Il était une fois… Non, on ne va pas verser dans ce cliché, le reste de l’histoire l’est suffisamment. Même moi, j’ai l’impression de vivre dans une de ces comédies romantiques bien niaises qui m’ont toujours emmerdée ! Ou dans un livre à la Jane Austen, mais sans la verte plaine anglaise et les robes regency immaculées…
J’ai hésité à écrire cet article, et je vais sans doute hésiter avant de l’envoyer, mais j’avais envie de raconter cette histoire. L’histoire d’un garçon et d’une fille qui se sont croisés à un mauvais moment de leurs vies et se sont attendus, comme une évidence.
Une amitié banale au départ
« J’étais pas la jolie, moi j’étais sa copine, celle qu’on voit à peine, qu’on appelle Machine… »
Bénabar résume bien ma vie sentimentale. J’étais une ado ingrate, mal dans sa peau et dans sa vie, le mélange instable d’une dépressive et d’une surdouée : difficile à gérer, encore plus quand on ne plaît pas. J’ai eu quelques copains, jamais rien de sérieux, et j’ai passé une partie de ma vie à courir après des garçons qui savaient à peine que j’existais. La lose, en somme.
Lycée et fac passèrent, sans grand-chose d’intéressant. Du moins dans ma vie « physique », car sur Internet, j’avais de nombreux amis sur un forum, dont ce garçon qu’on appellera B. (comme Benêt, ça lui va bien au teint). Je ne savais pas à quoi il ressemblait, mais on discutait de temps en temps, on s’amusait bien sur MSN avec les autres.
Puis on a commencé à un peu plus discuter, principalement dans un concours de qui avait la famille la plus pourrie ! On s’est mis à échanger des textos et j’ai vu à quoi il ressemblait : mignon mais pas transcendant. Il n’était qu’un ami, donc son physique m’intéressait finalement assez peu.
À ce moment-là, il y a cinq ans, je traversais une grave crise dans ma vie et je voulais quitter ma ville natale pour reprendre ailleurs mes études, et ma vie par la même occasion.
Le besoin d’indépendance, B. avait connu ça. Il me comprenait dans mes volontés et mes doutes ; c’est toujours bon d’avoir une présence quand on part dans une ville où on ne connaît presque personne, la boule au ventre. Et je crois que c’est là, au détour d’une conversation sur les cadeaux de Noël, que tout a commencé.
Lui comme moi n’éprouvons pas d’affection envers nos familles, et il me parlait de ses réticences à leur offrir des cadeaux. Pour déconner, je lui ai dit de m’en envoyer. Je me demande toujours ce qu’il se serait passé si je n’avais pas sorti cette blague… Il m’a prise au mot, et après avoir protesté, j’ai négocié en disant que s’il m’en envoyait, je ferais de même. Deal.
HO HO HO !
J’avais envoyé mon colis (un peu léger vu mon budget d’étudiante), et j’attendais fébrilement. Je m’en souviens comme si c’était hier : j’habitais juste à côté de mon IUT, je connaissais l’heure de passage du facteur, et le jour J, je reçois un mail de ma résidence m’annonçant qu’un paquet m’attendait. Incapable de patienter jusqu’à l’heure du déjeuner, j’ai couru à la pause pour récupérer mon bien et revenir avec mon Graal.
Mais en l’ouvrant, j’étais aussi heureuse que gênée : il y en avait trop ! À tel point que ça avait éveillé la curiosité d’une amie, qui m’a interrogée :
— Vous sortez ensemble ? — Non. — Vous couchez ensemble ? — Non plus.
Verdict sans appel :
— De tels cadeaux, ça veut dire qu’il veut l’un ou l’autre (voire les deux).
Je trouvais ça absurde : je croyais dur comme fer à l’amitié entre femmes et hommes. Pour me prouver son propos, elle a abordé des garçons à la machine à café pour leur demander leurs avis. Tous allaient dans son sens.
À mes yeux, nous étions amis, point. Mais… alors pourquoi avais-je couru comme ça pour chercher mon colis ? Pourquoi avais-je choisi ses cadeaux avec autant de soin, ce qui n’était pas dans mes habitudes ?
Je ne sais pas quand j’ai basculé. En tout cas, je voulais quand même le voir : c’était la moindre des choses !
Une rencontre… et un mauvais timing
J’ai pris le prétexte d’avoir un oncle habitant dans sa ville et un concert où me rendre pour le voir « par la même occasion ». J’étais différente de l’ado mal dans sa peau décrite plus haut : j’avais maigri, repris confiance en moi, je faisais des études géniales, j’avais un groupe d’amis solide, j’arrêtais mon traitement pour ma dépression… clairement, il ne me manquait que l’amour.
