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Ah ! Les mecs...

Le célibat, ses perles… et ses loses — Témoignages

Le célibat, qu’on l’aime ou le subisse, n’est pas toujours évident à vivre dans une société où la norme du couple fait pression. Comme madmoiZelle est partenaire de Célibataire, mode d’emploi, en salles depuis le 2 mars, des lectrices témoignent !

Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec Warner Bros. Conformément à notre Manifeste, on y raconte ce qu’on veut.

*Certains prénoms ont été modifiés.

Dans Célibataire, mode d’emploi, le personnage de Dakota Johnson découvre le célibat, et tout ce qu’il peut lui offrir… parfois avec surprise.

Car être célibataire dans une société valorisant à ce point le couple, ce n’est pas toujours évident. Entre perles et loses, des madmoiZelles nous racontent leur célibat, qu’elles le chérissent ou le subissent.

Le regard posé sur le célibat

Quel que soit leur rapport au célibat, les personnes qui ont témoigné ont quasiment toutes souligné la difficulté du regard qui lui est généralement réservé. La pression de la norme du couple se fait clairement ressentir… jusque chez le coiffeur, pour Justine !

Je m’étais séparée la veille du garçon avec qui j’étais restée sept ans. Pour « fêter » ça, je suis allée chez le coiffeur — nouvelle tête pour une nouvelle vie, comme on dit. À la fin de mon brushing méga stylé, le coiffeur m’a dit, très fier de lui et du rendu :

— Ouah, vous êtes super comme ça ! C’est l’occasion de demander à votre copain de sortir au restaurant ou en ville ce soir !

Anthéa a vécu une situation similaire :

« J’ai été boire un verre seule dans un joli bar au bord de la plage, et la serveuse m’a spontanément demandé : « Vous préférez attendre monsieur ou je vous sers de suite ? » Comme si c’était impensable d’aller boire un verre sans être accompagnée… Il y a aussi eu cette fois où j’étais seule à la plage et qu’un jeune de 16 ans m’a abordé pour remarquer : « Ah vous êtes seule à la plage ?! Mais c’est trop triste ! »

Moi je vis bien mon célibat, mais apparemment les autres ne l’acceptent pas. »

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On est pas dans un putain de Jane Austen

Ce constat-là, beaucoup ont été forcé•es de le faire. Louise raconte :

« J’ai 19 ans, je n’ai jamais été en couple… Et je m’en fiche. L’occasion ne s’est jamais présentée en fait. Bien sûr j’ai eu quelques rapprochements en soirée, mais rien de plus. Cela fait de moi un grand questionnement pour mes amis qui ne comprennent pas que je sois célibataire depuis toujours puisque « tu es plutôt mignonne, tu as les pieds sur terre, t’es à mourir de rire et tu joues aux jeux vidéo ! ». Sauf que non, être attirante, faire des blagues et jouer à Assassin’s Creed ne me donne pas un succès monstrueux auprès des garçons, désolée.

Et vous vous rendez compte, ça gêne plus mon entourage que moi que je n’aie personne dans ma vie !

On me demande pourquoi je n’ai pas de petit ami. Pourquoi ça ne m’intéresse pas, pourquoi je n’y pense pas. Quand j’avais 17 ans, on m’a même dit : « T’es sûre que t’es pas gouine ? T’as toujours rien, c’est inquiétant ». Charmant, n’est-ce pas ? Je ne savais pas quoi dire et j’ai été extrêmement blessée. Pas par le fait qu’on m’ait crue lesbienne, bien évidemment, mais parce que pour cette personne je n’étais pas « normale ».

J’ai l’impression qu’avoir quelqu’un, c’est une obligation chez certaines personnes. Rester seul•e, c’est inconcevable : on ne peut pas en être satisfait•e, c’est impossible. Je trouve ça dommage d’avoir besoin de quelqu’un pour être comblé•e. Personnellement, je suis heureuse, bien entourée par ma famille et mes amies, je fais des études qui me plaisent énormément. Alors, oui, peut-être qu’avoir un copain ça serait super, je le nie absolument pas ! Mais bon, je suis bien comme ça. »

À lire aussi : Les pires phrases qu’une célibataire peut entendre

Gaëlle souligne également le poids de la norme du couple :

« J’ai 25 ans et j’ai été en couple une seule fois, entre la fin du lycée et le début de la fac.

