Tu as peut-être déjà eu entre les mains le merveilleux Immeuble d’en Face de Vanyda (aux éditions La Boîte à Bulle, deux tomes parus, série en cours), où s’entremêlaient les histoires des habitants d’un immeuble. Vanyda est également l’auteure de la trilogie Celle que… aux éditions Dargaud, dont le deuxième tome vient de paraitre. Après Celle que je ne suis pas, ce second opus s’intitule Celle que je voudrais être. C’est l’histoire de Valentine. Et j’adore.
Le petit monde de Valentine
Dans le premier tome, Valentine est en troisième. On la suit dans son quotidien, le collège et son microcosme, les copines et les délires qui vont avec, ce garçon pour qui elle craque et à qui elle n’arrive pas à décrocher un mot. Dans le deuxième volume elle entre en seconde. Une nouvelle classe, de nouvelles têtes, des copines moins dispo. Valentine évolue, grandit, mûrit, à son rythme. Toujours douce et timide, elle se laisse bercer et sa vie change pas mal, finalement. Au lycée, à la maison, en soirée. Elle a encore du mal à être elle-même, mais c’est qui en fait, elle-même ?
Souvenirs, souvenirs
Cette série a deux immenses qualités. D’abord, Vanyda sait comme personne raconter et sublimer les petits riens qui font le quotidien. Le geste le plus banal devient beau, tendre, doux. C’était le cas dans l’Immeuble d’en Face, c’est également le cas ici. La vie d’une ado comme les autres devient une histoire à laquelle on s’attache, grâce à ce talent de l’auteure pour saisir la beauté de l’instant. Son superbe dessin, fin et élégant, à mi-chemin entre manga et bd européenne, apporte de la légereté à cette jolie histoire, tantôt joyeuse, tantôt triste, aussi lunatique et changeante que n’importe quelle ado.
Ensuite, ce que j’aime énormément dans Celle que…, c’est que l’histoire de Valentine, c’est aussi mon histoire (et sans doute un peu la tienne aussi). C’est les papillons dans le ventre face à un garçon qui te plait, c’est les copines plus jolies, c’est tous ces moments où tu t’enfermais dans ta chambre en pestant que tout est trop nul, de toute façon, où tu te sentais incomprise, seule au monde, et où tu avais l’impression que personne ne t’aimerait jamais telle que tu es réellement. Les petits bonheurs simples, les discussions par sms, les fous rires insouciants. Pour moi c’était un peu pareil que Valentine, l’adolescence n’a pas été ma période préférée. Et c’est finalement très agréable de suivre cette période à travers les yeux d’une autre, de se rappeler avec émotion de certains moments. C’est nostalgique et doux, comme une poignée de Krema (je t’autorise à avoir une autre Madeleine de Proust que les Krema).
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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