Mes billets pris, mon oncle prévenu, je descendais dans le Sud, heureuse et un peu trop stressée pour quelqu’un qui voulait voir un « ami ». Oui, encore à cette période, je vivais dans le déni, je m’en rends compte aujourd’hui ! En l’attendant, le dimanche, je me sentais aussi fébrile que quand j’attendais l’arrivée d’un type rencontré sur Adopte un Mec (à me demander si je vais pas me retrouver face à Robert, 45 ans). Ridicule.
B. est arrivé dans sa petite voiture, tout sourire. Je me souviens avoir souri niaisement, et avoir eu le réflexe de le détailler physiquement, comme pour me convaincre, ou justement continuer de nier. Ridicule bis !
J’ai très peu vu ma famille durant ce séjour dans le Sud, mis à part le matin au petit déjeuner et le soir pour manger et me coucher. La journée, ils allaient à la plage, et moi je passais mes après-midi avec B. à me balader, à aller au ciné, au bowling … c’était clairement mieux ! Tout était parfaitement normal entre nous, je n’avais pas l’impression d’être avec un semi-inconnu, de le découvrir : tout était complètement naturel.
C’est là où je me suis dit qu’il ne fallait pas que je tombe dans le piège, que je développe des sentiments pour lui (c’était trop tard, ma poule). Au cinéma, j’avais tellement envie de l’embrasser, et sur le quai de gare aussi, quand il m’a raccompagnée…
Je n’en ai rien fait, pour deux raisons :
- La peur de l’échec. Je suis partisane (enfin, je l’étais plus alors qu’aujourd’hui) de la méthode « ne rien faire vaut mieux que de se blesser » — l’inverse du dicton « il vaut mieux avoir des remords que des regrets », quoi. J’avais peur qu’il me repousse, qu’il ne voie en moi qu’une bonne copine, ce que j’avais déjà vécu à l’adolescence. Peur de gâcher une belle amitié. Peur de tout perdre. Peur de lâcher prise. Alors plutôt que de l’enlacer et de l’embrasser à pleine bouche, je l’ai enlacé et je lui ai claqué une jolie bise sur la joue.
- La peur de réussir.
https://www.youtube.com/watch?v=mDL8RN_5xCs
« Je suis comme un chien qui court après les voitures : je n’ai aucune idée de ce que je ferais si j’en attrapais une ». Merci le Joker pour cette leçon de vie !
C’est aussi idiot que sensé, je m’en rends compte aujourd’hui. Et si j’avais dépassé ma peur, si je l’avais embrassé et qu’il avait été d’accord, ça voulait dire qu’on se plaisait et qu’on se mettait ensemble, non ? Je vivais en province, à des centaines de kilomètres de là, avec peu d’argent pour vivre ; lui habitait encore chez ses parents. On se serait vus quand ? Comment ?
À lire aussi : L’amour à distance, ça craint
J’ai mis du temps à me convaincre que j’avais fait le bon choix en ne tentant rien, même s’il restera toujours au fond de moi un peu de regret de l’avoir laissé là, sur le quai de gare… C’était pas le bon moment, on avait nos vies à gérer, et l’espoir de se revoir vite.
Mouais… quatre ans, ce n’est pas vite du tout !
L’année suivante, mon oncle quittait son appartement pour monter sur Paris ; j’avais fait un (mauvais) choix de licence qui m’emmenait encore plus loin, et je suis retombée en dépression, puis j’ai connu le chômage. On n’a jamais perdu contact, bien au contraire ! On avait nos cadeaux à Noël et nos anniversaires, des échanges de textos, on se tournait autour, on flirtait « pour rire ». Mais j’attendais toujours ses messages, ses blagues, ses déboires.
Nous, pendant quatre ans
La vie continuait. J’essayais de me dire que ça ne marcherait pas, que de toute façon, nous n’étions qu’amis, sinon il aurait pu faire l’effort aussi de venir me voir, de se bouger ! J’ai essayé de voir ailleurs, de m’engager dans d’autres relations. Ça n’a jamais marché. Pire que tout, j’avais l’impression que B. savait qu’il se passait quelque chose et revenait à la charge comme par hasard à ce moment-là ! C’était complètement surréaliste. Trois fois, sur trois types, c’est quand même un carton plein !
J’ai décidé de prendre ça pour un signe et de me dire que ça ne servait à rien d’aller voir ailleurs, si je n’avais pas essayé avec lui.
Le temps des retrouvailles
Sans entrer dans les détails, nous avons tous les deux des vies compliqués : nous étions des malchanceux chroniques, ayant creusé profond dans notre malheur. J’avais la « chance » de prendre ma vie avec un certain détachement, je me moquais de tout cela, et surtout, j’avais prévu de finir seule. Oui, j’y croyais, et ça ne me faisait pas si peur. Mon destin était tracé.
