Chez un ou une psychologue, la première séance est une étape cruciale de rencontre qui permet à la patiente et au thérapeute de s’appréhender, de se présenter et de définir les besoins. C’est souvent le moment de l’anamnèse, c’est-à-dire un retour sur les antécédents et sur le passé du ou de la patiente.
Qu’est-ce qu’on raconte au psy lors du premier rendez-vous ? Comment se préparer ?
Émilie Garnier, psychologue clinicienne et psychothérapeute explique :
« Au premier rendez-vous, le psychologue accueille la demande du patient, le questionne sur son histoire passée, et l’oriente en fonction de ses préoccupations et de ses attentes.
Cette première consultation a pour but de faire émerger une demande, soit l’objectif du suivi pour le patient, et d’envisager avec la psychologue le type de suivi (ou de thérapie) qui serait le plus adapté.
Le psychologue va guider le patient pour l’amener à faire un point sur son évolution, retracer son parcours personnel, familial, sentimental et professionnel, afin d’envisager comment l’accompagner au mieux face aux difficultés qu’il rencontre. »
Pour elle, la première séance permet au patient ou à la patiente de poser toutes les questions qui le/la préoccupent.
« Il n’y a jamais de “bonne” ou de “mauvaise” question. Le jugement de valeur n’existe pas dans un suivi psychologique. »
D’après Karen Demange, psychologue spécialisée en troubles alimentaires, la thérapie doit être basée sur un climat de confiance : « le ou la patiente doit se sentir accueillie sans jugement et avoir le sentiment d’être accompagnée dans sa démarche de mieux-être. »
Poser des questions avant même la première séance
Pour la psychologue Karen Demange, avant même de réfléchir à ce que vous allez dire lors du premier rendez-vous, vous pouvez surtout poser des questions à votre futur thérapeute en amont.
Le but ? Ne pas avoir de mauvaises surprises le jour venu. Il serait dommage de tomber des nues, une fois assise sur le sofa du psy, face aux tarifs de la consultation ou de mettre les pieds dans un cabinet dont la spécialisation ou la méthode ne correspond pas à vos attentes !
Vous pouvez, par exemple, contacter votre futur psychologue par téléphone ou email et lui poser des questions d’ordre pratiques : quels tarifs pratiquez-vous ? Combien de temps dure une séance ? Dois-je me faire recommander/orienter par un médecin ? Les séances sont-elles remboursées ? Ou encore : quelles sont vos spécialisations ?
Cela peut aussi être l’occasion de savoir si votre futur psy est informé ou déconstruit sur des questions/problématiques qui vous concernent (pour ça, ça peut aussi être une bonne idée de consulter les avis sur Internet).
S’interroger sur le cadre de la thérapie
Dans l’idéal, vous devez vous poser toutes les questions qui vous trottent dans la tête pour établir un lien de confiance avec votre psychologue et savoir si vous êtes bien en adéquation avec sa façon de travailler.
Entre autres, Karen Demange recommande de poser les questions suivantes :
- À quelle fréquence doit-on se voir ?
- Combien de temps dure une thérapie en général ? (La réponse est souvent difficile à déterminer, ne soyez pas étonnée !)
- Pouvez-vous traiter « n’importe quelle pathologie », ou juste la mienne ?
Vous pouvez poser tout un tas de questions à votre psy ! Bien souvent, le but de ces questions est de vous rassurer. Karen Demange explique :
« La réponse typique que formulerait un psy à la plupart des questions ouvertes, c’est : “Pourquoi me posez-vous cette question ? Qu’attendez-vous de la réponse ?”
Oui, c’est le genre de phrase un peu clichée ! Le but n’est pas de jouer ou de ne pas répondre à la question, mais de comprendre ce qui se cache derrière : un besoin d’être rassuré, de savoir si le psy garde le secret professionnel, de savoir si on est seul au monde à avoir ce souci… »
Est-ce que je peux négocier le prix de la consultation ?
Il arrive à certains ou certains psychologues de proposer des tarifs réduits selon la situation financière de leurs patients et patientes, mais cela dépend de la volonté de chaque praticien. Certains thérapeutes proposent même des tarifs pour les étudiants. Karen Demange détaille :
« Il arrive aussi de diminuer le tarif en cours de la thérapie quand les moyens du patient ont changé et que le tarif ne permet plus un suivi régulier. Le thérapeute peut décider de diminuer le tarif de la consultation afin de pouvoir garantir la continuité du suivi. »
Faites part de vos attentes
Pendant les séances, et particulièrement la première, le ou la psychologue va elle aussi vous poser des questions pour savoir où vous vous situez. S’il n’y a pas de questionnaire pré-établi, votre psy va vouloir en apprendre davantage sur vous et sur vos besoins. Il ou elle pourra ainsi vous demander :
- En quoi puis-je vous aider ?
- Pourquoi avez-vous décidé de consulter ?
- Qu’attendez-vous d’un suivi psychologique ?
Pour Karen Demange, c’est avant tout au thérapeute de s’adapter au patient et non l’inverse. Pas de panique, donc ! Et si le psy guide la séance, n’hésitez pas à lui faire part de vos attentes personnelles. La psychologue précise :
« Je demande toujours à mes patients quelles sont leurs attentes afin de pouvoir répondre au mieux à leur demande. C’est quelque chose que nous réfléchissons ensemble au cours de la première séance, notamment, pour vérifier que nous sommes sur la même longueur d’ondes. »
Parlez de vos doutes et de vos craintes
« Le vécu du patient et sa subjectivité sont au centre du travail afin de lui permettre de mieux se comprendre et d’accéder à un meilleur épanouissement personnel », explique Émilie Garnier.
Par conséquent, si quelque chose ne vous convient pas ou vous chiffonne : exprimez-le ! Et si le faire en face-à-face vous intimide, passez par l’email avant votre première séance. Taire une crainte concernant la thérapie ou vis-à-vis de votre propre vécu ne jouera pas en votre faveur.
Si toutefois vous ne vous sentez pas encore assez en confiance pour le faire dès le premier rendez-vous, attendez un peu de mieux connaître votre thérapeute, les choses seront peut-être plus simples à exprimer avec le temps. Et si vous ne vous sentez toujours pas à l’aise au bout de plusieurs séances, peut-être que votre psy ne vous convient pas et qu’il est temps d’en changer ?
Peut-on poser des questions personnelles à son psy ?
« Comment allez-vous aujourd’hui ? Depuis combien de temps êtes-vous psychologue ? Quels sont vos diplômes ? À quelle fac êtes-vous allé ? Avez-vous des enfants ? »
Que ce soit par pure curiosité ou pour vous mettre en confiance, vous vous demandez si vous pouvez poser ce genre de questions à votre psy ? Pour Karen Demange, normalement il est convenu que non. Vous pouvez quand même essayer, et peut-être qu’il ou elle vous répondra ! Elle détaille :
« Cela dépendra bien entendu de la question, mais aussi du fait qu’on est là pour parler du patient et non du thérapeute.
Encore une fois le psychologue peut reformuler en demandant pourquoi vous posez cette question tout comme il peut y répondre. Parfois, le ou la psy peut parler de lui ou d’elle-même pour donner un exemple, un chemin.
Mais le thérapeute doit toujours garder à l’esprit que c’est lui la personne qui est là pour aider autrui et non l’inverse. »
Au final, vous pouvez poser toutes les questions que vous voulez lors de votre premier rendez-vous, le/la psychologue est libre d’y répondre… ou pas !
À lire aussi : Que pense-t-on des psychologues ?
Crédits photos : SHVETS production (Pexels)
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