Il y a des choses comme ça qu’on ne tolère pas, qu’on n’a jamais tolérées, et pour lesquelles on refuse de faire le moindre effort de rationalisation. Des choses qui vous dégoûtent au-delà de tout raisonnement possible, qui vous crispent et vous font bien souvent passer soit pour une tarée, soit pour une grosse maniaque psychorigide à la limite de la tyrannie.
Voici quatre des choses qui me rendent dingue et me filent la nausée rien que d’y penser.
Le fond des lacs, étangs ou de la mer (quand ce n’est pas du sable)
Déjà que les fonds marins, de manière générale, ça me rassure pas des masses (et vu les poissons monstrueux qui y vivent, j’ai de bonnes raisons), mais quand en plus il faut que mes pieds entrent en contact avec un sol de consistance plutôt vague, c’est la panique absolue.
Quand y a du sable, encore, j’peux gérer. Mais quand le fond n’est constitué que d’un amas d’algues, de vase, et de trucs bizarres et indéfinissables dans lesquels tes pieds s’enfoncent, a priori sans jamais entrer en contact avec quelque chose de solide et rassurant, comptez sur moi pour foutre le camp (à toute vitesse et en hurlant comme un veau qu’on égorge, forcément).
Parce que pour moi, « grande étendues d’eau » signifie forcément « présence de créatures dangereuses, féroces et franchement dégueulasses », et sol vaseux signifie donc « ATTENTION, ILS SONT TOUS SOUS TES PIEDS ET SI TU LES ENLÈVES PAS TOUT DE SUITE TU VAS TE FAIRE ENTRAÎNER AU FOND ET MOURIR DANS D’ATROCES SOUFFRANCES ».
Il y a peu de sensations aussi désagréables au monde que celle d’enfoncer son pied dans ce genre de mélange mi-chaud mi-froid, ni vraiment solide ni vraiment mou, souvent grumeleux et qui nous pousse à hurler « Y A UN TRUC QU’A BOUGÉ, SI SI, J’TE JURE, J’L’AI SENTI » toutes les trois minutes en moyenne.
Et n’essayez pas de me faire croire qu’il ne s’agit pas d’un vaste piège à loup à l’échelle humaine, qui se referme assez régulièrement sur des nageurs naïfs et isolés, qu’on pleure ensuite en parlant de leur « disparition en mer », de leur « noyade » ou je sais pas quelle connerie. C’est l’armée de Cthulhu qui lui a chopé la cheville, ET C’EST TOUT.
Un jour je ferai exploser la vérité. Un jour. Quand j’aurai plus peur des représailles de la part des ces immondes créatures (donc jamais en fait, oui, c’est ça).
Les enfants qui mangent
Alors je sais, ça commence à faire un peu réchauffé le discours « Aaah, bâââh, les enfants c’est dégueulââââsse, c’est plein de germes et ça bave et c’est con comme un balai, beuuuh, j’préfère les chats ». MAIS.
Si j’puis m’permettre un écart, avouons quand même qu’un enfant qui mange, c’est assez CRADO dans le genre. Venez pas me faire croire que c’est au moment du déjeuner qu’un enfant atteint son pic de « Ouhlalakilétrognonjlemangeraibientoutcruhihihiiiii » : ce n’est pas POSSIBLE.
Un enfant qui mange, c’est Jackson Pollock qui peint sous crystal meth. Ils s’en mettent absolument PARTOUT, du menton jusqu’au front en passant par les cheveux et le nombril et probablement la plante des pieds — sans oublier le sol de la cuisine, le dossier de la chaise, les poignées de porte, le canapé, bref, une fois que l’enfant est couvert d’une substance quelconque, vous pouvez être sûres que ça va se propager à la vitesse d’une MST sur les plages d’Ibiza.
Le pire restant quand même la consommation de n’importe quel produit alimentaire chocolaté. Glace, crème dessert, gâteau, barre chocolatée, peu importe : à partir du moment où il y a du chocolat dans la composition du produit, c’est l’apocalypse assurée
. Et comme il n’y a rien de pire au monde que l’odeur de la bave d’enfant mélangée à celle du chocolat, les gosses deviennent de véritables armes de destruction massive pour les gens dans mon genre.
Si un jour je vous fais chier et que vous souhaitez vous débarrasser de moi à tout prix, attrapez un enfant au visage couvert de chocolat, et vous me verrez déguerpir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Le jus de yaourt
En théorie, je ne suis pas contre les yaourts. Leur existence ne me pose aucun problème et je prends même plaisir à en déguster un de temps en temps. En théorie.
Mais en pratique, à chaque fois que je retire l’opercule d’un yaourt, la vie me rappelle pourquoi j’ai tendance à les éviter grâce à la présence de l’inévitable jus de yaourt. Il s’agit de cette petite rivière de liquide laiteux et translucide qui recouvre chacun de tes délicieux yaourts et que tu es obligée de vider dans l’évier, ce qui mène immanquablement à la dégringolade du moitié de ton pot directement dans la pile d’assiettes sales, parce que la vie n’est qu’une chienne.
