 2017. L’institution parisienne rassemblait alors 50 kimonos issus de la fameuse collection Matsuzakaya (maison de confection fondée en 1611, devenue un grand magasin en 1910) qui en conserve près de 10 000 au musée municipal de Nagoya. Même si elle comportait quelques créations contemporaines en fin de parcours, cette exposition événement faisait plutôt la part belle aux modèles plus traditionnels qui se ceinturent en roulant l’obi, une ceinture large de 35 centimètres et longue de 4 à 5 mètres. Celle-ci agit presque comme un corset qui assure une posture digne de porter le kimono.
Plus grand public, cette nouvelle exposition « Kimono » au musée du Quai Branly – Jacques Chirac promet de transcender les époques, les catégories et les frontières.
« Kimono » au musée du Quai Branly – Jacques Chirac (37 quai Branly, 75007 Paris), du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023.
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Crédit photo de Une : Capture d’écran YouTube.
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