Après une enfance à porter ses cheveux afro crépus naturels en nattes, Rachel a commencé à se défriser à l’adolescence. Pour les rendre plus faciles à coiffer, selon sa mère, elle-même défrisée.
Seulement, au moment d’avoir des enfants, Rachel a voulu arrêter les défrisages, qui peuvent être extrêmement nocifs pour la santé de la mère et du fœtus. Durant sa transition capillaire, elle s’est tournée vers des produits les plus naturels possible, dont un après-shampoing qui a tout changé.
Aujourd’hui, la jeune maman porte fièrement ses cheveux crépus frisés de type 4a et nous raconte sa routine de femmes d’affaires avec peu de temps, mais les bons produits et gestes clés qui changent la donne.
Comment t’entends-tu avec la nature de tes cheveux ? Et quel a été ton parcours d’acceptation de celle-ci ?
De mon temps, moi qui étais une ado dans les années 1990, c’était « défrise-toi les cheveux ou tais-toi ». Il n’y avait aucune info pour savoir comment traiter ses cheveux, c’était un rituel presque obligatoire au collège de se faire défriser les cheveux. Et donc c’est la parentalité et la montée en puissance des mouvements pro nappy qui ont motivé des femmes comme moi à se remettre au naturel.
Ma mère m’a fait mes shampoings sur mes cheveux naturels jusqu’à mes 14 ans tellement ni elle, ni moi ne savions gérer ma chevelure, et personne ne veut se faire shampooiner par sa mère en étant ado. À l’époque, il n’y avait pas autant d’informations, pas de blogging, pas même internet où l’on aurait pu se renseigner et acheter des produits en ligne facilement. Il fallait se rendre à Strasbourg-Saint-Denis et Château d’Eau (NDLR : quartiers afro à Paris) si l’on voulait trouver des produits pour cheveux afro, et encore, c’était très chimique.
Au moment où j’étais prête à devenir mère, à la fin de ma vingtaine, j’ai eu un problème gynécologique. Je suis allé aux urgences gynéco pour une espèce de soupçon de kyste. La gynéco a tout de suite remarqué que je me défrisais les cheveux et m’a dit :
« Les femmes qui se défrisent les cheveux ont beaucoup plus de risques que la moyenne de développer des kystes et variantes. »
Ça m’a fait très peur et m’a aidé à réaliser que le défrisage n’était peut-être pas une bonne idée pour moi. J’ai eu le temps de réfléchir à ça jusqu’à ce que je tombe enceinte, et ça a été le moment où j’ai débuté ma transition capillaire. Je trouvais qu’il y avait une dissonance entre le fait que je mangeais bio alors que je me mettais d’ammoniaque sur la tête pour me défriser, quoi. J’ai même arrêté un peu avant, dès que j’ai commencé à vouloir tomber enceinte, fin 2017.
Comment s’est passée ta transition capillaire, l’avant / après big chop ?
Au début, je n’assumais pas du tout, je voulais laisser pousser le naturel et garder les longueurs déjà défrisées. J’ai longtemps eu les deux textures sur ma tête. Mais cette cohabitation de deux textures de cheveux, deux natures différentes, avec des besoins distincts, se passent rarement bien.
Les cheveux traités chimiquement, défrisés, n’ont pas les mêmes besoins que les cheveux afro naturels. Mes longueurs raides avec les racines crépues se cassaient donc super vite. Mais je n’osais pas couper. J’avais peur de me retrouver avec une coupe à la garçonne de 3 cm. J’ai gardé ces cheveux en deux textures bien 12 mois, avant de couper, de faire mon big chop.
C’est quoi le « big chop » ?
Le « big chop » est une technique de transition capillaire qui consiste à couper les longueurs défrisées des cheveux bouclés à crépus naturels. Cela évite d’avoir une double texture lisse et bouclée sur la chevelure. L’objectif du big chop est de repartir à zéro, afin de retrouver une chevelure naturelle.
