“C’était mieux avant”. On a toutes entendu cette phrase au moins une fois dans notre vie. Ma grand-mère l’a dite à ma mère, ma mère me l’a dite, et moi … j’ai 21 ans, donc non, je ne l’ai pas encore transmise.
Et j’espère bien ne pas avoir à le faire.
Oui, quand j’étais petite, il y avait encore des programmes de qualité sur Cartoon Network, il y avait les Minikeums, il n’y avait que DEUX versions de Pokémon et autres détails pour vous, mais qui pour certaines d’entre nous veulent dire beaucoup. Mais voilà, les machines à remonter dans le temps, ça n’existe pas. Alors, je lance une idée un peu folle : et si on arrêtait de se complaire dans le passé pour mieux penser à notre futur ?
Que l’on se comprenne bien, je ne fais pas ici le procès de la nostalgie (je connais moi-même par coeur les paroles des dessins animés Disney, que je n’hésite pas à chanter si j’en ai l’envie, je trouve que les Beatles sont résolument modernes et “t’as 40 ans” n’est pas une insulte à mes yeux — ou à mes oreilles).
Quand on était jeune (génération 90), on ne pouvait pas être sur internet quand maman téléphonait ? Aujourd’hui ma petite cousine, grâce à Skype, peut continuer à parler à sa meilleure amie qui a déménagé en Israël dès qu’elle en a envie.
Et si on manquait un épisode de Lady Oscar, on se faisait spoiler par les copines à la récré, maintenant y’a Pluzz (qui a eu l’idée de ce nom horrible ?… qu’il se dénonce).
Et quand on était jeune, Lindsay, qui a partagé la même classe que moi jusqu’en CM1, ne pouvait plus venir en cours à cause de ses problèmes de santé, et du matériel qui était trop lourd pour faire l’aller-retour maison-école chaque jour. Aujourd’hui, je vois des enfants avec visiblement les mêmes soucis qu’elle, sortir de l’école à 16h avec leur petit sac de cours et leur matériel médical… assez léger pour qu’ils puissent foncer dans les bras de leurs parents pour récupérer leur pain au chocolat.
Oui, les choses ont bien changé en 20 ans : que ce soit dans le positif ou dans le négatif, elles changent, et petit instant philosophique, c’est ce qui nous différencie des animaux, notre capacité à évoluer, à moderniser. Je pense que mon chien Kiki a besoin de courir après un bout de bois autant que son arrière-arrière-arrière-
Certes, chaque époque a ses moments de gloire et ses moments de perdition et oui, je pense que les enfants qui ont grandi dans les années 90 ont eu de la chance. Ma grande soeur, elle, dit que les chanceux sont ceux qui ont grandi dans les 80s . Et j’ai une amie qui pense que c’est plutôt les enfants des 70s.
Chacune d’entre nous a des images positives de chaque époque : des années 80, très à la mode aujourd’hui, avec Madonna qui résonne en fond et les années 70 et toute l’imagerie du flower-power, les cheveux longs, la liberté sexuelle. Croyez bien que chacune de ces générations a vu dans son enfance un moment unique et privilégié et a vu dans la suivante un pas en avant vers la médiocrité.
Et si, dans cette volonté de glorifier l’époque de notre enfance, ça n’est pas l’évolution de la société que l’on blâme, mais le simple et naturel fait que l’on devient adulte ?
L’avenir nous fait peur à toutes et à tous, ça ne sert à rien d’essayer de jouer les super-héros et de prétendre le contraire. Se réfugier dans le passé ne sera jamais la solution à nos angoisses (sauf en cas de psychanalyse mais là ce n’est pas le sujet, alors pouet-pouet).
Au contraire, en regardant toujours vers l’arrière, on risque de se prendre les pieds dans une bonne grosse caillasse qui était devant nous sans la voir et de se manger la gueule méchamment. Alors oui, demain il y aura d’autres émissions de télé sur TF1 qui nous feront halluciner par tant de conneries, oui demain sur internet il y a aura la mise en ligne d’un site encore plus craignos que le précédent, oui demain il y aura encore la commercialisation de trucs inutiles et très chers, qu’on sera donc obligés d’acheter…
Mais demain, il y aura aussi un nouveau traitement contre un certain type de cancer, il y aura un nouveau Pixar qui deviendra aussi mythique que Toy Story, il y aura le successeur de Jean Dujardin qui explosera le box-office français, avec qui j’aurais plus de chance vu que la première version est marié, il y aura … à vrai dire je n’en sais rien, mais il y aura, pour sûr.
J’ai eu une enfance vraiment agréable mais maintenant, elle est terminée, et même si je ne suis pas toujours d’accord (et même parfois franchement contre) certaines “nouveautés” devenues indispensables pour les enfants des années 2010, je me dis qu’il y aura toujours du bon et du mauvais. Et que si on veut faire du bon, ça demande la force de tout le monde.
Ah, j’en vois qui ricanent derrière leur écran ! Non, je ne dis pas ça dans un élan de hippie-ttitude ; mon article peut faire croire que je dis que “les choses sont comme elles sont, on n’y peut rien alors autant ne rien faire”, au contraire, je dis qu’on a tous notre mot à dire, on peut tous faire quelque chose, on peut tous chanter “Melissa” (NON NE PLEURE PAS, WOUHOUHOUHO), et surtout, on peut tous essayer de faire confiance en ce qui viendra demain.
Ça coûte rien d’essayer.
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Les Commentaires
Le monde c'est nous, la nouvelle génération c'est nous... alors si on passe notre temps à se lamenter sur ô combien notre époque est pourrie et ô combien le monde va de travers, notre époque ne sera jamais belle.
L'époque est à notre image : pessimiste, défaitiste.
On ne peut pas d'un coup de baguette changer le monde, soigner la planète, transformer les dictatures en républiques, faire que tout le monde ait les mêmes droits.
Mais on a le plein contrôle sur nous-même. Si on décide sois-même de changer, d'avoir un comportement respectueux, tourné vers l'avenir, optimiste.
Alors puisque nous faisons partie de ce monde, il ne pourra en être que meilleur.
J'ai bien aimé cet article et si y en a un seul qui me traite de hippie je le tape... avec une fleur.