L’Oréal, LVMH, Natura & Co, Henkel et Unilever veulent rendre limpide l’impact écologique des cosmétiques. Mais peut-on être juge et partie sur un sujet aussi sensible ?
Vous faites gaffe au nutri-score qui s’affiche sur les packagings de produits alimentaires, les classant des lettres A à E afin de donner un indice de leur valeur nutritionnelle ? Eh bien un système semblable pourrait bientôt être mis en place pour simplifier les choses côté beauté également — d’un point de vue écologique, principalement.
L’Oréal, LVMH, Natura & Co, Henkel et Unilever veulent informer sur l’impact écologique des cosmétiques
Les groupes français L’Oréal et LVMH (Sephora, Fenty Beauty by Rihanna, Guerlain, Christian Dior Beauté), le brésilien Natura & Co (Natura Brasil), l’allemand Henkel (Schwarzkopf, Diadermine, Fa) et l’anglo-néerlandais Unilever (Dove, Monsavon, Rexona, Signal, Timotei) s’unissent autour d’une initiative.
Ensemble, ils veulent développer un dispositif au service des consommateurs : rendre plus facile à comprendre l’impact écologique des cosmétiques — du sourcing des ingrédients à la biodégradabilité de la formule, en passant par les packagings, comme vient de le souligner le média Fashion Network.
Puisqu’il s’agit de poids lourds du secteur, ils pourraient donner le ton à l’ensemble de l’industrie, qu’ils appellent d’ailleurs à contribuer au développement de cet éco-score qui se prépare en « open source » : tout le monde ou presque peut y participer.
Des auditeurs indépendants pour garantir la fiabilité de ce futur éco-score cosmétique
Comme le souligne le communiqué de presse autour de cette initiative, ce développement se fait avec l’aide du cabinet de conseils en durabilité Quantis afin de garantir une approche robuste et scientifique : « la méthodologie, les bases de données et l’outil de ce système seront vérifiés par des auditeurs indépendants ».
Ce consortium composé de L’Oréal, LVMH, Natura & Co, Henkel et Unilever s’appuie également sur la méthode scientifique proposée par l’Union européenne en la matière, la Product Environmental Footprint.
Cette démarche donnera naissance à une banque de données commune sur l’impact environnemental d’ingrédients, de formulations, d’emballages, ce qui peut être une mine d’or d’informations pour mieux produire et choisir les cosmétiques de demain.
A-t-on vraiment envie de marques surpuissantes juges et parties ?
Seulement, le fait que cette initiative viennent de groupes aussi puissants de l’industrie pose notamment l’épineuse question du conflit d’intérêt, puisqu’ils se trouvent dans une position de juge et partie, même s’ils comptent faire appel à des cabinets indépendants.
Cet éco-score pourrait faire de l’ombre à d’autres systèmes d’évaluation et de labellisation, émanant d’associations par exemple… Une fois cet éco-score rendu bien visible sur l’emballage de cosmétiques, aura-t-on encore le réflexe de creuser plus loin pour chercher un éventuel logo Peta, Cruelty Free, Eco-cert, Nature & Progrès, ou encore One Voice ? Les applis comme Yuka ont peut-être aussi les chocottes.
Cette annonce est le signe de temps qui changent, mais ne doit donc pas nous faire oublier toute prudence !
À lire aussi : La fin des produits « pour lui » ? Pourquoi le futur de la beauté sera non-genré
Crédit photo de Une : Karolina Grabowska / Pexels
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Ben écoutez, je trouve ça simplement scandaleux. C'est scandaleux qu'il se substituent à une autorité indépendante en fait.