- Prénom : Céleste*
- Âge : 24 ans
- Profession : Chargée de communication
- Salaire net avant prélèvement à la source : 2 200 €
- Salaire net après prélèvement à la source : 2 050 €
- Personnes (ou animaux) qui vivent sous le même toit : en colocation avec une autre personne
- Lieu de vie : Paris
La situation et les revenus de Céleste
Céleste est employée en CDI dans un groupe agroalimentaire en tant que chargée de communication. Célibataire, elle vit depuis un an en colocation dans un 3 pièces de 60m2 à Paris.
« Nous avons chacune notre propre chambre et partageons le salon, la cuisine et la salle de bain. Nous partageons à 50/50 toutes les dépenses de la maison : nourriture, etc. »
Avant prélèvement à la source, Céleste touche un salaire de 2 200 € net. Il est rabaissé à 2 050 € après déduction des impôts.
Céleste a conscience qu’elle « gagne très bien sa vie et fait partie des 50 % de la population française les mieux payés ».
« De plus, étant célibataire et sans enfant, mon salaire me permet tout à fait de répondre à mes besoins. J’ai également la chance de savoir que je peux compter sur mes parents en cas de coup dur, autant pour m’héberger que pour me prêter de l’argent si besoin. Ça n’est jamais arrivé, mais c’est tout de même un luxe d’avoir cette possibilité et j’en suis consciente. »
Pour autant, la vingtenaire ne se sent pas « aisée ». Avec un premier salaire à 1 800 € net, son entrée dans le monde professionnel a été compliquée.
« J’ai découvert les joies du Pass Navigo hors de prix, de la mutuelle, des impôts, de l’assurance habitation qui double alors que mon salaire, lui, n’a pas doublé. J’ai senti mon niveau de vie diminuer clairement par rapport à lorsque j’étais étudiante, alors que c’était censé être l’inverse. L’augmentation que j’ai obtenue l’année suivante m’a permis de retrouver un équilibre. »
Aujourd’hui, Céleste a la sensation de se faire plaisir sans flamber :
« Étant de nature plutôt raisonnable, je sais que globalement je n’ai pas trop à regarder à la dépense pour ma vie quotidienne et je suis consciente que c’est un luxe. »
Le rapport à l’argent de Céleste et son organisation financière
Céleste se définit elle-même comme « assez économe ». Si elle était souvent à découvert lorsqu’elle était étudiante, cela est désormais bien plus rare :
« Je considère plus le découvert comme un warning ‘ce mois-ci tu as un peu trop flambé’ car je sais que j’ai de l’argent de côté disponible pour le combler. L’objectif est que l’argent mis de côté le reste, mais j’ai rarement des découverts de plus de 100 €. »
Elle doit cette rigueur à ses parents, qui lui ont appris la valeur de l’argent :
« Nous n’avons jamais manqué de rien, mais pour le superflu, il fallait attendre Noël ou un anniversaire. Bizarrement, je fonctionne un peu de la même façon avec moi-même. Je ne m’achète pas grand-chose de superflus pendant l’année, mais je me fais un beau cadeau pour mon anniversaire, et je m’autorise à m’acheter des choses un peu inutiles, mais qui me font plaisir pendant la période de Noël. »
À la fin du mois, s’il lui reste de l’argent, Céleste le met de côté. Elle dispose par ailleurs d’une épargne conséquente (30 000 €), qu’elle a constituée grâce aux jobs d’été qu’elle a effectués quand elle était étudiante. Elle la voit comme « une sécurité financière non négligeable » :
« Il faut aussi savoir que j’ai commencé à travailler très jeune, d’abord en faisant des baby-sittings ponctuels, puis réguliers sur des sorties d’école. J’ai aussi travaillé dans un hôpital tous les étés dès mes 18 ans, et à une époque je cumulais même les 2 jobs : de 7 heures à 15h30 à l’hôpital, puis de 16 heures à 19 heures en baby-sitting. J’ai ensuite suivi mes études en alternance à partir de ma L3, tout en vivant chez mes parents. »
Les dépenses de Céleste
La première dépense à peser sur le budget de Céleste est le loyer, qu’elle partage avec sa colocataire. Elles règlent chacune 715 € par mois.
Pour gérer leurs dépenses mensuelles, incompressibles, les deux colocataires utilisent l’application Tricount, qui leur permet d’équilibrer leurs budgets respectifs. Ainsi, ce n’est pas Céleste qui règle la facture d’électricité, mais sa colocataire. De son côté, la vingtenaire prend en charge l’abonnement internet du foyer (20 €) et l’assurance habitation du loyer, d’un montant de 200 €.
« Je l’ai payée en une fois au mois de janvier, elle ne pèse donc pas sur mon budget le reste de l’année. La première année, lorsque j’étais encore étudiante j’avais payé 110 €. L’année suivante j’ai perdu mon statut étudiant et le prix a doublé, contrairement à mon salaire… »
Concernant la répartition des factures entre sa colocataire et elle, Céleste reconnaît que ce n’est pas toujours simple de dépenser autant.