Les gens qui m’ont vu après mon big chop ont tous trouvé le résultat super joli sur moi, alors que je me trouvais horrible. J’ai eu du mal à accepter mes cheveux ainsi jusqu’à ce qu’ils soient assez long pour que je puisse les attacher. Ça a été une longue période d’apprentissage pour apprendre à prendre soin de mes cheveux crépus naturels, les bons gestes, les bons produits, les bons outils, etc.
Aujourd’hui, je suis hyper fière de mes cheveux je les adore et j’apprends à mes enfants qui ont les cheveux frisés aussi à les aimer et à s’en occuper. Je leur dis :
« Vous avez les cheveux texturés, aimez vos boucles et vos frisettes qui sont trop belles ! »
C’est vrai que tu es même devenue une référence cheveux texturés dans ton entourage ?
Oui, je travaille dans un milieu professionnel très strict, et j’ai récemment une collègue qui est venue me voir pour me dire :
« J’adore tes cheveux ! Est-ce que tu pourrais me donner des techniques, des tips, parce que je voudrais assumer mes cheveux naturels et j’ose pas, en fait. »
Je l’ai vécu comme une consécration (rires) ! Maintnant, j’adore parler de mes cheveux. Avant, les cheveux crépus, c’était un peu tabou, j’osais pas parler de défrisage, alors qu’ils étaient clairement défrisés, et que ça se voyait. Depuis que je les porte naturels, et que j’ai appris à les accepter progressivement, j’ose davantage en parler. Je les lâche dès que je peux !
Maintenant, je me demande même pourquoi je n’ai pas fait ma transition capillaire vers le naturel plus tôt. Aujourd’hui, c’est plus facile grâce à toutes les ressources pédagogiques qu’on peut trouver en ligne, les blogs, les médias s’y intéressent, les eshops se multiplient, les marques aussi. Aujourd’hui, je connais de moins en moins de personnes qui se défrisent les cheveux, donc le nappy, c’est plus qu’une tendance. C’est bien établi maintenant, et tant mieux.
Il y a 15 mois, je suis allée chez le coiffeur pour couper les pointes et j’en ai profité pour faire un brushing. Eh bien, j’ai détesté me voir les cheveux lisses ! C’est clairement la preuve ultime que j’adore mes cheveux naturels, désormais (rires).
Comment décrirais-tu la nature de tes cheveux ?
J’ai les cheveux très frisés, et si on veut vraiment des classes, je dirai 4a selon l’échelle de Walker.
C’est quoi ta routine cheveux au réveil / le matin ?
La routine du réveil dépend surtout de la routine au coucher. Plusieurs configurations sont possibles en fonction de si j’avais les cheveux lâchés ou non la veille, et si je veux les porter lâchés ou non le Jour-J.
Si j’avais mes cheveux détachés la veille et que je souhaite les garder détachés, dans ce cas, j’applique un peu d’huile délicatement pour ne pas casser la définition des boucles et je fais surtout confiance à la gravité, je laisse mes cheveux se repositionner tranquillement.
Si j’attache mes cheveux (2 tresses ou une couette haute), alors je mets une crème capillaire riche + de la gelée capillaire. Pour réduire les frisottis, je me coiffe toujours avant de me doucher, et je mets un bandeau bien serré (que j’enlèverai après m’être habillée), puis un bonnet de douche pour ne pas mouiller mes cheveux.
Si je souhaite garder les cheveux lâchés et qu’ils ne l’étaient pas la veille, alors, je les humidifie un peu, puis je mets de la crème capillaire assez riche, et de la gelée capillaire (ou du gel de lin fait maison, j’alterne toutes les semaines). Et tout est dans la gestuelle, et un travail par sections est primordial pour avoir un joli rendu.
C’est quoi ta routine cheveux texturés 4a du soir / au coucher ?
