Je lis bien trop souvent des récits d’histoires d’amour qui malheureusement n’ont pas duré, pas marché, qui ont tourné à la désillusion. Alors je voudrais redonner avec ce témoignage un brin d’espoir à toutes celles qui n’y croit plus, les résignées, les désespérées.
Il faut savoir que je suis une fille qui a toujours eu une vision bien particulière de l’amour. Depuis que je suis jeune, l’amour est pour moi primordial, je pense que c’est l’essence même du bonheur. Je voulais à tout prix trouver cet être qui comblerait un vide indescriptible en moi.
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Des premières relations difficiles
C’est à l’âge de 17 ans que j’ai rencontré mon « premier amour ». C’était beau, magnifique. Je me sentais comme Elisabeth Bennet ayant trouvé son monsieur Darcy ! Du moins jusqu’à ce que j’apprenne qu’en réalité, il me trompait avec ma meilleure amie et qu’il ne m’aimait pas comme je l’imaginais et le désirais. Jusqu’à ce qu’il me lâche comme une vieille chaussette.
À cette époque-là j’étais très jeune et dotée d’un énorme manque de confiance en moi. Ce fut critique, un coup de massue qui m’a fait sombrer durant un an et demi dans le noir absolu. Dans le fond, c’était un con. J’ai décidé de ne pas perdre espoir de me relever.
J’ai ensuite trouvé un garçon avec qui j’ai passé un an. Il était malheureusement beaucoup trop torturé pour moi. Venant d’un cadre familial très compliqué, il s’était enfui à l’âge de 15 ans et avait bâti sa vie morceau par morceau, tout seul. Cela avait fait de lui quelqu’un de très égocentrique. Il s’était construit un avenir professionnel remarquable, ce qui faisait sa fierté, mais il n’avait pu régler aucun de ses problèmes et se laissait peu à peu sombrer, rongé par ses propres démons.
Il considérait qu’il était de toute manière perdu et qu’il n’attendait rien de la vie. C’était quelqu’un de très sensible mais de terriblement renfermé. Il ne laissait rien paraître, jamais.
J’étais dans une relation où je voulais « le sauver » de ses pensées sombres, dans l’espoir qu’il puisse changer et être heureux. Mais la situation ne s’est pas déroulée comme je l’espérais. Il a fini par se fermer, même à moi. Les conversations se faisaient rares, nous ne communiquions pas, nous ne sommes plus arrivés à nous comprendre.
Il m’a quittée, réalisant qu’il ne pourrait jamais me rendre heureuse, et moi j’ai compris que je n’étais pas celle qui pouvait lui redonner ce souffle d’espoir. Ce jour-là, pour la première fois en un an de relation, je l’ai vu pleurer. Il s’est littéralement effondré et m’a demandé pardon. Je lui ai demandé pourquoi, il m’a simplement répondu : « pour tout ».
C’est une image qui restera toujours gravée en moi.
Au fond je l’ai toujours su : comment pouvoir s’épanouir dans une relation lorsque l’objectif numéro un est de changer la personne ? D’abord, il y a eu la frustration : je n’avais pas réussi. Je le voulais tellement, pourtant… Ensuite il y a eu la remise en question — et si au fond, c’était moi qui cherchais à être « sauvée » ?
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Chercher l’impossible ?
Après cela, je n’ai pas pour autant été abattue, loin de là ! Je me disais au contraire que c’était une expérience qui m’avait beaucoup apporté et me permettrait de pouvoir mieux choisir ma relation future.
Pendant deux ans, j’ai erré sans rencontrer qui que ce soit.
Je suis pourtant sortie dans des bars, chez des amis, j’ai fréquenté brièvement les réseaux sociaux avant de vite me rendre compte que je ne trouverai absolument pas ce que je voulais sur Tinder, bien que l’application me fasse rire.
Je suis allée à des fêtes, des soirées, des apéros. Rien. J’ai été sollicitée par des garçons, mais tous me paraissaient d’un ennui mortel – impossible pour moi de m’intéresser à quelqu’un s’il n’y a pas la petite étincelle, comme on dit.
Je voulais quelqu’un qui suscite mon intérêt, quelqu’un qui me fasse un minimum vibrer ! Et ce ne fut absolument pas le cas pendant deux longues années.
Un jour, un ami m’a dit :
« De toute façon, il ne faut pas t’étonner si tu ne trouves personne, tu as un truc sur ta tête qui dit INACCESSIBLE. »
Vraiment ? Je n’en ai pourtant pas l’impression.
Je ne veux seulement pas perdre mon temps avec des garçons qui ne m’intéressent pas : ceux qui contrairement à moi veulent un coup d’un soir, ceux qui veulent leur challenge hebdomadaire, ceux qui veulent leurs « matchs », ceux qui parlent d’eux non-stop, ceux qui sont gentils mais niais, ceux qui sont totalement stupides ou bien ceux qui ne m’intéressent pas sans qu’il y ait de raison particulière… Disons juste que je savais qui je cherchais, et que ce n’est pas le genre de domaine dans lequel on fait des compromis.
