Après une pause de plus d’un an à cause de la situation sanitaire, les Françaises et Français retrouvent avec joie les festivals, qui font leur retour les uns après les autres.
Cette réouverture des festivités n’évoque toutefois pas que de bons souvenirs : les festivals, notamment de musique, sont des lieux où les violences sexuelles encore bien trop courantes.
L’écœurante récurrence des violences sexuelles en festival
Du Hellfest aux Vieilles Charrues, depuis quelques années, les témoignages de femmes harcelées ou agressées sexuellement en festival se multiplient dans les médias, et révèlent ce que nombre d’entre nous savent déjà : les contextes festifs, vantés pour leur bonne ambiance, ne sont pas moins propice aux agressions sexuelles que le reste de l’espace public.
C’est ce dont témoignent les chiffres d’une étude de l’association consentis.info menée en 2018, qui révèlent que 50% des femmes interrogées ont déjà été victimes de violences sexuelles ou se sont senties en insécurité dans un lieu festif. Au cours de cette même étude, 41% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà été sexuellement agressées dans ce contexte.
Un constat glaçant, qui s’accompagne d’un questionnement indispensable : comment faire en sorte que cela cesse ?
Safer, un dispositif pour réduire le harcèlement sexiste et les violences sexuelles
Face à l’ampleur de la question, l’équipe du festival Marsatac, institution marseillaise, s’est associée à l’associations Consentis, au label Act Right, ainsi qu’au Centre d’informations sur les droits des femmes et des familles des Bouches du Rhône pour lancer le dispositif Safer.
Ensemble, ces acteurs engagés pour la sécurité de toutes et de tous en contexte festif ont mis en place un système en plusieurs options permettant « à chacun et chacune de faire la fête dans un espace plus sûr » .
L’idée ? Un dispositif mis à disposition des structures évènementielles, qui fonctionne sur plusieurs plans.
En amont du festival est disponible un site Internet proposant des modules de formation autour du consentement, du harcèlement et des violences sexistes et sexuelles en milieu festif. Cela permet de former du mieux possible des bénévoles, qui feront partie des équipes Safer sur le lieu du festival. Le site se veut être un lieu de « pédagogie et de compréhension » .
Un accompagnement pour rompre l’isolement des victimes
En second lieu, un stand au sein du festival réunira une équipe de bénévoles accompagné d’une personne professionnelle. Ce lieu pourra proposer de la prévention, mais aussi de l’écoute et de l’accompagnement dans un espace réservé.
Enfin, Safer est une application à télécharger avant le festival et à utiliser sur place. Si la personne qui l’utilise est victime ou témoin de violences ou de harcèlement, celle-ci peut la signaler via l’appli, avec un système de géolocalisation. L’équipe Safer viendra alors « désamorcer la situation » , « accompagner et écouter » les victimes, et solliciter la sécurité du festival si besoin.
Grâce à ce schéma qui allie la prévention et l’action, Safer vise à réduire activement les cas de harcèlement et d’agressions sexuelles sur les lieux de festival. Après un premier déploiement au festival Marsatac, les équipes tenteront d’améliorer le projet, au fil des festivals, jusqu’à un déploiement national pour 2022.
Une initiative dont on espère qu’elle permettra à toutes et à tous de profiter de nos prochains festivals de manière un peu plus sereine, et de faire la fête sans avoir peur… en attendant le jour où nous n’en aurons plus besoin !
Crédit photo : Anthony Delanoix / Unsplash
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