Avatar : La Voie de l’Eau, Babylone, Oppenheimer, Killers of the Flower Moon… ces derniers mois, les films de trois heures ne sont pas loin de monopoliser les salles obscures. Pour Céline Sciamma, cette prolifération de films très longs ne serait pas anodine et révèlerait même une certaine mégalomanie des réalisateurs, qui, en occupant les écrans, privent d’autres cinéastes de leur place.
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« Il y a aussi des films très longs qui ont le monopole des écrans de cinéma »
À Madrid, Céline Sciamma a reçu le Prix d’honneur au Festival international de cinéma LGBTQIA+ de Madrid, LesGaiCineMad. À cette occasion, la cinéaste a été interrogée par le média El Español. Habituée à créer des films plutôt courts, la réalisatrice de Tomboy, Portrait de la Jeune Fille en Feu ou encore Petite Maman a notamment donné un avis tranché sur les films de trois heures, qui ont peuplé les écrans ces deux dernières années. Pour Sciamma, ces films sont plus bénéfiques pour leurs auteurs que pour le cinéma :
« Il y a aussi des films très longs qui ont le monopole des écrans de cinéma. Je fais des films courts parce que j’essaie de faire de la place aux autres. Faire un film de trois heures signifie que les cinémas ne pourront programmer que trois séances de votre film par jour. Si vous faites un film de trois heures, vous militez pour vous, pas pour le cinéma. »
« J’ai plus ri sur TikTok qu’au théâtre ces dernières années »
Dans cette interview, Céline Sciamma a également évoqué son intérêt pour la nouveauté et les formats qui brisent les carcans de la création, autrefois réservée à quelques privilégiés. À rebours de ces films de 3 heures, la réalisatrice a salué l’effervescence créative de… TikTok.
Selon Sciamma, l’accessibilité du réseau social en fait un moteur possible du cinéma féministe à prendre très au sérieux. « J’ai plus ri sur TikTok qu’au théâtre ces dernières années » a-t-elle confié, expliquant qu’au-delà de l’humour dont il regorge, TikTok rendait la possibilité de créer accessible au plus grand nombre :
« J’aime que les moyens de production soient désormais dans nos poches. Une révolution se produit quand on possède les moyens de production. C’est ce qui s’est passé avec le cinéma féministe. Agnes Varda a radicalement changé sa façon de faire des films parce que, du coup, c’était devenu accessible. J’admire vraiment le fait qu’il y ait des gens si inventifs sur TikTok. »
La prochaine fois que vous ouvrirez l’appli, vous verrez peut-être les choses autrement : et si les grand·e·s cinéastes de demain se trouvaient parmi vos créateur·ice·s de contenu préféré·e·s ?
Les Commentaires
Et le samedi soir au gros complexe de la zone commerciale, c'est blindé (surtout que les restos autour ont un partenariat pour faire des remises sur présentations du ticket de ciné et que c'est la seule sortie possible pour les ados du secteur)