Live now
Live now
Masquer
Un verre de lait, soit le plus grand cauchemar d'un intolérant au lactose
Food

Cette étude montre qu’on a toujours galéré à digérer du lait, mais qu’on s’est forcé quand même

Des chercheurs et chercheuses en génétique, archéologie et épidémiologie ont étudié la consommation de lait en Europe ces 10.000 dernières années, et la mutation génétique autour de la lactase (enzyme permettant de digérer le lait). Les résultats sont confondants.

Quand on vous dit que les hommes sont des forceurs… Pendant des milliers d’années, des Européens ont consommé des produits laitiers alors même qu’ils n’avaient pas d’enzyme nécessaire à leur digestion et souffraient donc de maux gastro-intestinaux. C’est ce que prouve une nouvelle étude, aussi amusante qu’édifiante.

Étudier la digestion du lait en Europe ces 10.000 dernières années

Pour le contexte, comme la plupart des bébés mammifères, les enfants digèrent du lait grâce à la lactase. Cette enzyme coupe le sucre du lait en fragments facilement absorbables. Une fois sevrés, on cesse normalement de produire de la lactase. Pourtant, beaucoup d’humains continuent de consommer, même adulte, du lait. Ce, au grand malheur de leurs entrailles, pour certains.

D’autres présentent une mutation génétique qui leur permet de continuer à produire de la lactase tout au long de leur vie, afin de pouvoir continuer à digérer du lait aisément. Et cette mutation pourrait bien procéder d’une forme de forcing. C’est ce que vient de démontrer Richard Evershed, biogéochimiste à l’Université de Bristol en Angleterre et son équipe (plus de 100 scientifiques aux expertises différentes, notamment en génétique, en archéologie et en épidémiologie), dans une nouvelle étude, publiée par Nature.com le 27 juillet 2022.

Quand on a commencé à élever des animaux, dont des bovins il y a plus de 10.000 ans, les humains qui continuaient de produire de la lactase se trouvaient favorisés puisqu’ils pouvaient consommer cette source de calories et de protéines. Mais ceux sans lactase forçaient quand même, s’infligeant des crampes d’estomac et des gaz. En période d’épidémies et de famines, la consommation de lait pouvait même participer à entraîner des diarrhées potentiellement mortelles.

Le Dr Evershed et son équipe ont notamment étudié les traces de matière grasse de lait sur d’anciens pots, en croisant ses donnants à l’ADN de vieux squelettes (pour y chercher la mutation génétique autour de la lactase), afin d’estimer la consommation de lait et sa digestion au cours des 9000 dernières années à travers l’Europe.

Pendant près de 2600 ans, les Européens consommaient du lait sans forcément pouvoir le digérer

Les chercheuses et chercheurs ont ainsi découvert que les premières traces d’adultes pouvant digérer du lait remontent à 6600 ans environ, et que cette mutation génétique est restée très rare jusqu’à il y a 4000 ans. C’est ce que résume le New York Times par rapport à l’étude :

« En d’autres termes, pendant ces 2 600 ans, les Européens consommaient du lait alors que presque aucun d’entre eux n’était capable de produire de la lactase à l’âge adulte. »

Mais sans même avoir lu cette étude, vous connaissez sûrement autour des vous des personnes qui se savent intolérantes au lactose, mais ne peuvent résister à un petit bout de fromage de temps en temps… L’homme est un loup pour l’homme, ou plutôt : un verre de lait.

À lire aussi : Dénicher un maillot de bain de grossesse stylé et confortable, c’est possible !

Crédit photo de Une : Imoflow via Pixabay

Un verre de lait, soit le plus grand cauchemar d'un intolérant au lactose
Un verre de lait, soit le plus grand cauchemar d’un intolérant au lactose…

Les Commentaires

6
Avatar de Charuru
30 août 2023 à 03h08
Charuru
Est-ce que cela s'applique uniquement au lait qui est bu, ou également aux différents produits comme le fromage ?
En théorie pour les yaourts, les bacteries lactiques sont sensées digérer le lactose. Pour les fromages, plus un fromage vieilli et moins il a de lactose.
En pratique, l'intolérance au lactose est variable. Le test breath lactose permet de confirmer l'intolérance mais pas d'en mesurer l'ampleur qui est propre à chacun.
0
Voir les 6 commentaires

Plus de contenus Food

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-12T121853.563
Argent

Dans le frigo de Liliane, 35 ans, 2450€ par mois : « Je mange 5 repas par jour »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-05T162351.452
Argent

Dans le frigo de Johanna, 3066€ par mois : « Ça peut m’arriver de me faire une douzaine d’huîtres seule devant une série »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-14T100237.364
Food

« On se fait livrer toutes les semaines des plats préparés par des chefs » : dans le frigo de Véronique, 12 500€ par mois

15
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-30T001240.377
Argent

« L’inflation n’a pas changé mes habitudes de consommation » : dans le frigo d’Eve, 3300€ par mois

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-19T120824.592
Argent

« Quand ma fille n’est pas là, je mange très peu pour ne pas avoir à faire de courses » : dans le frigo d’Agnès, 1620€ par mois

15
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-13T102036.454
Food

« Le budget restaurant est autour de 300€ par mois » : dans le frigo de Julie, 10 800€ par mois

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-09T103006.910
Lifestyle

Dans le frigo de Pauline, 31 ans, 4500€ par mois : « Épluchures, mauvais morceaux de viande… chez nous, tout est recyclé »

frank-holleman-coK192IU868-unsplash
Food

Dans le frigo de Lina, 24 ans, 3 800€ par mois : « Avoir mes poules et mon jardin me permet de faire des économies »

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-08-28T102135.129
Lifestyle

J’ai arrêté le véganisme à cause de la végéphobie

68
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-08-27T151555.579
Food

3 recettes simples, rapides et savoureuses pour un petit-déjeuner salé

3

La vie s'écrit au féminin