Est-ce qu’un homme cisgenre hétérosexuel vous a déjà dit « Non mais moi je suis féministe, je soutiens la cause des femmes, je suis un allié, j’ai lu Mona Chollet, je suis déconstruit » ? Si à première vue ces discours proféministes peuvent redonner foi en l’avenir, ils cachent malheureusement bien souvent une démarche profondément questionnable… Alors concrètement, c’est quoi un profem, et pourquoi leur discours s’avère bien souvent dérangeant, pour ne pas dire une vaste arnaque ?
Concrètement, qui sont les profems et comment débusquer le féminisme performatif des hommes ?
Sous couvert de déconstruction des masculinités, les profems ont tendance à dépolitiser le discours féministe pour servir un intérêt principal : séduire des femmes, si possible militantes.
Des hommes autoproclamés profems peuvent être convaincus qu’afficher un féminisme apparent peut les aider à séduire, mettent tout simplement en place une stratégie de prédation dans le processus de drague. Dire aux femmes ce qu’elles ont envie d’entendre afin de pouvoir coucher avec elles plus facilement. En somme, du féminisme performatif.
Et pour ça, rien de bien compliqué. En effet, si les théories féministes sont aujourd’hui plus populaires et donc plus accessibles, les hommes ont plus de facilité à se les approprier. Et ce, sans pour autant réfléchir en profondeur aux privilèges dont ils jouissent, aux mécanismes patriarcaux qui régissent nos sociétés, et aux biais qui les poussent à entretenir (qu’ils le veuillent ou non) un système construit par et pour eux, dont ils profitent au quotidien. Ils empruntent un élément de langage par-ci, en bannissent un autre par là, et hop, le tour est joué.
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Comment être un homme allié du féminisme ?
Il en va de même pour les hommes se disant « pro-sexe » ou « sex-positive » (ou « sexpo » pour les intimes), pour la libération des femmes et de leurs corps par une sexualité plus libre, ou par une exposition de leur nudité sur Internet par exemple. Il est difficile de ne pas tiquer lorsqu’on entend des hommes défendre bec et ongles quelque chose qui leur sera directement profitable.
Car oui, le nœud du problème, c’est le fait d’envisager ces principes uniquement par le biais de ce qui leur sera profitable et non pas au nom d’une démarche intéressée par l’égalité entre les genres.
Mais alors, quand on est un homme, peut-on vraiment être un bon allié du féminisme, au sein d’une lutte contre le sexisme dans laquelle on est en position de dominant ? Réponse en vidéo, avec l’experte Charlotte Bernard, journaliste et militante féministe.
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Les Commentaires
(Je pense notamment à un ami féministe - qui se revendique comme tel, qui lit des livres, se renseigne. Il est sincèrement féministe, il n'arrête pas de se poser des questions sur ses privilèges en tant que mec, sur la société, ... (au point que des fois ça gave sa conjointe, pourtant féministe) ). On peut supposer aussi qu'avec metoo, ... il y a de plus en plus d'hommes qui s'interrogent sincèrement sur leur rôle, sur le féminisme, et cherchent leur place.
Bref je trouve dommage de jeter le bébé avec l'eau du bain ^^ ça serait un peu comme dire que les mecs qui se revendiquent écolo pour draguer des femmes écolo c'est nul (certes, mais dans le tas il y en a sans doute qui le sont sincèrement et pour qui c'est important??).