Le problème est surtout qu‘être célibataire n’est pas une chose positive dans notre société. Tout le monde autour de moi, sur Internet, dans les magazines ou encore à la télé ne parle que de ça. Je suis bien en tant que célibataire mais du coup j’ai parfois l’impression de ne pas être comme les autres, de ne pas faire ce qu’il faut pour entrer dans la norme. »

De fait, pour beaucoup de gens, célibataire veut en effet systématiquement dire en attente du couple et disponible. Lauriane souligne :

« Une seule chose me gêne dans mon célibat à l’heure actuelle : le fait de paraître automatiquement disponible aux yeux de la plupart des hommes. Qu’une fille veuille rester seule n’est pas une option toujours envisageable dans leurs têtes. En fait, pour beaucoup, on est soit en couple soit dans l’attente d’être en couple.

Pour avoir la paix je me surprends des fois à m’inventer un mec imaginaire pour être rayée de la liste des « disponibles », et je trouve ça dommage parce que j’assume totalement mon choix.  »

Nancy Drew se sent elle aussi obligée de se justifier.

« Aujourd’hui, la plupart de mes amies sont en couple, mariées ou presque, avec un enfant ou plusieurs ! Le fait que j’ai déjà eu une relation sérieuse, même si on n’a jamais vécu ensemble, les rassurent. J’ai été « capable » d’avoir une « vraie » relation, tout est encore possible ! Certaines me demandent encore quand je vais me décider à me caser (je ne suis pas encore voyante, et puis qu’est-ce que ça veut dire ?), d’autres me demandent si leurs vies ne me font pas envie (non, pas nécessairement). Et il y a aussi le fameux « et tes amours ? »…

Et puis il y a ces gens que je viens de rencontrer, ou qui me connaissent encore mal, et qui comprennent assez rapidement que non, je n’ai pas de mec et me regardent, me parlent comme si j’étais une pauvre chose dépressive et solitaire.

L’autre jour, mes voisins ont été super protecteurs (il y avait, selon eux, un gars chelou dans la cour de notre immeuble mais en fait, c’était le voisin du dessus) et ont insisté pour que je les appelle au cas où, parce qu’ils partaient pour la nuit. C’est un gentil couple et leur intention est louable, mais je ne suis pas une vieille dame non plus… Je me sens gênée de devoir leur prouver que je vais bien, que je ne suis pas malheureuse alors qu’au fond, je n’ai rien à prouver. »

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Je me débrouille plutôt bien toute seule, pour tout vous dire.

Le célibat est ainsi souvent une position inconfortable de par les justifications généralement demandées. PetitCassis se voit confrontée à deux grands types de réactions  :

« J’ai le droit à deux sons de cloche de la part de la société (proches et inconnus).

Soit on me dit que je suis trop difficile, genre « Pourquoi tu ne sors pas avec Machin ? Vous êtes pourtant célibataires tous les deux ! » (parce que si l’amour marchait comme ça je le saurais et que c’est un POTE !). Soit on me change en une espèce de féministe extrémiste endurcie qui n’aime pas les hommes : « Nan mais laisse tomber, fais pas semblant que tu cherches quelqu’un, de toute façon tu leur trouves toujours quelque chose qui ne va pas ». »

À lire aussi : Tu es la seule célibataire de ton entourage ? Ce n’est pas sale

Et ce discours-là, elle l’a aussi retrouvé chez ses anciens copains, qui l’ont accusée de ne pas rentrer dans leur conception de la fille dans leur schéma « classique » du couple hétérosexuel.

