En juin 2006, j’ai rencontré l’homme de ma vie (oui, c’est tout nouveau… et déjà fini !). Il était charmant, charmeur, brun à la peau ensoleillée et m’a fait rêver !
En pleine période d’examens, dans la moiteur d’un Paris caniculesque, je passe mes journées au chevet de Marcel, mon ordinateur chéri, censé me dispenser les réponses aux questions de mon prochain jury … quand tout d’un coup, ma tasse de café se renverse sur le clavier du Marcel …. Drame !
Nuit courte et agitée, lever aux aurores, « il faut sauver Marcel » ! Départ donc pour la rue Montgallet dans le 12e, le paradis des ordinateurs en perdition …
Une myriade de magasins qui peuvent réparer l’irréparable. Je rentre dans une des boutiques, et là, en face de moi, le charme à l’état brut. On ne peut pas dire qu’il soit beau, il est juste ce qui me fait craquer : un charme oriental, de larges yeux clairs.
Je ne me fais pas d’illusion, ce sera mon réparateur d’ordinateur, et rien de plus. Je lui laisse donc le Marcel, je prends le métro, j’ai une petite faim donc je veux m’acheter à béqueter, et là « où est mon portefeuille ?! »… Le drame injuste, surtout que sans portefeuille, impossible de passer le partiel prévu dans l’après-midi ! Coup de téléphone au réparateur, et ô miracle, il vient de trouver mon portefeuille que j’avais laissé chez lui (acte manqué ?!) … bref, je vole vers lui, un sourire niais sur les lèvres, celui de la nana en transe, et je me dis que, même quand ça n’a pas l’air, la vie est bien faite.
Je retourne sur place et on commence à parler… je reste là, il commence à réparer le Marcel, on parle alors que je devrais réviser Platon et Foucault… Une sorte de magie s’opère, le film dans ma tête commence à se tourner… mais c’est l’heure surtout qui tourne, l’examen approche, je dois partir.
Je passe une semaine sur mon nuage, riant de cette rencontre bizarre. J’appelle le réparateur, pour prendre des nouvelles de Marcel, mais rien ne bouge.
Puis un jour, par surprise, il appelle, tard dans l’après-midi. La magie avait été usée pendant cette semaine presque sans nouvelle, mais je décide de mettre tout de même mes plus belles chaussures compensées qui font des jambes de rêve, une petite jupette charmante et un tee-shirt aux ailes d’ange.
J’arrive au magasin, et au lieu de prendre tout simplement mon petit ordinateur et repartir, il commence à me parler. Et moi je reste, car le charme est de nouveau au rendez-vous. Je suis totalement, complètement, irrésistiblement sous le charme. Je ne vois plus que ses yeux, d’une couleur indéfinissable. Il doit fermer son magasin. Ce ne sera donc rien de plus, un fantasme sans suite. Mais il me fixe soudain, et me demande où j’habite. Il est en voiture et ça tombe bien, je suis sur son chemin. Bien sûr, j’accepte qu’il me raccompagne !
Nous partons donc en voiture, et là, j’en apprends plus sur lui. Il habite donc entre Paris, San Francisco et Beyrouth, est célibataire, voudrait m’inviter à dîner (le rêve !), mais moi j’ai un autre plan (lointaine et distante, c’est sexy !), mais je peux le rejoindre après (parce que quand même c’est une occasion en or) … Bref, il me dépose chez moi, je vole jusqu’à mon appartement, je suis au septième ciel. C’est donc possible de « dater » un inconnu, comme dans les séries américaines, Sex & the City ce n’est pas que du délire, parfois aussi c’est la vraie vie !
Ma soirée se termine, il vient me chercher en voiture et il décide de m’emmener à Bastille … sur le chemin, on commence déjà à se rapprocher ! On va dans un lounge branché de la capitale, main dans la main, on s’assoit, il m’embrasse longuement, c’est génial, il embrasse bien, puis il commence à parler, à beaucoup trop parler !
Dans un résumé un peu condensé, ça donnerait quelque chose du genre « Oui, donc en fait j’ai plein d’argent (c’est vrai qu’elle est pas mal ta voiture), j’ai fait fortune en vendant des voitures (ah bon c’est possible ça honnêtement ?), j’ai 17 voitures à Paris dont plusieurs Porsche (moi, mes parents ont une Ford), un night club avec des filles ukrainiennes comme toi à Beyrouth (euh non je suis française, et c’est quoi au fait comme bar exactement ? ah oui, genre le Lido avec clients … oui, si, si, c’est intéressant), j’ai annulé mon vol pour San Francisco pour rester avec toi (ah oui quand même ! je veux dire, non c’est bien, mais on se connaît à peine) tu aimes la lingerie Prada ? (euh oui, pourquoi ?), non parce que je peux t’apporter un ensemble demain (euh non, là je suis TRES mal à l’aise), tu t’épiles complètement ? parce que moi oui (good for you), tu consommes quoi comme drogue ? (euh aucune à part les cigarettes blondes et le Martini, mais à petite dose tout de même) », etc.
Et là, le rêve devient cauchemar … pourquoi a-t-il commencé à parler, et pourquoi, surtout, me dit-il tout cela ? Pourquoi le gentil et charmant réparateur d’ordinateur vient de se transformer en che-lou mythomane, trafiquant voire pire …
A ce moment là je me dis que ma mère avait raison, qu’il ne faut pas rentrer dans la voiture d’un inconnu ! Le louche, heureusement, était sans doute plus mythomane que dangereux, il m’a donc raccompagné chez moi sans problème, m’a rappelée le lendemain comme prévu, et j’ai donc dû lui dire que non, malgré ses yeux de rêve, je ne pourrai pas le voir, ni le soir même, ni après.
Un peu de déception pour cet homme de ma vie, ça ressemblait à de l’aventure tranquille, à un changement surprise. Bref ça avait l’air bien et sain … Bon, en réalité, ça ne l’était pas (mais pas du tout), mais je me console en me disant que ça s’est bien fini, que ça alimente la rubrique « Celui qui ! » et mes causettes entre copines !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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