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Celui qui ne parlait pas assez avec ses amis

Pendant un stage à l’étranger, j’ai rencontré l’homme de ma vie… qui ne l’est pas resté longtemps. Avec un peu plus de communication, il aurait pu ne pas en être ainsi.

Me voilà donc débarquée dans le pays de mes ancêtres, et au bout de quelques temps, je retrouve d’autres jeunes expatriés français. La solitude aidant, et mon incapacité à passer quelques heures seule sans parler et sans PC, je passe de plus en plus de temps avec ces jeunes gens et, un soir, je me rapproche de l’un d’eux.

Nous nous revoyons régulièrement. On ne peut pas dire que l’on soit ensemble, « mais trois nuits par semaine, c’est sa peau contre ma peau », comme dirait Indochine. Rien de proche du grand amour, nous en sommes conscients tous les deux, et nous profitons joyeusement des joies de la chair sans aucune arrière-pensée. Tout se passe pour le mieux, je trouve cette relation pratique et intéressante : je repars dans un mois, je me remets d’un grand amour tragique, je n’ai alors besoin que d’une amitié un peu plus « poussée ».

Oui, mais le destin complique parfois un peu les choses ! Quelques week-ends plus tard, le jeune homme « pratique et intéressant » reçoit de la visite de France. Deux de ses meilleurs amis sont venus gambader avec lui au fin fond de nulle part, et bien sûr, il m’invite à les retrouver pour aller boire et danser.

Lorsque je les rejoins, c’est le choc ! L’un de ses meilleurs amis est un demi-dieu ! Il a beau être timide, il n’en est pas moins émouvant, ses énormes yeux bleus se mariant parfaitement à son sourire éblouissant, il est drôle, fin, intelligent, bref je suis totalement sous le charme… Cependant, je fais un minimum attention à ne pas montrer que je suis totalement charmée, et puis surtout je me dis que Demi-dieu est au courant de la situation, donc pas de risque, rien n’arrivera…

Bref, nous allons danser, mon partenaire de certaines nuits s’éloigne quelques minutes, je suis seule sur la piste de danse avec Demi-dieu (le troisième larron drague de l’indigène au comptoir), qui alors se rapproche, me prend la main, me fait tourner, j’ai la tête qui tourne encore plus que mon petit corps – les shots de vodka ayant précédé la danse n’arrangent rien – et d’un coup je suis dans ses bras et il m’embrasse !

Je suis trop étonnée pour comprendre, trop heureuse pour arrêter quoi que ce soit, et trop sure que les deux compères sont suffisamment proches pour avoir parlé de tout ca et qu’il n’y a donc aucun problème, qu’il est au courant de mes relations particulières avec son pote et qu’ils sont donc postmodernes et non-jaloux (y’a des gens comme ça)…

Le temps passe, la montre tourne, nous sommes dans une quatrième dimension, nous avons perdu les autres, impossible de les retrouver, impossible de les joindre sur leur téléphone… Nous rentrons donc chez moi, Demi-dieu devenant mon hôte d’un soir, avec toutes les subtilités que cela peut sous-entendre.

Le petit matin est un délice, et je vis un grand rêve éveillé, déjà totalement amoureuse, jusqu’au moment où le « partenaire particulier » appelle :

– « Il est avec toi ? »

– « Euh bonjour, oui, on ne vous a pas trouvés hier alors bon tu sais on a cherché et… »

– « Tu le renvoies chez moi s’il te plaît ? J’aimerais revoir mon pote, t’es gentille. »

– « Euh oui, euh d’accord… »

Là je commence à comprendre (oui, je suis lente à la comprenette) que peut-être, éventuellement, je n’avais pas été très fine, voire que j’avais eu le comportement typique de la salope-nymphomane-qui-mérite-le-bûcher. Mais toujours sur mon nuage, je ne cesse de me dire qu’au moins le péché avait été partagé puisque Demi-dieu était tout autant fautif que moi !

Ouais, mais en fait non ! La communication est souvent un gêne manquant chez la gent masculine ! Explication-commentaire : je renvoie chouchou chez son ami en lui disant « A ce soir« , « Oui à ce soir qu’il me répond« , et je repars, un peu soucieuse mais néanmoins heureuse, en attendant le soir.

Le soir venu, je me suis pris le vent-de-la-mort-qui-tue : la bise, alors que j’attendais un baiser passionné comme le dernier échangé. Je comprends alors très vite – les regards alentours aidant – que la communication avait eu lieu pendant l’après-midi seulement et que l’homme de ma vie était resté fidèle à son meilleur ami.


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Les Commentaires

1
Avatar de Ginger.
7 septembre 2007 à 23h09
Ginger.
Haaaaaaaaan !

J'veux pas dire mais qu'est-ce que c'est interressant de lire le malheur des autres ! Très bon article !
0
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