« J’ai parfois reçu des paroles blessantes de mes deux anciens copains qui ont fini par me faire douter de mon droit à l’amour. L’un m’a reproché d’avoir déjà tout ce que je voulais et d’être suffisamment entourée (des études qui me plaisent, des amis très chers et une famille qui me soutient), de ne donc pas avoir besoin d ‘un copain. Dans l’idée cela se tient, effectivement je n’ai pas besoin d’un copain pour que ma vie fonctionne, mais est-ce pour autant que je n’en veux pas ou n’y ai pas droit ?
Mon deuxième copain a quant à lui rompu au motif que je n’étais pas une fille « pour laquelle on pouvait tomber amoureux ». Il m’a décrite comme « le prototype de la fille idéale et viable sur le long terme mais quand même pas assez fille » — comprenez chiante et moins intelligente que lui… Sympa ! »
Le sexisme de la société a donc une part certaine de responsabilité.
« Quoi que je fasse, on va trouver que quelque chose cloche chez moi. Si je ne fais rien pour attirer l’attention on dit je ne fais pas d’effort, et si j’essaye de prendre les devants et de dragouiller en me décomposant sur place parce que je suis morte de trouille, on me considère comme une « salope »… »
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À lire aussi : Je veux comprendre… le slut-shaming

Une certaine solitude ?

Dans ces conditions, pas toujours évident d’assumer son célibat, particulièrement quand il n’est pas un choix et se fait parfois lourd à porter – d’autant plus quand ce statut amoureux devient toute une identité qui colle à la peau. Mina raconte :

« Le célibat et moi, c’est une longue histoire (d’amour, haha tu l’as ?). Je vais très bientôt avoir 25 ans. J’attends avec impatience les petites vannes de mes potes sur mon futur statut de catherinette. Eh oui, bingo : 25 ans et pas un seul copain au compteur ! Dans mon entourage, c’est devenu un running gag presque aussi connu que Leo et son Oscar.

Sans vouloir la jouer complotiste, je crois que mes proches m’ont lancé un sort. Je crois que les phrases toutes faites comme « mais t’es encore jeune, tu as le temps de trouver l’homme de ta vie » ou « c’est quand tu arrêteras de chercher que tu trouveras » sont des formules magiques, des malédictions. Dans mon entourage, je suis la « bonne pote » de tout le monde. Ça me colle à la peau, et du coup peut-être que les garçons n’arrivent jamais à m’envisager comme une petite amie potentielle à cause de ça.

Mon célibat, c’est un truc que je n’ai pas demandé, mais je vis avec. J’ai l’impression que ça va finir par devenir un trait de ma personnalité. Sans rire, le jour où je débarque en soirée au bras d’un garçon, je crois que mes amis feront une crise cardiaque ! Je prendrai même un appareil photo, pour immortaliser leurs bobines. »

Nancy Drew trouve aussi que le célibat n’est pas toujours évident à porter à mesure que le temps passe et qu’une certaine solitude se fait parfois ressentir.

« Parfois quand je lis, regarde des histoires d’amour où il y a des couples vraiment cool où que j’en rencontre en vrai, je les envie et je suis un peu triste, et je me prends à rêver. J’ai parfois aussi un peu peur que mes attentes soient trop élevées. Attention, je n’ai pas de liste impossible, je me laisse porter par les gens que je rencontre et je n’ai pas refusé tous les gars qui se sont intéressés à moi.

Mais plus ça va et plus je suis timide, et plus j’ai de difficultés à aller vers les mecs que je croise, même si je ne sais pas encore s’ils me plaisent vraiment (genre, leur parler au lieu de juste leur jeter des coups d’œil de l’autre bout du bar). J’ai toujours été timide avec les garçons, mais comme je le cache derrière une grande gueule les gens ne me croient pas, même certains de mes plus proches amis. Il a fallu que je leur explique. Et je pense que je fais peur aux gars, qui doivent trouver que je ne suis pas assez « féminine » quand finalement j’ose aller leur parler.

