Beaucoup ont connu cette soirée à laquelle un•e pote nous invite, où on ne connaîtra pas grand monde et pour laquelle il faudra surmonter la flemme titanesque qui nous cloue dans le canapé avec une tablette de chocolat (au lait) (et noisettes entières). La mienne se déroulait il y a presque deux ans, un soir pluvieux d’août, à l’autre bout de Paris. Pour l’anniversaire de mon amie, j’ai bravé le déluge et ma paralysie momentanée.
Je suis arrivée à une petite fête intimiste dans un jardin, où je connaissais 20% des invité•e•s. D’humeur sociable – pour une fois – je tape la discut’ au jeune homme à ma droite, qui ne pouvait pas être un mauvais bougre puisqu’il avait apporté de la vodka aux Schtroumpfs faite maison. Les shots aidant, on a vite sympathisé…
Fraîchement diplômé, il profitait de son été avec ses potes ici présents et sa copine. Cette information étant donnée, la conversation a suivi son cours et il m’a posé des questions sur ma vie : à l’aise dans mes études, bien entourée, j’étais franchement plutôt heureuse. Mais on en est vite venus au sujet qui fâche, ma vie amoureuse.
« On s’en fout des mecs, wouhouuuuuuuu ! »
À lire aussi : 15 excellentes raisons d’aimer le célibat, cet état supérieur
« Et pourquoi t’es célibataire ? »
Célibataire depuis approximativement toujours, je lui explique mollement que j’ai eu quelques histoires furtives récemment, rien de bien fou. Ce qui le pousse à me poser la question à un million d’euros : « et pourquoi t’es célibataire ? ». Bah, euh, j’en sais rien moi, parce que Hugh Grant habite loin de chez moi ?
La vraie réponse, ou en tout cas celle qui résonnait dans ma tête à ce moment de la soirée, c’était plutôt un manque cruel de confiance en moi et en les autres. Une grande facilité à sympathiser mais beaucoup de mal à draguer, du moins selon les codes « féminins » que j’avais intégrés, et donc une tendance maladive à me « friendzoner » moi-même. Bref, un problème de méthode sûrement.
Sa réponse a été celle que toutes mes copines me rabâchaient depuis des années. Mais bizarrement, venant de la bouche d’un mec un peu plus vieux que moi, beau gosse (faut le dire), heureux en couple mais qui n’a pas non plus été victime du coup-de-foudre-de-lycée-qui-est-toujours-aussi-fort-et-mignon-depuis-sept-ans-quatre-mois-et-six-heures, ça a pris un tout autre sens.
Lui-même n’avait pas toujours eu quelqu’un, avait galéré à trouver une fille qui lui correspondait et avec qui il avait envie de démarrer quelque chose de sérieux. Un jour, il avait été dans ma situation et avait peut-être connu cette impression que j’avais à l’époque : celle d’être coincé•e, de ne pas savoir comment faire, d’être incapable d’aller de l’avant et de changer les choses.
« Attends Meg, avec un brushing pareil, tu vas tous les faire craquer ! »
La prise de conscience
Du coup, quand il m’a dit que c’était quand on s’y attendait le moins que ça nous tombait sur la gueule, que changer pour quelqu’un n’est pas une solution, que ne pas savoir draguer ou minauder n’est pas une fatalité, je l’ai cru. J’ai arrêté de penser que c’était de ma faute, que je m’y prenais mal, que je devais faire comme mes copines qui étaient en couple.
J’ai enlevé de ma tête l’idée qu’il était impossible d’être heureuse sans avoir quelqu’un (prends ça dans tes dents Ted Mosby) et que ma vie ne devait être qu’une quête sans fin et sans véritable but. J’ai pris conscience du fait que l’amour c’était du timing et de l’alchimie (merci pour la formule Ted Mosby), un truc qui vient comme ça, tout seul, sans crier gare. J’ai arrêté de m’en faire.
Et grand bien m’en a pris car quelques mois plus tard, j’ai rencontré un garçon, dans un bar à bières (2/10 sur l’échelle du sexy), recouverte de farine, en jogging (3/10), après une aprèm passée à faire des gâteaux (« ah du coup là ça change tout, t’en as ramené ? »). J’avais bravé la même flemme de sortir que quelques mois auparavant, il semblerait qu’elle me porte chance celle-ci !
Ce soir-là, je n’ai pas minaudé, je ne l’ai même pas dragué et je n’ai pas fait semblant d’être plus drôle, intelligente, féminine ou charmante que je ne le suis. Et pourtant ça a marché : ça m’est tombé dessus quand je ne m’y attendais pas.
Ce jeune homme ne m’a pas mis la bague au doigt. Pas de problème, j’attends le prochain : je fais confiance au destin, au timing et à l’alchimie, mais surtout… à celui qui m’a redonné la foi (j’ai dans le cœur cette force qui guide mes pas) !
À lire aussi : Celui qui… m’a prouvé que c’était possible
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Je plussoie complètement !
Cela fait un que je suis célibataire, après une histoire de 5 ans. Eh ben je le vis tellement bien !! Je termine mes études qui me prennent énormément de temps, du coup n'avoir de compte à rendre à personne, ça m'arrange bien .Je serais libre d'aller où bon me semble une fois diplômée, car pas d'attaches. J'ai le droit de mater qui je veux et de coucher avec si ça me dit. Bref, je suis libre comme l'air et complètement égoïste. Eh bien j'assume complètement, et surtout ça me plait !
Alors zut aux injonctions qui veulent qu'on soit tous fait pour vivre à 2. Moi je crois qu'on ne peut être vraiment heureux dans une relation que si on peut être heureux seul avec soi-même.