Je voulais quelqu’un de sensible qui puisse me comprendre, quelqu’un de gentil sans pour autant tomber dans la niaiserie, quelqu’un avec qui je pourrais parler toute la nuit… Quelqu’un que je pourrais aimer toute une vie — une condition indispensable pour commencer une relation, à mes yeux. Comment s’investir dans une relation quand on ne pense pas qu’elle peut durer ? Cela n’engage que moi, mais je n’en étais pas capable et ne le désirais d’ailleurs pas.
Sauf que le portrait idéal que je recherchais était, d’après mon entourage, « impossible à atteindre ». J’ai pris du recul ; je me trouvais dans une impasse, partagée entre mes envies et la vraie vie. Tous me jugeaient beaucoup trop rêveuse, pas assez réaliste.
— Il faut baisser tes exigences, un homme n’est pas parfait, tu ne peux pas trouver ton idéal ! — Redescends sur Terre, tu n’es pas dans un Disney, il faut savoir faire des concessions.
Ce sont des conseils que l’on peut souvent entendre, mais que j’ai trouvé terriblement regrettables. J’ai pris une décision : si je ne pouvais pas trouver l’homme qui correspondait à mes exigences, alors je préférais encore mourir seule avec mes chats.
Je refusais de laisser mes principes de côtés, de baisser mes exigences. Je préférais encore être toute seule plutôt qu’avec quelqu’un qui ne correspondait pas à ce que je recherchais. Tant pis si j’avais tort selon beaucoup de gens.
Quand soudain…
C’est étrange, mais il est apparu comme ça, l’air de rien, lors d’une soirée. Je l’ai vu tout seul sur le canapé, la tête dans les nuages, une bière à la main, et je me suis automatiquement dit : « Il faut que j’aille lui parler ».
Tout est allé très très vite : une semaine plus tard nous sortions ensemble, trois mois plus tard nous habitions ensemble. C’est bizarrement différent de tout ce que j’ai pu connaître. J’étais habituée à de très longs jeux de séduction, tant on entend que « si tu te donnes trop rapidement à un mec, il va prendre ce qu’il veut et se casser : faut qu’une fille se fasse un minimum désirer ». Tout ça, c’est de bien belles bêtises !
J’ai su dès que nous nous sommes revus (à savoir le lendemain de la soirée) que c’était quelqu’un avec qui j’allais partager un long moment de ma vie. C’est compliqué à expliquer, car tout le monde me prend pour une folle, mais en une phrase… c’était simplement une évidence.
Cela fait maintenant huit mois que nous sommes ensemble. Nous sommes très différents : il est calme alors que je suis une grande stressée dans l’âme, c’est un artiste tandis que j’ai un boulot posé, il est rêveur et moi pragmatique. Mais ce n’est pas gênant, au contraire : j’aime ses différences et ses défauts !
Nous sommes un couple « normal » : on va au cinéma et on n’est jamais d’accord sur le film, on se saoule parfois rien que tous les deux et on appelle ça des soirées improvisées, on rit beaucoup et trop fort sur des trucs qui ne font rire que nous dans 80% des cas, on pète l’un devant l’autre et on s’en contrefout, on se chamaille souvent, on fait du catch sur le lit, on fait l’amour les fenêtres ouvertes, on est bien, on est amoureux et c’est simple après tout.
Il remplit absolument toutes « mes exigences », il est ma définition de la perfection et quoi qu’il advienne dans l’avenir, tu es et tu resteras mon grand amour !
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Les Commentaires
En fait, j'aurais vraiment du mal à le décrire avec des mots.. C'est la sensation d'être enfin complète pour moi, d'avoir quelqu'un qui n'est pas parfait objectivement, mais qui l'est pour moi. Je me suis tout de suite projetée avec lui, le présenter à mes amis, mes parents ne m'a jamais fait peur parce que c'était une évidence. Pourtant, on a des caractères pas franchement semblable, ni faciles, mais y'a très rapidement eu un apaisement mutuel (j'avoue j'étais un peu en crise avec mes parents tout ça tout ça, les joyeusetés de l'adolescence quoi), l'impression qu'à nous 2, tout était possible. Ensemble, on avait (et on a encore loooogtemps j'espère) peur de rien. Après, on a pas mal d'amis qui nous ont connus au tout début, qui nous ont dit que s'ils avaient du parier sur un couple à ce moment là (en première au lycée), ça aurait été nous. Qu'ils ont tout de suite senti que c'était pour longtemps, que c'était du sérieux. Peut être que ça se ressentait de l'extérieur aussi je sais pas.
Le seul conseil que je peux te donner, c'est de surtout pas y penser, de surtout pas de poser la question de savoir si c'est le bon ou pas, la vie décidera pour toi ! Ecoute ton coeur (ok conseil niais pas excellence, mais que j'ai toujours suivi), et quand ce sera le bon, tu le sauras !