Ma plus grosse lose, c’est d’avoir attendu trop longtemps pour dire à quelqu’un que je l’aimais parce que j’avais la trouille de m’engager, alors qu’on s’était déjà fait beaucoup de mal tous les deux, parce qu’aucun n’osait faire le premier pas. C’est celle qui m’a fait le plus souffrir, et c’est toujours le cas, quelque part, parce que ça a encore renforcé ma timidité. »

À lire aussi : Les moments de couple qui me manquent (un peu) quand je suis célibataire

PetitCassis aussi est passée par des moments de déprime, mais elle essaye d’aborder son célibat différemment :

« Je suis une grande coutumière du célibat – j’ai 23 ans et je comptabilise en tout et pour tout quatre mois de non-célibat avec deux gars différents. Généralement vécu comme une souffrance et un échec à mes yeux, j’essaye aujourd’hui de le voir comme l’opportunité de vivre ma vie comme je l’entends et d’en profiter puisque je n’arrive pas à changer ma situation : je ne suis pas du tout douée en drague et je fais des études majoritairement féminines. »

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Je suis là depuis deux heures et j’ai parlé à PERSONNE, je suis si contente de te voir que je pourrais t’assassiner

Louise adopte la même position :

« Je considère le fait d’être en couple comme un bonus. Cela ne me fait ni chaud ni froid. Du coup, comme je suis très bien dans ma petite zone de confort, je n’ai pas envie d’en sortir.

Cependant, si j’ai quelques verres dans le nez en soirée, je me pose la question : « Oui, mais si tu en avais un, de copain? Ça peut être vraiment super ! C’est dommage que tu sois seule », et je suis momentanément triste. Et puis je me dis que mince, je n’ai 19 ans et ça viendra, je ne m’en fais pas pour ça !»

Des rencontres plus ou moins fructueuses

Surtout que pour celles qui souhaiteraient faire des rencontres, les rendez-vous s’avèrent parfois très différents de ce que l’on s’imaginait, comme le rapporte Laura :

« Célibataire depuis un peu plus de deux ans, j’ai eu une période où j’ai enchaîné les conquêtes sans lendemain, jusqu’à celle de « trop ».

Pour cet énième date Tinder je n’étais pas vraiment motivée, mais il faisait beau alors je me suis dit qu’il fallait en profiter pour boire un verre en terrasse. La soirée se passant plutôt bien, on a fini par aller chez lui. S’est ensuivi un échange de fluides corporels. Comme il était environ trois heures du matin et qu’il se levait trois heures plus tard, je lui ai expliqué que j’allais rentrer chez moi afin qu’il puisse profiter du reste de sa nuit.

Il a refusé et insisté pour que je reste dormir avec lui. J’ai donc fait un passage express dans la salle de bain, et à mon retour, il m’a dit le plus naturellement du monde :

En fait tu m’as donné envie de dormir seul, tu peux rentrer chez toi.

Stupeur et humiliation, je me suis donc rhabillée et ai quitté son appartement.

Le lendemain il a dû être pris de remords puisqu’il m’a envoyé un message me demandant si j’étais bien rentrée… Autant dire que je n’ai pas répondu et que je n’ai pas eu de rencard pendant deux mois et demi après ça. »

Et même quand on fait une belle rencontre, cela n’aboutit pas toujours. Mina en a malheureusement beaucoup fait l’expérience :

« Je suis une vraie pro du célibat. Je connais tous les modèles de râteaux : les grands, les petits, les prévisibles (« on-se-connaît-trop-je-veux-pas-gâcher-notre-amitié », le Razzie Award du râteau), les humiliants, ou encore celui de trop, qui fait très très très mal (tu sais, celui où te retrouves à pleurer comme un bébé devant quelqu’un qui vient de te briser le cœur, sans réussir à t’arrêter)… Je me suis auto-surnommée Miss Friendzone (imagine-moi avec une écharpe tricolore et un joli diadème, ça pète ou pas ?). »

Finalement, certain•e•s se concentrent sur le côté expérimental des rencontres, sans en attendre forcément grand chose. Élisa* apprécie ainsi ses rendez-vous uniques, que le couple monogame exclusif ne permettrait pas :

« Je me suis mise à Tinder et j’ai découvert les joies du célibat. J’ai appris à lâcher prise et à ne pas me fermer de portes.

