Article initialement publié en août 2019
Ça veut dire quoi, « être adulte » ?
Grande question que je me poserai probablement toute ma vie, sauf si un jour je reçois ma lettre de Poudlard mon certificat de grande personne.
En tout cas, je sais que pendant longtemps, « être adulte » et notamment être une femme adulte, ça passait pour moi par l’apparence, le maquillage… et les fringues. Mais j’ai réussi à me détacher de cette idée !
Les vêtements « de femme » inconfortables
Au fil des années, j’ai beaucoup changé de look. Cheveux ultra-courts, crinière verte ou rose, carré bleu, shorts imprimés, casquettes à l’envers… je me suis bien amusée !
Sous vos yeux ébahis : une femme adulte
Mais mon parcours sur les sentiers tortueux de la mode n’a pas toujours été fait de gros pulls moelleux et de jeans trop grands.
J’ai aussi expérimenté tout un tas de vêtements que j’imaginais « devoir » posséder et porter pour signifier au monde que ça y est, j’étais « une grande personne ».
J’ai eu mal aux pieds, aux côtes, aux mollets, aux seins. J’ai eu le ventre compressé, j’ai sué, j’ai pesté. Alors j’ai décidé de me libérer.
Voici les vêtements « de femme adulte » que je ne veux plus jamais porter.
Les talons, je n’en mettrai plus
Sacro-saint symbole de féminité, et pièce la plus haïe de mon placard à chaussures : le talon.
J’avais tout juste 20 piges quand j’ai acquis ma première paire d’escarpins, toute fiérote dans les allées du centre commercial et enthousiaste à l’idée d’être enfin une femme, une vraie.
N’écoutant que mon courage et mon absence de réflexion, j’ai enfilé mes talons neufs le soir même, pour crapahuter sur les pavés et faire la fête… Grave erreur.
Bien sûr, marcher avec des talons, ça s’apprend. À force de pansements anti-ampoules et d’exercice, j’ai à peu près appris à maîtriser l’engin sans avoir l’air d’un héron sous MDMA.
Mais je n’ai jamais aimé ça, jamais été à l’aise.
J’ai toujours fini par avoir la plante des pieds qui souffrait le martyre, les orteils compressés, le dos de traviole, les genoux faiblards. Les talons, pour moi, ça ne sera jamais confortable.
Alors j’ai décidé de dire merde. Merde à ce « passage obligé » arbitraire quand il s’agit d’être habillée « chic » ou de « faire professionnelle ».
Du haut de mon mètre 58, je navigue sur du plat, bien dans mes baskets et mes Doc comme dans les petites chaussures que je mets aux mariages et aux enterrements (il paraît que les Adidas Game of Thrones, ça passe moyen au cimetière).
Je n’aurai jamais la démarche chaloupée d’une femme sensuelle perchée sur ses Louboutin, mais je n’ai pas eu d’ampoule depuis 2015… et ça, ça n’a pas de prix !
La lingerie sexy, ce n’est pas pour moi
Les fans de Laisse-moi kiffer m’ont entendue chanter les louanges de « la lingerie de tchoin » que j’ai récemment achetée, et seront donc peut-être surprises par cette sous-partie.
J’ai en effet acquis des soutiens-gorges à lanière, culottes semi-transparentes et autres dessous échancrés qui font tourner la tête de mon mec en plus de m’aider à me sentir bonne sous mes t-shirts à messages.
Panda bourré et dentelle noire, mon style à moi
Mais je pense que
niveau lingerie sexy, je m’arrêterai dorénavant à associer culotte et soutien-gorge, ce sera déjà bien.
J’ai essayé le reste des froufroutances, les corsets qui serrent les côtes, les bodys en dentelle qui remontent mes seins jusque sous mon menton, les strings qui disparaissent entre mes fesses.
J’ai testé les porte-jarretelles que je mets 18 min à boucler (j’ai deux mains gauches) et les bas autocollants qui se cassent la gueule après 12 pas.
J’ai testé les tenues affriolantes avec tellement de lanières, de nœuds et de plumes que je ne savais plus si j’étais une femme ou un paquet-cadeau.
J’ai même testé la culotte fendue !
Éloignez les enfants
Au final, ces dessous considérés comme sexy ne m’ont jamais permis de me sentir à l’aise, désirable et sensuelle : j’avais plutôt l’impression d’être une paupiette de veau.
Et du côté de mes partenaires, ça n’a pas non plus été la folie. Au-delà de la surprise visuelle, la plupart d’entre eux avaient plus hâte de me déballer qu’autre chose !
Alors je dis oui aux culottes en coton, on ajoute une broderie par-ci par-là pour faire joli, et c’est bien suffisant ! La vie est trop courte pour enfiler des bas résilles.
Les chemises, ça ne me va pas
J’ai longtemps associé « tenue professionnelle » au sacro-saint trio « tailleur, chemise, talons ». L’équivalent féminin du look pingouin de ces messieurs, quoi.
N’ayant pas choisi une carrière qui me menait vers les tours de la Défense, je me suis vite rendue compte que j’allais pouvoir faire l’impasse sur l’uniforme, mais j’ai quand même essayé de m’habiller « pro »… et de porter des chemises.
Alors, premier point : je fais du 110C.
Y a-t-il beaucoup de chemises adaptées aux grosses poitrines ? NON.
Vivais-je dans la peur de faire une Clark Kent et de voir sauter mes boutons ? OUI.
Au-delà de cette considération matérielle, je suis forcée d’admettre que je n’ai JAMAIS réussi à être à l’aise en chemise. Tout me semble trop rigide, trop cousu, trop long ou trop court, trop large ou trop serré, bref…
J’ai arrêté d’essayer.
Les rares fois où je dois step up en matière de look, soit j’enfile une robe (AVEC DES POCHES), soit je passe une petite blouse légère et fluide qui ne me donne pas l’impression d’être engoncée et déguisée.
Voilà trois vêtements que portent « les femmes, les vraies »… et que je n’enfilerai plus jamais ! Car au final, être adulte, c’est aussi faire ses propres choix et envoyer valser les conventions sociales qui ne nous conviennent pas !
Et toi, à quelle fringue as-tu dit adios ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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