« Globalement je lui dois toujours un peu d’argent et lui rembourse de temps en temps si ma dette devient trop grande ou si elle a besoin d’argent. En un an, c’est arrivé deux fois que je lui verse 100 €. »
Côté dépenses personnelles, la jeune femme paye chaque mois 17 € de frais bancaires, ce qu’elle trouve cher. « Mais je n’ai pas encore trouvé la motivation de m’en défaire. » Elle liste aussi 10 € d’abonnement téléphonique, 10 € pour son abonnement Spotify et 10 € pour un abonnement en ligne au quotidien Le Monde.
Se déplacer dans la capitale lui revient plutôt cher : 100 € par mois pour son abonnement Navigo et la location de Vélib’.
« Aujourd’hui, tout coûte plus cher alors que mes habitudes alimentaires n’ont pas changé »
Côté budget alimentaire, Céleste dépense pour elle et sa colocataire en moyenne 150 € par mois. Elle fait ses courses au supermarché et chez un primeur pour les fruits et les légumes :
« Avec la flambée des prix je compare un peu plus en rayon, mais n’achetant ni viande ni poisson, mon budget course n’est pas très conséquent. »
Elle constate toutefois qu’avec l’inflation, tout pèse plus lourd sur son budget :
« Il y a 3 ans, je dépensais entre 20 et 30 € par semaine, aujourd’hui, un passage au supermarché me coûte rarement moins de 30 € alors que mes habitudes alimentaires n’ont pas changé. Pour autant, je ne cherche pas à changer de magasin ou à multiplier les distributeurs pour trouver certains produits moins chers. Je paye un peu plus cher mais mes courses me prennent moins de temps. »
Peu portée sur le maquillage et s’épilant au rasoir, Céleste pense dépenser environ 50 € par mois pour les dépenses dites « féminines » :
« J’achète un mascara tous les deux mois tout au plus, qui me coûte une dizaine d’euros. J’utilise un rasoir qui était à mon papa et j’avoue de lui avoir récemment demandé de me racheter des lames (parce qu’il savait acheter et pas moi), cela n’a donc pas pesé sur mon budget. J’achète par contre beaucoup de produits pour mes cheveux : des compléments alimentaires, des shampoings pour cheveux bouclés. »
Dans ce budget, les protections féminines lui reviennent à environ 10 € par mois.
« J’étais passée à la cup mais j’y ai renoncé car ça ne correspondait plus à mon mode de vie pour le moment. J’achète donc des tampons et des serviettes tous les mois. »
Les loisirs de Céleste
Restaurants, cinéma, bars, concerts, musées… Quand on vit à Paris, l’offre de loisirs est immense. Mais elle peut aussi peser lourd sur le budget ! Céleste sait de quoi elle parle. La jeune femme admet sortir « énormément, autant pour voir ses amis que pour profiter des propositions culturelles ». De fait, elle dépense en moyenne 250 € par mois en loisirs.
Ce poste de dépenses est variable et peut vite grimper, jusqu’à 500 € certains mois :
« C’est un budget assez important, mais c’est aussi ma variable d’ajustement. Si je vois que c’est un peu plus serré, je sors un peu moins ou je trouve des alternatives moins chères (un verre ou un dîner à la maison avec les copains plutôt qu’un resto par exemple).
Parfois, je me dis que je pourrais vraiment le réduire mais je ne vois pas l’intérêt de trop me serrer la ceinture et de ne pas profiter de la vie. Je pourrais mettre plus d’argent de côté mais à quoi bon ? Ce système de budget me convient plutôt bien. S’il reste de l’argent à la fin du mois tant mieux, sinon tant pis. »
La Parisienne compense ce budget sorties important en limitant sa consommation de vêtements. Plutôt que d’acheter en magasin, elle est abonnée à une box de location de vêtements qui lui revient à 50 € par mois. Elle complète avec quelques achats en seconde main de temps en temps.
Le dernier craquage de Céleste ? Des billets d’avion pour partir aux Antilles, d’un montant de 700 €. Un achat qu’elle n’avait pas vraiment planifié, mais qu’elle a bien su gérer :
« Fidèle à ma méthode du ‘budget’ mensuel, j’ai décidé de ne pas amortir cette dépense en piochant dans mes économies pour une raison très simple : si je comblais ces 700 € directement, le budget mensuel serait quand même dépensé. J’ai fait attention tout le mois, j’ai repoussé certaines dépenses qui pouvaient attendre, sans pour autant me sentir frustrée. Résultat : à la fin du mois, je n’ai dû piocher que 300 € dans mes économies. »
L’épargne et les projets d’avenir de Céleste
Lorsqu’elle reçoit son salaire, Céleste met systématiquement 300 € de côté, dont 200 € sur son PEL et son assurance-vie, et auxquels elle ne peut pas toucher.
« Si besoin (mais j’essaye de ne pas le faire), c’est sur mon livret A que je vais récupérer de l’argent pour combler un découvert ou couvrir une grosse dépense, comme un voyage. Les deux autres comptes me serviront, j’espère, à acheter un appartement un jour, ou pour un autre gros projet. Je mets également systématiquement de côté mon 13e mois qui m’est versé pour partie en décembre et l’autre en juin. »
D’ici la fin de l’année, Céleste envisage de demander un congé sans soldes pour partir voyager en Europe.
« Mes années d’alternance m’ont privée d’un départ à l’étranger pendant mes études et j’ai peur de le regretter en grandissant. »
Merci à Céleste* d’avoir épluché ses comptes pour nous !
* Le prénom a été modifié.
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