Je suis tombée sur des gens très bien que je continue à voir très régulièrement. Sur d’autres un peu moins. En dehors de Tinder, je suis tombée sur des chouettes mecs avec lesquels j’ai passé une ou deux nuits. […] J’ai quelques « plans cul » dont un que je vois deux ou trois fois par semaine. Ça me convient, ce n’est pas prise de tête ; on se marre comme des baleines, on fait des soirées, on est même partis en week-end avec des amis à moi. »

Car couple n’équivalant pas nécessairement à bonheur, Élisa ne veut rien précipiter.

« Je ne me sens pas prête à me remettre en couple pour l’instant. J’ai pas mal souffert de ma précédente relation : nous nous sommes mis en couple très jeunes (à 19 ans) et c’était très passionnel, fusionnel… On s’est fait énormément de mal et j’ai peur de reproduire ce schéma. Je fais donc en sorte de ne pas trop m’attacher, en tout cas avec des sentiments amoureux – c’est la raison pour laquelle je suis toujours en recherche de nouvelles rencontres.

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Faut que j’apprenne ce que c’est d’être traitée correctement, avant que ce soit trop tard

Je ne veux pas tomber amoureuse maintenant, je veux encore profiter. Je ne veux pas me fermer de portes en m’enfermant dans une relation et me refuser des plaisirs certains ! J’espère simplement tomber sur quelqu’un qui ne m’obligera pas à arrêter ce rythme de vie mais qui fera que je n’en aurai plus envie. »

Le plaisir d’être « seule »

Car ce mode de vie du célibat, beaucoup l’apprécient et le trouvent même indispensable. Pour Séfana,

« Je pense que vivre le célibat pendant un moment, c’est bien. C’est une façon de comprendre ce que l’on veut ou pas, au risque de devenir un peu pointilleuse. »

Pour Naru comme pour beaucoup,

« Finalement, le célibat permet d’apprendre à vivre « pour soi » d’une certaine manière. »

Lauriane a complètement découvert le plaisir d’être seule grâce à son célibat :

« Il y a quelques mois, je suis sortie d’une relation dans laquelle j’avais mis beaucoup d’espoir. La personne en face m’avait fait espérer certaines choses et a soudain décidé de partir comme une voleuse pour voyager à l’autre bout du monde.

J’ai évidemment été triste, je ne vais pas mentir, mais pour la première fois de ma vie je ne me suis pas apitoyée sur mon sort. Au lieu de me rabaisser, de me demander ce que j’aurais dû mieux faire pour le « garder » comme j’ai pu me le demander avec d’autres ex, cette fois-ci je me suis dit « tant pis, je ne mérite pas quelqu’un comme ça », et j’ai décidé de rester seule pour une durée indéterminée, histoire de faire le point.

Je me suis un peu redécouverte ; j’ai toujours aimé sortir et faire la fête avec mes ami•es donc rien n’a changé à ce niveau-là, mais depuis peu j’ai découvert le plaisir d’être seule, chose que j’avais toujours subie avant. Toute ma vie, j’ai toujours pensé qu’être en couple serait un plus. Aujourd’hui, je ne sais pas si je prendrais ça comme un moins, cela dépendrait de pleins de facteurs, mais en tout cas je sais que je n’en ressens plus du tout le besoin, et m’imaginer seule ne me fait pas peur.

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Prendre du temps pour des choses simples comme du sport, de la cuisine, même du ménage et arranger son intérieur (ouais, incroyable), je ne voyais pas ça comme un plaisir avant. Finalement, ça fait beaucoup de bien quand on prend le temps de vraiment en profiter ! »

À lire aussi : 15 excellentes raisons d’aimer le célibat, cet état supérieur

Nancy Drew a elle aussi appris à profiter de sa vie en solo :

« Je profite depuis des années parce que je sais qu’un jour, malgré tout, il y aura quelqu’un pour me forcer à faire quelques concessions… J’ai pu partir vivre à l’étranger plusieurs fois, rencontrer plein de gens, avoir plein d’expériences. J’ai appris à bien me connaître, et je pense que c’est important pour partager quelque chose de joli avec une autre personne.