Si j’avais les cheveux lâchés la journée et que je souhaite garder mes frisettes à peu près bien définies, je les attache façon « pineapple » assez lâche avant d’aller au lit.
Si j’avais les cheveux attachés en journée, je fais 2 à 4 vanilles avec une crème capillaire assez riche et un petit peu d’huile légère type jojoba.
Quelle que soit la configuration, j’attache forcément mes cheveux avec un chouchou basique (le marketing du chouchou en soie ne passera pas par moi). Et je mets un bonnet en satin + une taie d’oreiller en satin pour éviter les tentatives d’évasion capillaires.
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C’est quoi ta routine shampoing quand tu as peu de temps ou beaucoup de temps ?
Avant la plupart de mes shampoings, je fais d’abord un bain d’huile en guise de pré-poo (pre poo). Généralement, je mélange de l’huile d’amla et de l’huile de moutarde pour favoriser la pousse, et limiter l’apparition de cheveux blancs. Je laisse poser 1 h mon bain d’huiles puis je fais deux shampoings. Vient ensuite l’après-shampoing.
Quand j’ai le temps, une fois par mois, je fais un masque protéiné avant mon shampooing pour fortifier mes cheveux.
Et quand j’ai le temps, en théorie plus d’une fois par mois et que je souhaite un instant cocooning, alors je mets un masque après mon shampooing (que je n’associe jamais avec mon masque protéiné mensuel). D’ailleurs j’ai appris il y a peu que l’après-shampoing est à appliquer après avoir appliqué puis rincé un masque quand on souhaite les cumuler !
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C’est quoi ta coiffure pour les jours où tes cheveux sont peu coopératifs ?
2 tresses plaquées que je rejoins en un chignon
C’est quoi ta coiffure pour faire du sport ? Et en profites-tu pour faire des soins spécifiques boostés par la chaleur du corps en pleine activité physique ?
Alors quand j’allais en club de sport, j’en profitais effectivement pour appliquer un bain d’huile (puis 2 tresses ou une couette haute avec bandeau pour limiter le « serrage »), et j’enchaînais la séance de sport avec une séance de sauna pour booster le bain d’huile. Et je rinçais mes cheveux tranquillement le lendemain matin.
Sinon, je suis personnellement contre le fait de se lâcher les cheveux pendant une séance de sport, car cela crée des nœuds. Or, plus on a de nœuds, plus le rituel capillaire sera intense et long a posteriori.
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C’est quoi ta coiffure pour les grandes occasions ?
Cheveux lâchés ou bien cheveux lâchés avec 2 tresses sur le devant de la tête pour avoir un effet « bandeau ».
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C’est quoi le produit qui a révolutionné ta routine ?
Je ne peux pas en citer un seul.
L’après-shampoing Pink Paradise de Les Secrets de Loly m’a sauvé juste avant mon « big chop », car j’avais tellement de nœuds avec mes anciens après-shampoing que je coupais des mèches entières tellement elles étaient emmêlées.
J’adore aujourd’hui sur mes cheveux texturés naturels types 4a la gelée d’hibiscus de Kalia Nature : elle définit vraiment bien, elle est légère, ne laisse pas de traces blanches, elle est parfaite.
Enfin, le soin capillaire nourrissant de Waam, c’est ma crème capillaire au quotidien et après mes shampoings.
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(Par ailleurs, les articles illustrés avec une photo générée par IA font plus d'audience que ceux avec de vraies photos.
- https://www.madmoizelle.com/tous-le...s-la-routine-cheveux-textures-3a-deva-1745591
- https://www.madmoizelle.com/routine...ec-mes-cheveux-au-naturel-tres-boucle-1743273
- https://www.madmoizelle.com/ariane-...de-tips-qui-font-la-difference-photos-1741275
Ce n'est pas pour ça qu'on génère des photos par IA, mais vu que cette question vous donne davantage envie de commenter que le contenu de fond de l'article, je vous partage cette information)