Et même si tous les parents du monde s’acharnent à nous répéter que ce n’est rien, que c’est parfaitement comestible et que « ça va pas te tuer, bon sang, tu vas pas nous faire le même sketch à chaque dîner, ça commence à devenir lassant », il est évidemment hors de question que ce liquide atteigne notre orifice buccal.
Pour moi, c’est bien simple, ce n’est rien de moins que de la transpiration de yaourt, des sécrétions proches de celles qu’on peut expulser à longueur de journée et qu’on ne verse généralement pas dans le dessert des gens parce qu’on est à peu près civilisés.
Mais les yaourts s’en branlent, ils prennent un plaisir sadique à nous faire avaler leur substance, génération après génération, sous prétexte que c’est parfaitement naturel et inévitable et que oui, bon, au pire tu vides ça dans l’évier ou tu mélanges mais ça vaaa, ça va pas te tuer.
Mais ça me rassure pas des masses, ce « ça va pas te tuer ». Parce que le jour où ma bouche entrera en contact avec du jus de yaourt, j’espère bien ne pas y survivre, pour ne pas avoir à porter ce lourd traumatisme sur mes épaules toutes ma vie, merci bien.
Respirer l’haleine des gens
Scoop : on pue tous de la gueule. TOUS. Peut-être pas constamment (sauf pour certaines personnes qui ont probablement un cimetière d’animaux calé entre les amygdales, mais ce n’est bien heureusement pas le cas de la majorité des gens), mais il nous arrive tous d’avoir une haleine de charogne. Même si on a une très bonne hygiène de vie, même si on ne fume pas, qu’on ne boit jamais de café et qu’on se drogue à la chlorophylle, il arrive toujours qu’on refoule du bec.
C’est pas bien grave, ça ne dure jamais bien longtemps, mais ça arrive. Et parfois, ça nous tombe dessus quand on est forcé d’interagir avec nos congénères. Dans ces moments là, deux solutions :
- On a un moyen rapide et efficace de régler ça sous la main — chewing-gum, Tic-Tac, brosse à dents ou aliment neutre qui régulera rapidement notre odeur de camion poubelle.
- On a rien de tout ça et on trouve des techniques pour parler dans notre barbe, ne pas parler directement en face des gens, ou parler à travers sa main, un prospectus, une feuille morte ou un bulletin de salaire.
Du moment qu’on en a conscience, y a toujours moyen d’y remédier et de minimiser les dégâts. Pour peu qu’on se trouve avec une personne de confiance, on peut aussi lâcher un « putain je pue de la gueule c’est chaud, désolée », ce qui a pour effet de détendre l’atmosphère ou de s’assurer que notre interlocuteur ne s’approchera pas de trop près pour s’éviter une confrontation désagréable avec notre puanteur.
Mais parfois, les gens n’en ont pas conscience, et viennent vous faire des petites confidences tout près des naseaux, sans la moindre considération pour votre confort, en accentuant bien chaque voyelle pour vous envoyer un souffle fermenté en plein dans la tronche.
Et parfois, ça provient de quelqu’un à qui vous ne parliez même pas, que vous ne connaissez ni d’Ève ni d’Adam, mais qui restera à jamais gravé dans votre esprit comme « l’enfoiré-e qui vous a craché sa refoulance dans la gueule ». C’est ce qui arrive assez régulièrement dans les métros ou bus bondés, quand quelqu’un bâille sans se couvrir la bouche, en expirant bien fort tout près de votre visage.
Vous sentez alors un souffle chaud vous caresser les pommettes, puis chatouiller vos narines, et si vous avez le malheur d’inspirer pile à ce moment là, vous pourrez apprécier la fragrance toute personnelle de cet-te inconnu-e qui vient vraisemblablement de se lever après trois jours de cuite et d’une alimentation douteuse. Et comme je suis pas trop branchée « contacts rapprochés forcés » à la base, atteindre un tel niveau d’intimité avec un-e parfait-e inconnu-e malodorant-e, ça me rend complètement malade.
Et c’est dans ces moments là que je me réjouis d’être freelance, sans enfants, responsable de ma propre alimentation ET de vivre dans une ville éloignée de tout lac, étang ou rivière vaseuse.
Et vous, quels sont les petits trucs anodins qui vous dégoûtent profondément et vous font perdre tout sens commun ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
- le "jus" de yaourt
-les pieds(et surtout si les ongles sont longs, beurk)
-les gens qui se collent à toi pour te dire bonjour (et même en faisant un petit calin des fois --->Ceci est mon corps,Dégage ! haha(sauf si c'est ma famille,mon copain et des amis très proches))
-les gens qui mangent la bouche ouverte (oui oui,on peut bouger la mâchoire tout en laissant ses lèvres collées, ça marche !)
-le "jus" de la balayette des toilettes
- boire l'eau du robinet le matin au réveil (y'a que le lait qui passe)
-les biscuits ramollis à cause de l'emballage mal refermé
-la vaisselle qui est là depuis méga longtemps avec des trucs bizarres au fond de l'eau ><'
-(attention interdit aux moins de 18 ans le sperm (les seules fois ou j'ai essayé d'avaler j'ai cru que j'allais vomir, je crois qu'il n'éxiste rien qui ai un goût aussi ignoble :zizi
Voilà je crois bien que c'est tout (c'est déjà pas mal !^^)