Un jour je profiterai peut-être de la vie avec quelqu’un, mais ce n’est pas mon but dans la vie. Mon but dans la vie, c’est de ne pas avoir de regret au jour de ma mort, et c’est hyper difficile ! Si je commence à me morfondre sur la vie que je voudrais avoir (mais que je n’ai pas) avec un mec qui n’existe pas (puisqu’il est dans mon imagination pour l’instant), comment pourrais-je voir la prochaine personne qui vaudra le coup ?

En attendant, je préfère faire les choses qui me font envie, dont je rêve. Au moins, je les aurai faites : une pléthore de regrets en moins ! »

Au delà de ça, Melissa remarque quant à elle que le célibat lui a permis de gérer au mieux certains épreuves de la vie, et que le couple aurait pu être un frein :

« Je considère que mon célibat m’a permis de réaliser des choses que je n’aurais pas pu faire en étant en couple.

D’abord, d’un point de vue sexuel, j’ai pu expérimenter ce qu’on nomme de manière assez ingrate « le plan cul »  et ça m’a été bénéfique parce que parfois, coucher en se disant qu’on n’aura pas besoin d’aller plus loin, ça fait du bien, se dire qu’on a séduit, en étant soi-même, qu’on va passer un bon moment et que ça va s’arrêter, c’est grisant et ça m’a permis de me sentir plus libre et de reprendre confiance en moi.

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Ensuite, mon célibat m’a permis d’aménager ma vie comme je l’entendais à une période très douloureuse où je n’avais presque pas de temps pour moi. On m’a dit que ça m’aurait sûrement aidée d’avoir une épaule sur laquelle me reposer, mais j’avais des amies présentes dans ces moments-là et une psy !

Et après cette période douloureuse, j’ai fait le choix de tout lâcher : le job, la sécurité du CDI, les certitudes… Et j’ai entamé une reconversion professionnelle. J’ai recommencé de nouvelles études à l’étranger (l’étranger ça sonne glamour comme ça, mais t’emballe pas, c’est de la Belgique dont je parle — et pas Bruxelles, mais un trou paumé avec un microclimat, quand il ne pleut pas il grêle, et l’endroit le plus hype de la ville est un bar miteux qui organise des concours « d’à fond » c’est à dire boire cul-sec). Si j’avais eu un mec à ce moment-là, est-ce que je me serais permis ça ?

Je crois que j’aurais eu peur de me lancer dans quelque chose de nouveau, peur de vivre à plus de cent bornes de chez moi, de réorganiser ma vie, mes week-ends, peur de lui faire du mal, peur de le perdre. Alors je ne dis pas que je n’ai pas eu peur de me lancer dans ces nouvelles études, mais le fait de « ne pas avoir d’attaches » m’a sûrement aidée à ne pas regarder en arrière. Résultat de l’opération : je profite de ma nouvelle vie étudiante, j’apprends plein de choses, je prends du temps pour moi, je profite de mes amis le week-end, et c’est un équilibre qui me convient bien !

Finalement, cette longue période de célibat m’a permis de m’affirmer et de me dire que plus jamais je ne voulais vivre que pour quelqu’un. Ça n’a donc pas été un frein, ni un moteur mais l’opportunité de franchir d’autres caps. Je me sens plus libre de mes choix (ce qui en soit est assez dramatique, mais c’est la vérité : dans mes relations, je me suis souvent sentie « prise au piège » ou figée). »

Chacun•e sa vie, chacun•e son chemin

Mélissa est avant tout concentrée sur faire ce qui lui plait et lui convient ; c’est tout ce qui décide et décidera de son statut amoureux.

