En novembre 2006, j’ai rencontré l’homme de ma vie. Tout allait pour le mieux jusqu’à une fameuse nuit.
L’histoire était jolie. J’en venais à me dire que je risquais de ne plus avoir d’histoire "Celui qui" à vous conter. Un petit detail était apparu qui m’avait fait sourire : le jeune homme parlait la nuit. Rien de bien compréhensible ni d’inavouable, mais son cerveau semblait s’agiter sur le coup des quatre heures du matin, et il lui arrivait de se lever, de me réveiller, de se recoucher, et il n’en avait absolument aucun souvenir au lever.
Ceci ne le rendait que plus attendrissant, et les yeux remplis de tendresse, je le regardais faire ses promenades nocturnes, m’amusais à voir ce qu’il répondait dans son sommeil. Je jouais à la fille totalement amoureuse qui parvient à transformer chaque défaut en un acte mignon.
Tout se passait donc pour le mieux, et puis un début de malaise a commencé à s’installer. Nos relations pieutesques n’étaient plus aussi bonnes et épanouies qu’au début, il repoussait nos rendez-vous. "Non, pas ce soir, j’ai du travail, j’ai besoin de dormir".
Bien sûr, comme le dirait Jeanne Cherhal, "Si tu me suis, je te fuis, tu me fuis, je te suis". A partir de ce moment-là, je me dis "ca y est, c’est la faille, qu’est-ce qui se passe ? Je dois trouver ce qui se passe". Donc je fais tout pour passer de plus en plus de temps avec mon jeune homme de plus en plus mystérieux, donc attirant… Ainsi s’installe un cercle vicieux, où je comprends que j’en demande beaucoup, mais je ne peux m’en empêcher, je dois le voir toujours plus, l’embrasser toujours plus, et tenter de le combler toujours plus…
Jusqu’au soir où, malgré mes efforts, nos ébats avaient clairement été vraiment décevants. Encore plus décevants que les nuits d’avant, sans comparaison possible avec ces débuts dignes de contes de fées. Je m’endormis néanmoins, tentant de me rassurer en me disant que ce n’était qu’une mauvaise passe, et que le lendemain, tout irait forcément mieux. Qu’il devait être fatigué, et puis, il me l’a dit, je n’y suis pour rien, donc je m’endors, contrariée mais je tente de me rassurer.
Pendant la nuit, comme souvent avec lui, je suis réveillée à quatre heures du matin. Mais là, Monsieur ne s’était pas mis à parler, ni meme ne s’était levé… Monsieur s’était mis à… se *BIIIIP* ! Alors que deux heures auparavant, il n’avait pu finir le travail, il était là, "endormi", à s’amuser tout seul…
Le lendemain, j’ai bien sûr convoqué les états généraux de la rupture pour lui apprendre ses activités nocturnes, et demander des explications. Le pauvre, tout peiné, ne savait plus où se mettre … avant de me dire, entre l’explication et le réglement de compte vengeresque, qu’il se sentait mis sous pression constamment, que j’en demandais trop, que ça l’épuisait et diminuait ses performances, qu’il voulait plus de moments à lui, et que son acte nocturne n’était sans doute qu’une traduction de son inconscient… Il voulait pouvoir parfois s’amuser seul, sans moi.
Et bien, voilà, il peut désormais s’amuser seul à longueur de journée et de soirée, préférer le solo au duo, pendant que je repars, castratrice, vers ma prochaine victime ;) Elle devra avoir l’âme câline et le sommeil lourd…
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Les Commentaires
je suis d'accord avec vous : le fait que l'action fut inconsciente car somnambulesque rend l'act beaucoup moins grave .... MAIS celà traduit de toute façon un petit problème ET sur le coup, je n'avais pas pensé à cette éventualité, trop choquée par ce qui venait de me réveiller.
Lors de la "convocation", lorsque nous comprîmes que c'était un acte endormi, j'ai commencé par me dire "bon, ok, y'a un problème mais tout n'est pas perdu" ... par contre, entendant par la suite ses récriminations, me mettant une bonne partie du truc sur le dos, j'avoue que ça m'a puissament gonflé. Alors ouais, j'avais sans doute déconné, et je souffre sans doute de l'abandonnite (peur d' être abandonnée) et de la doutite (doute puissant sur tout ce qui est dit et fait) - mais au vu de tous les celui-qui, y'a un peu de quoi, non ? je vous rassure, je pense aller consulter - mais je considère que les torts sont partagés, et que c'est un peu facile de me faire passer pour la seule grande méchante ...
En tout cas, une chose m'a fait plaisir : on a vraiment réagi sur ce forum, et la solidarité féminine a atteint ses limites (ce qui est honorable) ... donc continuons