En mai 2003, j’ai rencontré l’homme de ma vie. Il n’était pas particulièrement beau, mais semblait extrêmement touchant… même si je n’ai jamais vraiment pu le toucher !
Dès notre première rencontre, le jeune homme était suspect. C’était l’ami d’une amie. Cette dernière, pour illustrer sa dernière plantade amoureuse, s’approche de l’Apollon pour lui monter la tactique débile mais ô combien esseulée de son dernier mec, j’ai surnommé la tactique « je m’étire et j’en profite pour passer mon bras dernière ton dos et t’enlacer » (si si, y’a des gens qui tentent encore le truc) … et là, réaction vive, que dis-je, brusque, immédiate et incontrôlable de l’homme de ma vie « NON MAIS CA VA BIEN OUI ! FAUT QUE T’AILLES CONSULTER », le tout en se dégageant prestement de la fausse étreinte de ma pote et en se posant à plus d’un mètre d’elle. La pote en question, penaude, s’excuse platement, à moitié surprise et totalement honteuse, pendant que moi j’écarquille les yeux face à l’inconcevable. Il a des puces ou un grain, le garçon ?
Il n’empêche que l’improbable se passe, mes hormones s’agitent, et plusieurs mois plus tard je commence à me dire « ah mais en fait il est très mignon lui », oubliant totalement cet épisode du passé, me rassurant tout du moins tant bien que mal et en feignant de croire qu’il avait mangé un truc louche ce soir-là (oui, les hormones ça dérange aussi le cerveau).
Or je ne savais comment approcher l’inapprochable. Je ne suis en effet pas une dragueuse née (ce qui me fut sans doute hautement bénéfique dans ce cas-ci) donc je ne tente rien, j’attends que l’on me montre son intérêt avant de tenter quoi que ce soit. Cependant, un verre de Martini (oui, j’ai déjà évoqué ma passion pour ce breuvage), et je deviens beaucoup plus entreprenante (l’abus d’alcool est dangereux pour la timidité et boire tue l’amour-propre). Me voici donc dans une soirée avec lui, un verre à la main, et en le faisant à peine exprès, je me retrouve totalement affalée sur lui… mmmhhh satisfaction ! Mais le bonheur dura en tout et pour tout une demie-seconde ! Car le jeune homme n’avait rien perdu de ses réflexes : il se leva d’un bond, me projeta du même coup au beau milieu de la salle en hurlant une fois encore « AAAAAH MAIS QU’EST-CE QUI TE PREND ?? »
Bref, gros moment de honte et de solitude, qu’il a dû tout de même partager puisque tous les regards se sont tournés d’un coup d’un seul sur nous deux, hébétés, lui de l’outrage que j’avais osé commettre en détruisant sa « bulle d’intimité », moi en vérifiant qu’il ne m’avait rien cassé.
Ce fut donc un joli bide qui a encore des conséquences. La dernière fois que j’ai regardé un film d’horreur avec lui et que, prise de panique devant ce qui se passait sur l’écran, j’eus le réflexe naturel de me rapprocher de lui (oui, je suis une âme sensible qui cherche du réconfort quand j’assiste à un crime à la tronçonneuse), le grand gaillard a alors eu un sursaut d’effroi (à croire que l’horreur c’est moi !) et a fini de regarder la saga screamesque à l’autre bout de la pièce !
En mai 2003 j’ai rencontré l’homme de ma vie. Trois ans plus tard, tout n’est encore qu’amour platonique non-tactile…
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Les Commentaires
C'est ce que je me suis dit aussi. J'trouve ça triste parce que j'imagine que la raison de ce blocage n'est pas franchement drôle.