De son côté, il était au plus mal et ce fut le déclic : je ne pouvais pas le perdre, pas maintenant, pas comme ça. Avant de descendre le voir, j’avais décidé de lui envoyer un colis anti-déprime avec un cadeau con et une lettre écrite au dos d’un cliché de moi pris au Photomaton, après des heures de préparation pour paraître jolie. C’est là que je me suis dit qu’il fallait que j’aille le voir : si ce paquet l’avait aidé, peut être que ma présence lui serait bénéfique. Et puis je devais en avoir le coeur net, par principe.
Autant dire que je ne faisais pas la fière ; j’ai hésité quand même avant de me décider pour mes billets, j’étais toute tremblante dans le train et dans ma chambre d’hôtel. Et si finalement, je n’avais attendu qu’une illusion ? Et s’il ne me plaisait plus physiquement ? Et si lui je ne lui plaisais pas/plus ? Mon cerveau, ce troll qui ne cesse de penser, m’a posé mille et une questions qui me terrorisaient un peu plus.
Puis ce fut l’heure de se retrouver.
Je me revois descendre de mon hôtel à notre point de rendez-vous, comme si j’étais en route pour l’échafaud, le coeur tambourinant et le cerveau en ébullition. Tout ça pour… eh bien pas grand-chose.
À peine l’ai-je vu que j’ai fondu, qu’une partie de mes doutes se sont envolés (pas tous, faut pas déconner, c’est pas Hollywood dans mon crâne). Et on s’est retrouvés comme si ces quatre années n’avaient été que des semaines ou des mois : tout était naturel et sans prise de tête. Enfin, presque, car quand on s’est quittés le premier soir, je me suis demandé ce qu’il se passait vraiment.
Il faut dire que B. ne montrait pas grand signe d’attirance, ni ne tentait la moindre approche. J’avais déjà fait 700km pour venir, je n’étais plus à quelques centimètres près… Le prendre par le bras, le serrer contre moi quand il m’a offert mes cadeaux de Noël et d’anniversaire en retard, y rester un peu plus longtemps que la normale, lui caresser les cheveux lors d’une discussion intime, la tête posée sur son épaule… Clairement, il n’avait qu’à tourner la tête !
Pour faire moins subtil, il m’aurait fallu une pancarte lumineuse disant « embrasse-moi » au-dessus de la tête !
Un truc du genre.
Non, rien : il m’a laissée repartir à mon hôtel et m’a dit « à demain ». Autant dire que mon cerveau bouillonnant a fait des siennes ce soir-là.
Pourquoi ne s’est-il rien passé ? Pourquoi il n’a rien fait alors que CLAIREMENT, j’étais partante ? Peut être qu’il n’était pas intéressé… mais dans ce cas, il aurait pu me repousser gentiment, ou me le faire comprendre. Et tous ces cadeaux… on peut adorer ses amis, mais sans leur offrir autant ! Alors il était timide, mal à l’aise avec ses sentiments, comme moi ? On n’était pas sortis de l’auberge.
Pour faire court, j’étais incapable de bouger et de tenter quoi que ce soit, je me sentais comme pétrifiée, et B. ne m’aidait en rien : je me sentais ridicule. Cette dernière journée ensemble était notre unique occasion avant un bon bout de temps, et je me sentais incapable de créer une opportunité, de me bouger davantage. Heureusement, mes émotions ont joué pour moi.
J’ai un problème : je déteste les « au revoir », ça me fout le cafard et je suis toujours au bord des larmes. Je savais qu’il allait devoir me laisser, et j’étais pleine de frustration : j’ai fondu en larmes devant l’hôtel. Je me sentais pathétique, nulle… et pourtant, c’est ce qui a déclenché le reste. Cet « au revoir » qui devait durer quelques minutes a duré plus d’une heure ; j’étais juste dans ses bras, bercée, me sentant bien. Pour rien au monde, je n’aurais voulu être ailleurs.
Mais, c’est bien connu, le temps passe trop vite quand on est bien. Il devait partir, il n’en avait pas envie, son « Allez… » était dépourvu de motivation. C’est là qu’enfin, je l’ai embrassé. Et que finalement, c’est ce qu’il attendait aussi. Idiots qu’on était !
Bridget, mon modèle, moi aussi j’ai embrassé mon Darcy ! Big up !
Quand je parlais d’une évidence, ça l’était. Et le timing était bon : je voulais avancer dans ma vie, lui aussi, on était assez grands pour tenir cette relation à distance et puis, après quatre ans, plus rien ne pouvait nous résister ! Même si on a été sacrément idiots d’avoir attendu le tout dernier moment pour ça. Comme quoi, on peut approcher de la trentaine et se sentir comme des ados lorsque les sentiments sont là.
