Brandon Stanton travaille toujours sur son projet Humans of New York (ou HONY), qu’il a commencé en 2010 après son licenciement. Il part à la rencontre des habitants de la ville et réalise leur portrait en les laissant parler d’eux, de leurs passions, de ce qui fait que leur vie ne ressemble à aucune autre. Tout l’intérêt du projet, c’est qu’on voit à quel point cette immense cité regorge de personnalités différentes et fascinantes.
Le dernier portrait disponible (et le premier en vidéo) est celui de Shirley, une dame centenaire qui parle de Moe, son époux décédé. Elle évoque leur rencontre et leur longue vie côte à côte.
Et ce témoignage repéré par Jezebel est tellement beau et touchant qu’il fout des étoiles dans le ventre et de l’eau dans les yeux. Y a pas grand-chose de plus émouvant, au fond, que de voir des personnes âgées s’aimer encore après des décennies passées ensemble, et rien de plus triste que de constater qu’un membre du couple reste seul après le décès de sa moitié.
Brandon et Shirley ont passé l’après-midi ensemble dans l’appartement de cette dernière et ils ont parlé de Moe, et de Moe-et-Shirley entre deux petites blagues et digressions. Prépare-toi, moi j’ai commencé à chouiner en voyant le mug mignon :
http://www.youtube.com/watch?v=c8TjO2FGnao
« Je suis allée à la soirée de Vera et elle m’a présenté ce jeune homme. J’ai chanté ma chanson française. On a passé un bon moment ensemble et puis vers minuit, on était sur ce canapé – qui est en bazar. On ne s’est pas dit qu’on allait se marier, on le savait, tout simplement. C’était la rencontre de deux âmes.
Qu’est-ce qui est arrivé à cette plante ? Mon Dieu !
C’était un très bon danseur. Nous allions souvent au New Yorker, et puis on y dansait simplement, pas comme les danses d’aujourd’hui, héhé, mais on dansait et il avait un très bon sens du rythme et c’était toujours agréable d’avoir ses mains autour de moi.
(Eh, qu’est-ce que c’est ça ? Qu’est-ce qu’il s’est passé là-bas ?)
On était mariés depuis 3 ans quand il a reçu une invitation du président pour être docteur à la guerre. J’ai un tas de choses là attendez une minute. Je lui ai envoyé ces photos après mon trente-et-unième anniversaire alors qu’il était de l’autre côté de la mer. Il nous a dessiné lui et moi. Ça c’est une de ses lettres, ça commence par :
« Les bateaux viennent, et les bateaux partent, mais je reste là, à penser à toi, à me demander quand je pourrais être à nouveau avec mon petit ange. »
Il a été malade pendant un an, je crois. J’ai compris qu’il était mourant. La force l’abandonnait, et j’ai dit « Moe, qu’est-ce que je vais faire sans toi ? ». Il a réuni toute l’énergie qu’il pouvait avoir et il a dit « Prends l’amour que tu as pour moi, et répands-le tout autour : quand l’amour se répand, alors on découvre la beauté ».
[Elle continue de lire une de ses lettres : ]
« Et les nuits sont froides sans toi, et le monde est rempli d’angoisse, de ma solitude et les étoiles me rejoignent dans la souffrance. Et je me languis de toi, de te tenir à nouveau dans mes bras, de t’enlacer et de t’embrasser. Je t’aime. »
Foi en l’humanité (et en l’amour) restaurée, tout ça tout ça. Je sais pas vous, mais moi je vais moucher mes émotions et mon affection soudaine et profonde pour ce couple parfait pendant deux ou trois jours. Au moins.
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Les Commentaires
C'est quelque chose que je n'ai pas compris ... et je trouverai ça encore plus triste (et plus beau) s'il était mort il y a 60 ans et qu'elle avait encore des larmes dans les yeux en en parlant aujourd'hui