Aaah les vacances d’été, les barbecues, la piscine, et les grandes retrouvailles familiales ! Entre les cousinades du 15 août impossibles à louper, et les repas chez grand-mamie à l’autre bout de la France, il y a une chose qui ne rate jamais : nos enfants sont sans cesse comparés à leurs cousins et cousines ! Comment éviter ce marronnier des congés ?
Un immanquable des vacances, de génération en génération
On la connaît bien cette chanson puisque ça a commencé avec nous, enfants. Tata qui se vante que son fiston ait eu la meilleure note au bac de français, mamie qui demande pourquoi Jeannot est toujours plus petit que son cousin, ou pépé qui ne cache pas avoir un petit-enfant préféré.
Cette tradition se perpétue avec notre progéniture, quand on a tous ces petits sous les yeux, avec leurs particularités qui se démarquent plus que jamais. Tous les sujets y passent, surtout les plus épineux. « Ah ton fils se réveille encore 5 fois par nuit ? Je peux pas t’aider, le mien faisait ses nuits à la maternité » « Dis donc elle en met vraiment partout, Octave lui il mangeait proprement à 12 mois ! » « Ah ben ta fille fait le même poids que mon fils qui a 3 ans de plus, c’est bizarre non ? » « Non, moi mes enfants n’ont jamais fait de crises comme les tiens ! » « Regarde comme ton cousin mange bien ses légumes, tu devrais faire comme lui ! »
Si les grands-parents, oncles et tantes de nos petites têtes blondes s’y mettent, on n’est pas forcément non plus en reste, consciemment ou pas. Un cercle vicieux s’installe, on se demande si notre enfant est normal, pas trop « en retard », trop mou, ou trop brute. On compare sans s’en rendre compte, et c’est normal.
Pourquoi ce besoin de comparer ?
Ce n’est pas toujours facile à assumer, mais on a envie que notre enfant soit aimé, admiré, qu’il soit le plus beau, le plus intelligent. Évidemment qu’on a créé le petit être le plus parfait au monde ! Et d’un autre côté, on peut être angoissé qu’il ait du retard dans tel domaine, qu’il ne rentre pas dans les clous.
Sous prétexte que l’on veut le meilleur pour lui, cela alimente une exigence envers l’enfant, et une pression sur le parent qui peut être tenu responsable des capacités de sa progéniture.
Parents et grands-parents ont donc tendance à valoriser ou dévaloriser de façon excessive les petits de leur famille, en créant maladroitement des classements dans divers domaines. Et comme la nature est bien faite, on a tendance à reproduire cette attitude de jugement et de comparaison malgré nous.
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Comment y remédier ?
Évidemment, trop de comparaisons, ça n’a rien de bon. Ça stresse les parents, ça catalogue et marque les enfants, et ça peut même créer des tensions et jalousies entre eux. On a tous une étiquette qui nous colle à la peau depuis l’enfance, attribuée à moitié arbitrairement par les adultes, à cause d’un trait qui nous distinguait des autres enfants : bavard, têtu, timide ou maladroit.
La première chose à faire est d’essayer de s’empêcher soi-même de comparer les enfants, que ce soit pour dévaloriser les siens ou pour les encenser. On ne le répétera jamais assez mais chaque enfant avance à son propre rythme, et c’est rarement inquiétant. S’il n’est pas fort en puzzle, il connaît peut-être l’alphabet par cœur, ou il sait faire une roulade avant avec brio ! Plutôt que de comparer, on peut féliciter chaque enfant pour ses acquisitions et ses talents.
Ce qui est plus compliqué, c’est de convaincre les autres membres de sa famille d’arrêter de faire des comparaisons malvenues. S’ils sont réceptifs, vous pouvez leur dire en aparté que, même sans mauvaise intension, faire trop de comparaisons est toxique pour les enfants, et peut les complexer. S’ils sont plus butés, il va falloir la jouer finaude et repasser derrière eux.
Exemple, si papy dit « Mahault parle vraiment moins bien qu’Emma au même âge, on comprend rien », on peut valoriser des compétences chez les deux petites, « C’est vrai qu’Emma a parlé tôt, et elle a une belle diction ! Mahault est pour le moment portée sur la motricité, elle court hyper vite ! »
Si l’enfant est chagriné, il y a aussi l’option de lui en reparler en tête-à-tête après coup, « Mamie a dit ça mais elle n’a pas toujours raison, et tu as plein de qualités, j’aimerais savoir faire d’aussi beaux dessins que les tiens ! ». L’essentiel est qu’il se sente soutenu.
Entourons tous ces petits, si uniques, de mots d’amour et de fierté, à la place de ces comparaisons, ou pour compenser celles qui subsisteront. On sait bien que grand-tatie ne pourra jamais s’en empêcher !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Pour ma part, je n'en veux pas et monsieur non plus, donc nos neveux, que ce soit du côté de sa sœur ou du côté de mon frère, sont tranquilles ! (même si mon neveu gagne déjà des parties de Puissance 4 contre des adultes à 5 ans ! :cretin