Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec PKJ. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Ça commence comme un énième roman à l’eau de rose, une nouvelle fanfic de Twilight. Une adolescente frêle et fragile rencontre un jeune homme ténébreux. On imagine très bien Kristen Stewart dans le rôle, le regard vague et la bouche entrouverte.
Mais la ressemblance s’arrête là.
Amanda n’est pas celle que vous croyez
Amanda vous raconte son histoire, à la première personne. Il n’est pas question de vampire ni de millionnaire sadomasochiste dans ce livre qui emprunte les codes de la littérature romantique très populaire auprès des adolescent•es actuellement.
Celle dont j’ai toujours rêvé reprend tous ces thèmes : l’adolescence, le corps qui change, la peur des autres, le harcèlement, la dépression, le suicide, les relations aux parents et à l’autorité, et le thème de l’amour, bien sûr. La rencontre, l’appréhension, les sentiments, la confiance…
La différence entre ce roman et tous ceux que j’ai pu lire ou feuilleter ces dernières années, est que l’amour n’est pas le thème central de l’histoire. Amanda est une jeune fille transgenre.
Celle dont j’ai toujours rêvé, c’est d’être elle-même. Des flash-back nous emmènent sur les étapes douloureuses de sa transition, tandis que le récit au présent nous infiltre dans l’aventure de sa nouvelle vie.
Le premier roman de Meredith Russo
Celle dont j’ai toujours rêvé est le premier roman de Meredith Russo, elle-même transgenre. Mais l’autrice le précise à la fin de son ouvrage, dans une adresse directe à son lectorat : l’histoire d’Amanda n’est pas autobiographique.
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Meredith a voulu écrire ce récit pour les personnes trans… et pour les autres.
Pour les personnes trans, afin qu’elles lisent une fiction dans laquelle elles puissent s’identifier et se reconnaître, sans pour autant leur faire cette promesse (ce n’est qu’UNE histoire, pas l’histoire de toutes les adolescentes transgenres).
Aux personnes cisgenres, c’est-à-dire dont le genre correspond à celui qui leur a été assigné à la naissance, Meredith dédie aussi son roman, en expliquant qu’Amanda lui a servi à illustrer les clichés les plus récurrents : les questions à ne pas poser, les remarques à ne pas faire, les réactions à ne pas avoir…
En espérant que ce livre ne serve pas à dresser la liste des « faux pas » envers les trans, mais plutôt à entrer en empathie avec un•e autre qu’on ne connaît pas, et qu’on ne comprend pas forcément.
J’espère sincèrement que Celle dont j’ai toujours rêvé détrônera les fanfics façon 50 nuances de Grey au palmarès des best-sellers. C’est une tout autre morale qui s’en dégage.
Celle dont j’ai toujours rêvé est disponible chez les éditions Pocket Jeunesse, à 17,90€ ! Vous pouvez l’acheter sur amazon.fr ou chez le libraire le plus proche de chez vous.
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Les Commentaires
J'avais déjà beaucoup de sympathie pour les personnes transgenre, je les kiffe donc de plus belle ! Et je perçois d'autant plus les souffrances traversées et du coup les désespérances qui peuvent s'exprimer parfois dans les forums de Madmoizelle ou ailleurs (même si l'avertissement final de l'autrice évite de généraliser à toutes les femmes trans le vécu particulier-et parfois trop caricatural, même si assumé- de la narratrice...)