En août 2003, j’ai découvert beaucoup de choses, notamment la Scandinavie et les mœurs locales. Il était blond, les yeux verts, musclé, il a fréquenté mon lit, mais n’est jamais devenu un homme de ma vie.
Quelques jours seulement après mon arrivée dans le grand Nord, on me harcelait toujours avec la même question : « Do you have a boyfriend in France ? » et la réponse habituelle qui s’en suivait « No, I don’t ». Mais pour une fois, on a rajouté une autre question « What about your fuck bud ? » … et ma réponse, yeux écarquillés, dans un cri strident, fut la suivante : « my what ??! » Face à ce premier « culture clash », j’ai demandé des explications.
Le « fuck bud » ou « fucking buddy » (le « copain de baise » en français dans le texte) est un concept et un mode de vie particulièrement répandu en Suède. En gros, chaque fille dispose d’un ami d’un genre particulier, qui réchauffe ses draps entre deux « boyfriends ». La distinction est claire, ce n’est pas un véritable chéri, même pas un en devenir, c’est juste de « l’amitié physique ».
J’avoue qu’après mes plantades amoureuses à répétition, le concept me plaisait assez, mais je ne voyais absolument pas avec qui je pourrais mettre la chose en place. Comment ne pas tomber amoureuse de celui qui saurait être à la fois un amant et un ami ?
Et puis j’ai rencontré un joli blond, séduisant, amusant, intéressant. Je fus étonnée d’être attirée par lui, car mon tropisme me dirige en règle générale plutôt vers les bruns. Malgré tout, de fil en aiguille, on s’est rapproché, on s’est embrassé, on s’est caressé … et on s’est retrouvé dans le même lit ! Incroyable mais vrai, je me faisais très bien à la vie scandinave, j’avais désormais un fuck bud moi aussi et à la question « Do you have a boyfriend ? », je pouvais répondre un plus nuancé « Not exactly… » .
Le joli blond fut une rencontre extraordinaire, bien que non amoureuse. Une certaine complicité était née, et beaucoup de respect aussi. Cependant, si le fuck bud a des côtés pratiques, notamment lors des nuits fraîches d’hiver, et s’il implique une amitié sans équivalent, il y a également de nombreux inconvénients. On ressent toujours un certain manque (et oui, l’amour est irremplaçable !) et une peur panique de tomber amoureuse, ce qui aurait gâché l’histoire. C’est d’ailleurs ainsi que ça s’est terminé : après deux ans et demi de « relation » entre mes vrais amours et ses vraies copines, il m’a déclaré sa flamme … et a ruiné notre amitié.
Pas facile de rester entre deux eaux, de ne pas s’attacher de trop. Impossible sans doute. J’ai failli craquer de nombreuses fois, lui a craqué au bout d’un certain temps, et je n’ai jamais réussi à recréer totalement cette atmosphère avec qui que ce soit d’autre, ni en France ni à l’étranger, alors même que le concept a été exporté.
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