Ensuite ? Je suis rentrée à mon hôtel, avec l’impression de flotter et avec une sensation étrange d’avoir un coeur rempli de belles choses, à en déborder et à m’en faire pleurer… de joie. Et pour que ça arrive, il en faut, de l’émotion !
Et après ?
Celles qui vivent/ont vécu une histoire à distance le savent : avec autant de kilomètres à parcourir, on ne se voit pas tous les jours. Je pensais que cela serait plus difficile, en fait. Ça l’est, hein, je ne peux pas vous mentir, mais ce n’est pas insurmontable ! Tout dépend des jours : plus nos retrouvailles se rapprochent et plus je compte les heures, je me sens comme un lion en cage. Mais j’ai l’impression d’avoir quitté ma bulle grise pour une autre, plus belle et plus lumineuse.
Il ne faut pas rêver, je n’ai pas laissé tous mes problèmes derrière moi, genre l’amour résout tout ! Non, je traîne encore mon paquet de complexes et de soucis, mais il me semble plus léger, moins difficile à porter. Parce que je ne suis plus seule. Je le sens dans mon coeur, dans mon corps entier. Et ça fait terriblement de bien.
On garde le contact tous les jours, avec des discussions et des délires comme avant. Mais aussi ces petits mots d’amour un peu niais que je ne pensais jamais envoyer, et mon sourire qui s’élargit quand je reçois un texto de lui… Au point que je me suis demandé si c’était normal ou non.
Mon meilleur ami m’a rassurée, et a ajouté « Tu peux pas lutter ». Alors je me laisse vivre et je profite de ce bonheur qui me comble.
On s’est revus depuis, on a continué à poser les pierres de cette relation que l’on veut durable. Parce qu’on a trop attendu pour faire tout capoter, parce qu’on se connaît trop bien pour se juger et parce qu’on est assez grands pour savoir qu’on est bien ensemble, vraiment. Je ferai tout pour qu’on vive au maximum cette histoire, qui est un concentré de clichés vu de l’extérieur, mais qu’on assume.
Moi qui me moquais de ces filles qui tombent amoureuses, je fais moins la maline ! L’embrasser dans un aéroport, poser ma tête sur son épaule pendant une séance de ciné ou encore lui tenir la main avec un petit sourire en coin… Il ne manque parfois qu’une bonne bande-son pour se croire à Hollywood.
Notre relation avance : je lui ai présenté ma mère, il m’a emmenée au mariage d’amies à lui, je rencontrerai bientôt ses parents et on continue à consolider notre petite bulle d’amour, sans prises de tête. S’inquiéter, les autres le font pour nous, en nous demandant quand est-ce qu’on emménage ensemble… On est en couple depuis 3 mois, on a encore le temps !
Oui, je sais que je devrais quitter la capitale parce que je vis encore chez ma mère et que j’enchaîne les CDD alors que lui a un bel appartement et un emploi stable. Oui, on ne peut pas être un « couple TGV », comme on nous appelle, éternellement. Mais pourquoi se projeter si loin dans l’avenir ? Pourquoi ne pas nous laisser vivre et nous aimer tranquillement ? On a mis du temps à se trouver, à être ensemble, on ne veut rien gâcher, rien précipiter. Le plus important est qu’on soit tous les deux d’accord, qu’on partage la même vision. On en reparlera dans quelques mois.
Je n’ai pas écrit cet article pour étaler mon bonheur – même si ça ne fait pas de mal – mais pour faire entendre ma voix, dire qu’on a tous le droit au bonheur, et qu’il ne se trouve parfois pas si loin : il suffit, dans certains cas, de bouger un peu son boule pour changer les choses. Je suis partie de bien bas, j’avais creusé ma tombe, avec une pente descendante jonchée de mauvaises pensées et de rêves brisés, je ne croyais pas vraiment au bonheur pour moi. Et pourtant…
Ceci est un message pour les paumées, les timides, les mal dans leur peau, tout le monde : on a tous le droit d’être heureux. Avec quelqu’un ou non, chacun sa vision ! Je ne pensais pas que l’amour me comblerait autant. On s’en fout si ça fait cliché, si on se croirait dans une mauvaise comédie romantique ou si c’est ridicule : le plus important, c’est qu’on vive pleinement, qu’on soit bien, qu’on aime, que notre coeur éclate de bonheur. J’ai attendu quatre ans avant d’enfin en profiter et je ne suis pas près de lâcher mon Benêt.
Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Sinon ça me fait fort penser au film Love Rosie! Avec Lily Collins et Sam Claflin, très bon film d'ailleurs, que je conseille vivement pas seulement parce que je suis accroc à Lily Collins et que Sam Claflin est adorable. Il est inspiré par le roman épistolaire La vie est un arc en ciel de Cecelia Ahern (qui a aussi écrit PS: I love you)