« En bref, je suis célibataire et je n’ai pas de fierté particulière à l’être, parce que ce n’est pas ce « statut » qui me rend fière de moi mais bien ce que je fais de ma vie : aider les autres, m’éclater dans mes études, avoir le courage de mes opinions, être raccord avec mes principes – et je n’en ai pas honte non plus. Je ne ressens pas ça comme une menace pour « ma descendance », je prends les choses comme elles viennent. Si je rencontre quelqu’un qui me rend heureuse, tant mieux, sinon, je ne le vis pas comme une difficulté majeure et j’essaie d’en tirer le meilleur (rime riche wouhou, Francis Lalanne is in da place !).

Je me sens heureuse en étant célibataire aujourd’hui. Je pense qu’en ce qui me concerne, c’est une question de « moment » et pour le moment, j’ai trouvé mon équilibre en étant seule. Je ne sais pas si le célibat m’a rendue meilleure et je m’en fiche un peu. Ce qui compte pour moi c’est de continuer à me questionner sur ce dont j’ai envie et de ne jamais plus me zombifier avec un pervers narcissique. Quant à la suite, je pense que je vais avoir du mal à réapprendre à vivre avec quelqu’un, parce que j’aime cet esprit de liberté, mais je laisse faire la vie. »

Lafeemandarine se trouve elle aussi très bien célibataire :

« Quand j’étais ado, je m’imaginais que ma vie ne serait pas valable sans vie de couple. Et puis, j’ai rencontré celle qui est maintenant mon ex. Elle était toxique et après une relation pénible, on a cassé. Ça m’a au moins appris qu’il vaut mieux être seul•e que mal accompagné•e !

Aujourd’hui, j’ai du mal à imaginer ma vie autrement qu’étant célibataire. J’aime bien ça. Je choisis le menu, la chaîne de télé, j’ai tout mon temps sous la douche, et étant asexuelle, les parties de jambes en l’air ne me manquent pas… Bon, l’une des loses du célibat, c’est regarder la télé et voir ce vieux schéma où les filles/femmes/assimilé•e•s sont presque toujours des intérêts amoureux pour le héros. Elles finissent presque toujours en couple et bien entendu, c’est montré comme le couronnement de toute une vie.

On laisse également souvent entendre que les méchantes sont aigries parce qu’elles n’ont pas de mec, et qu’elles n’ont pas de mec parce qu’elles sont laides, puissantes, indépendantes, autoritaires, bref : pas féminines. Les exceptions sont rares (je pense à Minerva McGonagall dans Harry Potter, un personnage fort sympathique qui se consacre uniquement à sa carrière), et certaines fictions comme Twilight ou Fifty Shades Of Grey laissent carrément entendre qu’il vaut mieux avoir un•e partenaire abusif•ve qu’être célibataire. Ça m’énerve !

Pour être honnête, je n’ai rien contre les gens en couple. Peut-être qu’un jour, j’aurai à nouveau une relation. Peut-être que ce sera bien (mon ex toxique m’a au moins appris les erreurs à ne pas reproduire). Seulement, ce n’est pas ma priorité. J’ai besoin d’intensité, d’authenticité, d’exprimer ma vision spéciale du monde, d’apporter quelque chose à l’humanité et je n’ai pas besoin d’une vie de couple comme ça. Je suis célibataire et je vais bien. »

Et pour celles qui vivraient moins bien leur célibat, PetitCassis conseille :

« Si j’avais un message à faire passer, ce serait de pas se laisser bouffer toute crue par les avis de chacun et faire à sa manière selon ses convictions du moment ! Toutes les expériences apportent quelque chose de positif, le tout est de savoir en tirer quelque chose (pas facile mais ça vient toujours à un moment donné ou à un autre). »

À lire aussi : Comment rester célibataire ? Les bons conseils de Marion Séclin

– Un grand merci à toutes les nombreuses personnes qui ont envoyé leur témoignage !

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Avatar de Rocksteady
11 novembre 2017 à 10h11
Rocksteady
Contenu spoiler caché.
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